La saison est bien morose dans les trois casinos du littoral. De quoi inquiéter les casinotiers en place, qui redoutent l'arrivée de deux nouveaux établissements.
Des jetons qui tombent, des lumières très colorées et clignotantes qui éclairent la pièce... Pas de doute, il s'agit d'un casino. Celui de cayeux-sur-Mer, près de la baie de Somme.
L'une des trois maisons de jeu de la côte, entre Le Tréport, en Seine-Maritime et Berck, dans le Pas-de-Calais. Une situation qui va bientôt évoluer.
La bataille des machines à sous va commencer
Aux commandes de l'une des 50 machines à sous de l'établissement cayolais, Francis, un habitué. Il vient au moins une fois par semaine de Montdidier pour s'adonner aux jeux d'argent : «Toujours sur les machines à sous. Je viens là pour passer un bon moment. Il y a des semaines où je gagne, d'autres où je perds. C'est la machine qui décide. »
Francis va au casino de cayeux depuis son ouverture, il y a vingt ans. L'ambiance familiale du lieu lui plaît. C'est la particularité de cet établissement.
À sa tête, Sandra Blachère.«Vous voyez, je fais aussi technicienne aujourd'hui », s'amuse la directrice qui donne un coup de main pour réparer une machine à sous capricieuse.
À ses côtés, son frère, sa fille, sa sœur, son beau-frère et sa belle-sœur. «Ce casino, c'est notre enfant. On l'a aménagé. On a vu des couples s'y former. Avec la situation économique actuelle, les gens n'ont plus d'argent à dépenser au casino. Alors, voir deux nouveaux établissements ouvrir sur la côte, l'un à Mers-les-Bains, l'autre à Fort-Mahon, je ne comprends pas. C'est aberrant. »
Au casino du Tréport, appartenant au groupe Jao, des craintes transpirent aussi. La future maison de jeux mersoise sera située à 4 kilomètres de lui. «Nous avons déjà une saison difficile avec 15% d'entrées en moins par rapport à l'année dernière. Et l'arrivée du casino de Mers-les-Bains nous inquiète aussi. Nous avons une vingtaine de salariés que nous allons encourager et rassurer », explique Jean-Marie Grosse, le directeur de l'établissement tréportais.
Les casinos en place ne se font pas d'illusions sur «l'attrait de la nouveauté » que susciteront les deux nouveaux concurrents. «Nous devons attendre l'ouverture et ensuite s'adapter, proposer autre chose », poursuit Jean-Marie Grosse.
Les machines à sous ont sauvé les casinos dans les années 1990 avec leur côté populaire et facile d'accès. Désormais, les casinos du littoral picard devront innover pour durer. Sans perdre leur fair-play : «Nous sommes des concurrents, pas des ennemis. À nous de savoir rebondir », conclut Jean-Marie Grosse.
(source : courrier-picard.fr/CÉCILE LATINOVIC)