Pour jouer dans les casinos, une négociatrice immobilière âgée de 49ans détournait l'argent de ses clients. Le tribunal de Lorient l'a condamnée à quatre mois de prison ferme.
C'est l'unique moyen qu'elle avait trouvé pour se livrer à sa passion. Les détournements remontent aux six derniers mois de 2011. Agent immobilier, la négociatrice était chargée de la commercialisation d'appartements de standing à La Trinité-sur-Mer. Lors de la signature des compromis de vente, les clients lui versaient une réservation que la négociatrice encaissait sur son propre compte. Quatre couples auraient ainsi été lésés, pour un montant approchant les 30.000€. Inquiets de ne pas obtenir de date pour la signature de l'acte de vente, des acheteurs avaient fini par alerter le responsable de l'agence. «Je pensais pouvoir rembourser, s'est justifiée la prévenue à la barre. Depuis sept ans, j'étais dans une situation financière catastrophique, je devais beaucoup d'argent. Nous sommes en commission de surendettement». Une situation étonnante lorsque l'on sait que la négociatrice bénéficiait d'un salaire de 3.000€ par mois et que son mari touchait une retraite de 2.000€.
«La mettre hors d'état de nuiredans ce milieu»
Ce n'est pas son train de vie qui l'a conduite dans cette impasse mais son goût immodéré pour les casinos. Car ce n'est pas la première fois qu'elle se retrouve devant une juridiction. Cette quadragénaire a déjà été condamnée à quatre reprises, pour des falsifications de chèques ou des actes de fraude fiscale, notamment lorsqu'elle était à la tête d'une société immobilière en région parisienne. Aujourd'hui, elle travaille toujours dans le même domaine. «J'entends que le jeu est une addiction difficile à surmonter mais je vais être très dur, a prévenu le procureur Alexis Bouroz. Elle a un gros casier judiciaire et tous ses délits sont en rapport avec son activité professionnelle. Les clients passent par agence pour éviter les mauvaises surprises. Il faut la mettre hors d'état de nuire dans ce milieu». Me Gilles Régnier, avocat de la prévenue, relativise le préjudice moral des victimes. «Nous parlons d'appartements à La Trinité-sur-Mer pour faire une opération financière, d'un coût entre 500.000€ et 600.000€. Ce sont des gens qui ont l'habitude des affaires, pas ceux qui y placent l'économie d'une vie».
Quatre mois de prison ferme
Le tribunal a suivi le procureur et a condamné la négociatrice à quatre mois de prison ferme. Elle est également interdite pendant dix ans de gérer une entreprise et pendant cinq ans de signer un quelconque acte immobilier. Elle devra, en outre, rembourser les victimes et leur verser en 1.000€ de dommages et intérêts.
(source : letelegramme.com)