Pour retenir leur clientèle fragilisée par la crise, les casinos de la Côte d’Azur rivalisent d’inventivité : terrasses pour les fumeurs, nouvelles machines, nouveau look ou organisation de spectacles
Été comme hiver, les dés roulent, la roulette tourne et les cartes claquent dans une atmosphère aussi grisante que la bruyante glissade des pièces métalliques dans l'œsophage du bandit manchot. Emblème du prestige, antre du glamour, du clinquant et de la montée d'adrénaline, le casino attire, envoûte, affole.
La Riviera française, initiée en 1863 à ce nouvel art de vivre avec l'ouverture du casino de Monte-Carlo, compte aujourd'hui dix-sept établissements de jeux, dont cinq en Principauté. Le comité régional du tourisme Riviera-Côte d'Azur estime le produit des jeux à 422 millions d'euros en 2010, dont 47,5 % à Monaco. 158,5 M € en 2011 pour les seuls Alpes-Maritimes.
Plus de visites mais on joue moins gros
Véritable manne financière en apparence, la majorité des casinos sont aujourd'hui confrontés à une baisse du produit brut des jeux. Car si la fréquentation est constante, voire légèrement à la hausse dans la plupart des établissements, les clients jouent moins ou moins gros.
En 2007, l'obligation de contrôles d'identité strictes à l'entrée, pour les machines, et l'interdiction de fumer en 2008, avait amorcé le recul des recettes. La crise a accentué la tendance. Sur le littoral azuréen, la clientèle italienne - politique de rigueur oblige - se raréfie, notamment à Menton.
Le pari de la nouveauté
Pour pallier la frilosité du public, les casinos ont parié sur la nouveauté. Ils ont d'abord pensé aux fumeurs, évincés des salles de jeux au 1er janvier 2008, le 1er novembre 2008 en Principauté. En 2009, la SBM investit 800 000 e pour ouvrir un mini-casino de 97 machines à sous, à l'air libre, dans la rotonde du Café de Paris.
La même année, La Siesta s'équipe pour 50.000 € d'une terrasse et ses 26 machines. À Menton, 600 m2 de terrasse voient le jour en 2010. La même année, Juan-les-pins installe 39 machines en extérieur.
Le 8 juin dernier, le Ruhl de Nice a inauguré un nouvel espace de jeux en plein air. Et le Palm Beach de Cannes a pris ses quartiers d'été sous un barnum transparent.
Pour ne pas lasser le public, les établissements de jeux ont misé sur des travaux d'embellissement, le renouvellent ou l'élargissent de leur parc : nouvelles machines à Mandelieu, Cagnes, Grasse et au Ruhl de Nice. Tournois ou spectacles sont organisés (Cagnes, Nice Palais de la Méditerranée).
Enfin, on développe les activités annexes (restaurants, bars) qui viennent souvent amortir la baisse du produit des jeux. Des efforts constants qui montrent que les casinos ont bien plus d'une carte en main.
(source : nicematin.com)