Le casino de Larmor a pris corps, hier, avec la désignation de l'opérateur. La Société bretonne d'exploitation de casinos (SBEC) table sur une ouverture provisoire à l'été 2013 et 2,2 M€ par an de rentrées financières pour la commune.
«Fini les foutaises, les ragots et la méchanceté ignorante. La question n'est plus de savoir s'il faut être pour ou contre le casino, mais pour ou contre un investissement qui va apporter 73 emplois et 2,20M€ chaque année à la commune. À titre de comparaison, les impôts locaux rapportent à Larmor 5,30M€». C'est un Victor Tonnerre très sûr de lui qui a ouvert les débats, hier, en conseil municipal, face à une cinquantaine de personnes venues spécialement assister à la désignation du prestataire du futur casino.
Du provisoire jusqu'en 2015
Le suspens était cependant biaisé puisque ne subsistait qu'un seul candidat. L'autre postulant, le groupe Lucien Barrière, s'étant désisté dans la dernière ligne droite. La Société bretonne d'exploitation de casinos (SBEC), également sur les rangs pour le futur casino de Vannes et qui compte déjà seize adresses en France, dont Quiberon, Saint-Quay-Portrieux et Fréhel, emporte la mise à la majorité, avec seulement cinq voix contre et trois abstentions. Le projet se fera en deux temps. Une installation provisoire au premier étage du bowling (lire plus bas) puis un casino flambant neuf à l'horizon 2015. Avec le provisoire, la commune touchera 8% du produit des jeux. Pourcentage qui passera à 10% sur le site des Algues si le produit des jeux est inférieur à 6M€ par an, et 15% s'il est supérieur. «Ce sera un équipement majeur de l'économie de Larmor et même du pays lorientais», reprend le maire. L'opposition n'a pas manqué de marquer sa réprobation à l'emballement du calendrier. «Pourquoi une telle urgence?», questionne Marie-France Normant. Interrogation restée sans réponse. D'autres avaient choisi de rejouer la partie sur l'intérêt d'un casino. Arguant de perspectives sulfureuses et d'addictions aux jeux. À l'image d'Yves Goulian, pour Larmor gauche écologie. «Le choix qui nous est proposé n'est plus un choix puisqu'il ne reste que la SBEC comme candidat. Vous prétendez que les Larmoriens sont favorables au casino! Alors pourquoi refuser la consultation par référendum? La seule justification, c'est l'argent pour la commune, pour l'État et bien sûr pour la société délégataire. Les dégâts collatéraux ne sont pas le souci des partisans des casinos».
«Un projet surdimensionné»
Jacques Pellet, pour le Bon cap pour Larmor, a lui aussi voté contre. L'élu dénonce aussi la rapidité de la décision. «La SBEC va pouvoir commencer à rembourser ses emprunts dès que les machines à sous seront opérationnelles au bowling, le propriétaire dudit bowling a son contrat déjà signé, c'est tout bonus. Les riverains du bâti à proximité sont priés d'accepter les nuisances à l'aide de bouchons d'oreilles ». Plus mesuré, Yves David, également pour le Bon cappour Larmor, s'est abstenu. Non pas parce qu'il conteste le projet -«je ne peux pas voter contre un projet qui va dynamiser le centre-ville, créer 73 emplois et apporter des ressources financières», mais parce qu'il conteste le manque de concertation ainsi qu'un projet qui lui paraît «surdimensionné». «Ce n'est pas une implantation banale, pourquoi n'avez-vous pas fait de consultation? Il n'était pas compliqué de discuter avec les cadres de l'administration territoriale pour éviter la partie haute du camping des Algues. Vous l'avez fait? Nous l'apprenons».
(source : letelegramme.com/Yves Madec et Pierre Chapin)