Des salariés du secteur privé de Monaco ont entamé jeudi un débrayage pour aller défendre dans la rue leur système de retraites en passe d'être réformé.
Des images inhabituelles dans les rues de Monaco. Des croupiers de casinos, employés de l'hôtellerie ou encore personnel hospitalier, tous salariés du secteur privé, ont entamé jeudi un débrayage pour défendre leur système de retraites en passe d'être réformé. "Le gouvernement monégasque évoque des prévisions catastrophes allant jusqu'à la faillite de la caisse de retraite en 2030", s'insurge Monique Ferrete, secrétaire générale de l'Union des syndicats de Monaco. "La réforme, injustifiée, va engendrer des amputations sur les retraites", affirme cette Française qui se rend chaque jour dans la principauté depuis la France voisine.
La principauté compte quelque 48.000 salariés (44.000 dans le privé), essentiellement des transfrontaliers, dont près de 70% de Français et 12% d'Italiens. Hormis les citoyens monégasques qui bénéficient d'un système de logement aidé, peu de salariés peuvent en effet vivre dans la principauté de 2 km2 aux loyers exorbitants. L'Union des syndicats de Monaco argue que la caisse des retraites de Monaco dispose d'une réserve de 1,2 milliard d'euros, représentant le versement de sept années de pensions d'avance.
Urgence d'une réforme
Le Prince Albert II de Monaco, chef de l'Etat, a fait envoyer à tous les salariés, retraités et employeurs une lettre expliquant l'urgence d'une réforme. Dans moins de 20 ans, le système de retraite monégasque sera dans l'incapacité d'honorer ses engagements, prévient-il. Une session extraordinaire du "Conseil national" (plus petit parlement au monde élu par les seuls résidents de nationalité monégasque) a été convoquée par le souverain fin septembre pour entériner le projet de loi, si possible sans trop de modifications.
Le texte est destiné à préserver le régime des retraites jusqu'en 2050. Il prévoit une augmentation des cotisations patronales et salariales, ainsi qu'une modification de la méthode d'attribution des points de retraite (volet particulièrement critiqué par les salariés). Selon les études réalisées par le gouvernement, la dégradation des comptes s'explique notamment par l'augmentation de l'espérance de vie. En 1970, la durée moyenne de perception des pensions était de sept ans, elle est aujourd'hui passée à 19 ans.
(source : tf1.fr)