Le ministère de l'Intérieur autorise des établissements de jeux à Sanary, Fréjus et La Seyne. Le Var comptera donc huit casinos d'ici peu. C'est trop ? non, assurent les groupe Joa et Vikings
Même si le ministère de l'Intérieur reste curieusement discret sur le sujet, le Var comptera bien, d'ici à deux ans, trois nouveaux casinos de jeux. Le feu vert en a été donné fin mars, non sans que les dossiers aient quelque peu traîné. Selon la rumeur, Claude Guéant rechignait à accorder d'un seul coup trois casinos supplémentaires à un département, alors qu'aucune autorisation n'avait vu le jour depuis quatre ans.
Finalement, les jeux sont faits, au grand soulagement du groupe Vikings qui porte deux projets à deux extrémités du département (Sanary à l'ouest et Fréjus à l'est), tandis que Joa va abattre son jeu à La Seyne-sur-Mer, à l'ouest également.
Sous-équipement dans le Var
Entre ces « petits nouveaux », pas si débutants que ça (le groupe Joa est le 3e de France), la côte est déjà parsemée de cinq casinos où Partouche (installé à Bandol et Hyères) et Barrière (Saint-Raphaël et Sainte-Maxime) se partagent le marché. À Cavalaire, vit le seul casino indépendant de la Côte d'Azur.
Olivier Raineau, son directeur, attend la suite des événements avec une pointe d'inquiétude. Même s'il veut croire qu'au final, cette multiplication d'établissements « sera bénéficiaire pour l'emploi. L'offre crée la demande »,dit-il, presque convaincu. Il vaudrait mieux pour eux, car depuis 2007, les chiffres d'affaires des établissements de jeux ont chuté de 20 % au minimum, avant une légère remontée récemment. « Il y aura un juste équilibre à trouver» avec les nouveaux établissements, appuie Olivier Raineau.
Équilibre, c'est aussi un mot avancé par Luc Le Borgne, directeur général du groupe Vikings. «Il faut des investissements raisonnables et raisonnés. Ils ne seront pas monstrueux ni à Fréjus, ni à Sanary », assure-t-il, vantant lui aussi les bienfaits d'une « saine concurrence qui améliorera les services du client». S'il y a de la place pour tout le monde ? Selon Luc Le Borgne, la côte est sous-équipée en casinos. « Caen possède trois établissements de proximité pour 280 000 habitants. Alors qu'on n'en dénombre que deux dans la zone toulonnaise pour 650 000 habitants. La demande des jeux n'est pas satisfaite »,démontre-il. Autre exemple, Le Touquet, « une petite ville qui n'abrite pas le même nombre d'habitants ni de touristes que Fréjus et qui compte pourtant deux casinos ».
Pour Laurent Lassiaz, président du groupe Joa, il s'agit de voir plus grand que le Var. Son projet à La Seyne touchera aussi les casinos des Bouches-du-Rhône, car les joueurs n'hésitent pas à se rendre dans un établissement à une heure de route de chez eux. Soit un secteur de clients potentiels de 2 millions d'habitants, qu'il juge lui aussi sous-équipé.
4,5 % de baisse
Par ailleurs, selon les études d'impact sur les établissements voisins, Bandol et Hyères subiraient une baisse assez faible de leurs chiffres d'affaires de l'ordre de 4,5 % après l'arrivée de la concurrence « ce qui n'aura pas d'effets négatifs sur l'emploi de ces casinos »,insiste Laurent Lassiaz. Dans les Alpes-Maritimes, onze casinos cohabitent sur onze kilomètres. Dont un géré par son groupe à Antibes (la Siesta). « Si je réalise le même chiffre d'affaires à La Seyne qu'à Antibes, je serai heureux », glisse le président de Joa.
Quoi qu'il en soit, « il faudra partager le gâteau à plus », conclut dans un soupir le responsable du casino de Cavalaire Olivier Raineau. Les opérateurs n'ont plus qu'à espérer que le gâteau grossira avec le temps.
(source : varmati
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