Ils se portent plutôt très bien en Bretagne . La preuve : deux nouveaux établissements de jeux sont en projet, dans le Morbihan, à Larmor-Plage et Vannes.
Enquête
Les casinos ont observé, l'an dernier, une légère reprise (+ 0,96 %) du produit brut des jeux (en clair, ce que les joueurs ont perdu...). Du mieux, après la baisse accumulée de 20 % depuis 2008. Un recul pas tant dû à la crise elle-même « qu'à la mise en place du contrôle d'identité systématique à l'entrée, depuis 2006 », pour écarter les mineurs et les personnes interdites de jeu. « Et surtout, à l'interdiction du tabac en 2008 », précise Jean-François Cot, secrétaire général de Casinos de France, association qui regroupe l'essentiel des professionnels.
L'ensemble du secteur a dégagé en France, lors de l'exercice 2010-2011, un produit brut de 2,3 milliards d'euros, « dont 60 % sont reversés directement à l'État et aux communes d'implantation ». Le reste sert à payer le personnel (16 000 emplois directs), les fournisseurs et les impôts. Quant au début de reprise amorcé l'an dernier, Jean-François Cot y voit la traduction « de la croissance du nombre de casinos récemment implantés », dont celui de Carnac, pour la Bretagne.
100 millions d'euros en Bretagne
Jusqu'à présent, les treize casinos bretons (un total de 800 emplois directs et 35 millions de visites par an) cumulent un produit brut de 100 millions d'euros. Dont près d'un quart dans le seul Morbihan (carte ci-contre). Si les casinos bretons ont connu une évolution 2010-2011 dans la moyenne nationale, le Morbihan fait, là encore, exception. C'est qu'en moins de 10 ans, ce département a vu s'ouvrir trois nouveaux casinos : Arzon (en 2001), Carnac (en 2002) et La Trinité-sur-Mer (en 2004). Ces trois nouveaux montent peu à peu en activité, surtout Carnac et Arzon.
Et ce n'est pas fini, puisque deux nouveaux casinos sont en projet dans le Morbihan : Vannes et Larmor-Plage. Ce qui ferait six casinos dans ce seul département (pour un total de quinze en Bretagne) ! De quoi légitimement s'interroger sur les risques d'éventuelle « cannibalisation » d'un casino par l'autre. La clientèle de ces établissements n'étant pas nécessairement extensible à l'infini...
Stations balnéaires classées...
Mais pourquoi cette soudaine bousculade ? Les communes balnéaires ont jusqu'en mars 2014 pour être labellisées « station classée ». Ce label (253 stations classées en France) est, en fait, le sésame indispensable pour pouvoir prétendre ouvrir un casino. Derrière cette anodine demande de station classée, « il faut donc immédiatement traduire par : projet d'ouverture d'un casino », commente Frédéric Abadie, rédacteur en chef du Journal des casinos, l'un des meilleurs observateurs de ce milieu.
Fouesnant, dans le Finistère, a ainsi obtenu son précieux label. Reste, à ce jour, une quarantaine de communes dont la demande de précieux sésame est en cours d'examen. Dont Carantec et Crozon, toujours dans le Finistère.
(source : maville.com/Christophe VIOLETTE/Ouest-France)