Les deux suspects seraient parvenus à contourner le système de sécurité de la roulette pour empocher plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Dans le dictionnaire, il est précisé que la roulette est un jeu de hasard. Une boule qui tourne, des mises sur des numéros ou des couleurs, la chance ou la déveine au bout des tours. Le hasard, rien que le hasard… Un duo aurait pourtant réussi à briser la loi du tapis vert en trouvant une technique pour gagner à chaque coup, ou presque. Une réussite ostensible qui a attiré les regards. Les sommes amassées, autant que certaines attitudes d'un membre de son personnel ont fini par convaincre la direction du Seven Casino d'Amnéville de déposer plainte, en début d'année.
«La législation est très stricte concernant la sécurité dans les casinos parce que nous gérons de l'argent en direct, confie Christophe Schanne, le directeur de l'établissement. Dans cette affaire, il nous est apparu des choses étranges, pas forcément conformes à nos règles. Il était important qu'il y ait une enquête pour déterminer les responsabilités.»
Saisis par le parquet, la police judiciaire de Metz et le service central des courses et jeux de la direction centrale de la PJ- «des spécialistes que l'on appelle dès que cela vient technique», indique la substitut en charge du dossier -, ont mené un travail de surveillance. Des investigations afin de déterminer si la croupière soupçonnée, en poste depuis près de deux ans, abusait effectivement de sa position afin de faciliter les gains de certains joueurs.
La police comme la direction du casino se montrent réticentes à décrire les manœuvres employées pour détourner de l'argent. Une source glisse seulement «que plusieurs niveaux de sécurité existent dans ce genre de jeu. Sans l'intervention humaine, il était impossible de réussir le coup.» Christophe Schanne ne parle pas d'une mise en défaut de son système de sécurité «puisqu'on a repéré les faits» mais l'affaire devrait quand même aboutir à une évolution des règles internes.
Un «côté flambeur»
La croupière, âgée d'une vingtaine d'années, et son complice supposé, ont été placés en garde à vue, cette semaine, dans les locaux de l'hôtel de police de Metz. «Ils ont reconnu partiellement les faits», assure le parquet, qui a ouvert, jeudi, une information judiciaire pour escroquerie.
Les deux mis en examen, originaires de l'agglomération messine, ont été placés sous contrôle judiciaire. L'enquête doit déterminer maintenant le montant des sommes détournées au préjudice du casino. «Il serait question de dizaines de milliers d'euros, selon le parquet. Mais on doit affiner tout ça.» Le «côté flambeur» de l'employée décrit par le ministère public laisse imaginer la destination de l'argent. Il faut savoir également si la salariée n'a pas bénéficié d'autres complicités pour réaliser ce coup unique dans l'enceinte amnévilloise.
En attendant les conclusions de la procédure pénale, la croupière reste dans les effectifs du casino. «Nous allons déterminer avec notre avocat la marche à suivre», reprend le directeur, qui observe l'affaire avec une certaine philosophie car dit-il, «malgré toutes les précautions, certaines parviennent toujours à leurs fins.»
(source : lequotidien.lu)