Sadullah Ozkurt, Ozgur Aytekin, Mehmet Sezek et Turham Anik sont désormais fichés comme « bêtes noires » des croupiers du Casino de Monte-Carlo. Car ils trichent au poker !
Quatre Turcs, résidents londoniens, l'auront certainement appris à leurs dépends en comparaissant, mardi, devant le tribunal correctionnel. Absents, évidemment, mais représentés par leurs avocats, c'est le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle* qui a décrypté le modus operandi : « Ces personnes, présentes à la même table, avaient déjà attiré l'attention des employés. Le lendemain, comme les services de police sont alertés dès leur arrivée, ces joueurs ont essayé de fuir... »
Chacun son rôle
Et au magistrat de décrire le rôle de chacun des prévenus. « Il y a l'endormeur : sa mission est de distraire le croupier. Les deux donneurs de cartes : ils se positionnent à l'opposé de l'endormeur et profitent de la moindre inadvertance du croupier pour s'échanger les cartes sous la table. Non sans avoir, auparavant, jeté un œil sur le jeu du chef de table... Enfin, le dernier personnage : il se tient debout et s'applique à faire écran afin que l'on ne puisse remarquer aucun échange de cartes effectué sous la table... »
Pour la partie civile, Me Didier Escaut a estimé d'emblée « le montant du préjudice pour la SBM à 4 000 euros. C'est une bande organisée qui se rend en Principauté pour se faire de l'argent facile en trichant grâce à une connaissance approfondie du poker. La preuve. Quand les quatre joueurs retournent le lendemain au Casino, prudents, ils envoient d'abord un émissaire dans les salons pour prendre la température. Mais aussitôt interpellés, ils ont été obligés de reconnaitre l'évidence de leur ruse »
Pour leur défense, Mes Christophe Ballerio et Sarah Filippi, ont parlé « d'amateurs. Alcoolisés, ils n'ont rien trouvé de mieux que de tricher au Casino. On est donc loin des maîtres de l'illusion, car les gestes sont grossiers et le comportement absurde... On fait de ce dossier un soufflé vite retombé, et il est impossible de commettre cinq tricheries en cinq heures de jeux. Avec un mois de détention provisoire effectué, une peine d'avertissement devrait suffire... »
Mais le tribunal leur a tenu tête : trois mois de prison ferme, 1.000 euros d'amende et 4.000 euros à payer solidairement à la SBM. au titre des dommages et intérêts. Et sans dessous de table...
*MM. Florestan Bellinzona et Sébastien Biancheri, assesseurs.
(source : nicematin.com)