Fort-Mahon, sur la rive Sud de la baie d'Authie, retrouvera bientôt son casino. Le dossier a été accepté par la commission d'attribution des jeux fin janvier. Pour les casinos du secteur, il est trop tôt pour s'en inquiéter. Mais en pleine crise, la menace est là.
Le projet.- La station de la Somme retrouvera 50 machines à sous et une table de jeux (dans un premier temps), comme c'était le cas jusqu'en 1999, avant la fermeture administrative de son établissement. Le projet est porté par un ancien des casinos de Cabourg ou Pau qui s'est associé à un Bas-Normand pour créer le groupe Vikings, propriétaire de sept établissements, dont Houlgate et Vittel.
L'ancien casino sera détruit d'ici juin et la construction d'un nouveau bâtiment de 1 000 m² prendra un an. L'ouverture est donc annoncée pour l'été 2013. Le projet aura coûté 5 millions d'euros et créera 30 emplois.
Concurrence.- Pour Luc Le Borgne, directeur général de Vikings Casinos, « Le bassin ludique de la Somme est très sous-équipé. On y trouve une machine à sous pour 12 000 habitants. Le Var, c'est une pour 2 000. Le Calvados, une pour 500.
» Pour ce dernier, la concurrence simultanée avec Mer-les-Bains, qui aura elle aussi son casino, est forcément positive : « Les gens vont de casino en casino », avance celui qui attend 75 000 joueurs par an. « Le rayon d'action d'un établissement est essentiellement de 50 km, jusqu'à 80. Nous prendrons davantage à cayeux tandis que Mers-les-Bains concurrencera plus Le Tréport. » Christophe Jourdain, PDG du casino Barrière du Touquet, voit une réelle concurrence : « Ça ne peut que diviser le gâteau.
Compte-tenu des chiffres depuis 2008 (forte baisse due à la crise, aux lois antitabac, etc.), je suis réservé quant à l'implantation d'établissements sur une zone où il y a déjà quatre casinos proches (deux au Touquet, Berck, cayeux dans la Somme). Mais ça fait partie du jeu. Maintenant, Fort-Mahon sera plus près de Berck et Mers de cayeux... » Le groupe n'avait pas répondu à l'appel d'offres de Fort-Mahon : « La configuration de l'établissement ne nous intéressait pas , reprend le patron des 175 machines et 6 tables du casino du Palais. Mais historiquement, beaucoup de nos clients viennent de la Somme, en raison de l'offre limitée dans ce secteur. » Partouche aurait, lui, répondu. en vain. Annie Partouche, qui dirige Berck (65 machines, 2 tables, 1 boule, 48 emplois) est consciente que le futur établissement lui fera de l'ombre. Mais ne se formalise pas : « Il faut se défendre, offrir plus. On souffrira, mais cayeux plus encore. »
(source : lavoixdunord.fr/ANTHONY BERTELOOT)