Le Laos va restructurer une zone économique spéciale accordée aux Chinois dans le nord du pays et dont le casino a déjà été fermé, selon la presse officielle, qui précise que tout nouveau casino sera désormais interdit dans ces zones pour raisons de "sécurité".
Boten "va devenir une zone sans casino après l'approbation de principe du gouvernement de restructurer la région économique spéciale autonome" gérée par des investisseurs chinois, a indiqué le Vientiane Times, précisant que la "ville du jeu" allait devenir un "centre commercial".
"Des spéculations concernant des activités criminelles dans la ville du jeu (...) ont forcé le gouvernement à fermer le casino", a précisé le quotidien anglophone, qui ne précise pas la date de fermeture.
La restructuration redonnera aux autorités laotiennes "plus de pouvoirs pour contrôler les problèmes sociaux et sécuritaires dans la zone" au lieu de laisser aux promoteurs chinois le soin de contrôler la sécurité.
La décision a été prise après la vente de l'ensemble de la zone à un nouveau promoteur chinois qui souhaite développer le tourisme, selon le journal.
Il y a encore quelques mois, une journaliste de l'AFP avait constaté que Boten, à un jet de pierre de la frontière, était quasiment exclusivement ouverte aux Chinois. Un espace tout en idéogrammes, avec échanges en yuans et horloges à l'heure de Pékin.
Le vice Premier ministre du Laos, Somsavat Lengsavad, a d'autre part indiqué qu'aucun nouveau casino ne serait autorisé dans les zones économiques spéciales "après la découverte que ces opérations créaient de sérieux problèmes (...) en particulier en terme de sécurité", a ajouté le Vientiane Times.
Cette décision n'affectera cependant pas la zone dit du Triangle d'or, qui conservera son immense casino à la frontière entre Laos, Birmanie et Thaïlande.
Les projets chinois pharaoniques, en cours ou achevés, inquiètent dans un pays qui peine à imposer une stratégie de développement. Il est courtisé en même temps par la Chine, la Thaïlande et le Vietnam et certains analystes craignent qu'il ne perde, au moins partiellement, le contrôle de son avenir.
(source : lesechos.fr/AFP)