Le conseil municipal a donné son feu vert à l'installation d'un casino au Parc du golfe. Mais la question a donné lieu à une mémorable passe d'armes entre la majorité et l'opposition, opposée sur leprincipe.
Les jeux sont faits... Mais pour l'opposition, cela ne va pas du tout. Hier soir, le conseil municipal s'est prononcé favorablement à l'installation d'un casino au parc du Golfe (*). Georges André, premier adjoint, a relevé trois éléments positifs mentionnés par l'étude d'impact: la création d'un pôle d'activité jeux/restaurants/spectacles, des retombées financières pour la ville, situées entre 0,6 et 2M€, et la perspective de 50 à 100emplois. «50 emplois déjà ce n'est pas négligeable. Et cela va monter en puissance».
Nicolas Le Quintrec a été le premier à abattre ses cartes en dénonçant l'opacité de l'information. Le chef de file de la Gauche Vannetaise pousse même un coup de colère car il n'a pas reçu à temps cette étude d'impact: «Il faudrait au minimum nous transmettre ce genre de document en amont», dit-il avant de suggérer un référendum local sur la question.
«Un mauvais pari»
Franck Poirier (VPC) estime que Vannes a besoin d'un palais des congrès mais pas d'un casino, qu'il s'agit d'une proposition désuète voire «ringarde» puisque la question s'était déjà posée au XIXesiècle à Conleau. Surtout, il met le doigt sur le danger du «jeu pathologique» et voit dans ce casino une «machine à plumer les petites gens». Il conclut: «Ouvrir un casino au parc du Golfe, c'est faire un très mauvais pari. Son avenir est dans les casinos virtuels il est sur Internet plus qu'au Parc du Golfe».
Christian Le Moigne s'engouffre dans la brèche: «Ce n'est pas parce que c'est légal que c'est moral. Vous avez dit votre gêne lors d'un salon de l'érotisme à Vannes, mais un casino, c'est une pompe à fric pour plumer les victimes. Certains vont devenir addicts, d'autres vont se fragiliser», lance-t-il au maire avant de lui reprocher d'appartenir à une famille politique qui place l'argent au centre de tout... La réponse de David Robo est cinglante. «Je n'ai pas les mêmes valeurs que vous. Vous stigmatisez des populations sur le fait qu'elles vont au casino. Et quant aux personnes en situation de précarité, je n'ai aucune leçon à recevoir de vous», a rétorqué le maire, histoire de rappeler qu'il avait toujours en charge le portefeuille des affaires sociales.
Lucien Jaffré, adjoint aux finances enfonce le clou: «En termes d'humanisme, on n'en a pas moins que vous». Georges André a opposé une réponse argumentée: «Ce n'est pas une question de catégorie. Les casinos sont ouverts à tout le monde. Les chômeurs et les retraités ne sont pas sur-représentés et les cadres supérieurs qui représentent 8% de la population constituent 12% de la fréquentation des casinos». Pour le premier adjoint, c'est plutôt un projet porteur pour Vannes et qui fera venir de nouvelles populations touristiques. Or l'une des activités principales de Vannes, c'est le tourisme qui représente 20% de la richesse du pays de Vannes.
(*) L'opposition a voté contre sauf Jean-Pierre Mousset qui s'est abstenu.
(source : .letelegramme.com/Bertrand Le Bagousse)