Peut-on encore miser sur le Casino ? Au conseil municipal du 21 novembre dernier, des élus en avaient clairement douté. Le point de vue de Patricia Legros, directrice de l'établissement lillois.
Il est hors de question de répondre aux critiques émises lors du conseil municipal du 21 novembre : « Si c'est pour m'interroger sur ce sujet, ce n'est pas la peine, je refuse », a prévenu Patricia Legros la semaine dernière.
Le jour de ce conseil, le premier adjoint au maire Pierre de Saintignon présidait le débat d'orientation budgétaire. Et deux élues, la non-inscrite Isabelle Baert et l'adjointe Verte Lise Daleux, avaient lourdement critiqué les recettes du casino, beaucoup moins élevées que prévu selon elles. Pour Isabelle Baert, la Ville ne pouvait plus miser sur Barrière pour assurer son budget : « Vous en attendiez 15 millions d'euros par an, c'est moitié moins ! »
Commentaires
Bien que la responsable du Casino n'ait donc pas souhaité répondre à ces remarques, elle a accepté de livrer quelques commentaires...
En premier lieu, elle tient à préciser que le conseil municipal de novembre 2011 s'appuyait sur un rapport d'activités concernant 2009-2010 : « Or, en 2009-2010, on était encore sur le casino provisoire (il s'est installé définitivement le 12 mars 2010, ndlr) et l'hôtel n'a ouvert que le 30 septembre 2010. Aujourd'hui, on est très clairement passé à autre chose ». Pas question pour autant de fournir des chiffres sur l'activité en cours : « On ne communique pas ».
La directrice ne nie pas que les résultats ont été moins bons que prévu : « On est neufs. L'hôtel en est à ses débuts, il faut que les gens peu à peu connaissent notre existence, le fait qu'on représente un nouveau lieu de sortie ».
40 % de fréquentation en plus par rapport à 2011
Patricia Legros reconnaît aussi que la crise se fait ressentir depuis trois ans : « nous sommes dans un contexte morose : on fait attention à ses dépenses de loisirs et on privilégie les biens de première nécessité », analyse-t-elle. En période de rigueur, les gens se tournent davantage vers les jeux de grattage ou le Loto que vers les machines à sous selon elle : « En temps de crise, les casinos ont toujours été touchés : les gens sont plus tentés d'aller chercher le gros lot, ils rêvent d'un changement de vie. À l'inverse, on vient plus au Casino pour passer une soirée comme on irait au cinéma ou au restaurant ».
Malgré ce contexte, Patricia Legros fait preuve d'optimisme. Premier atout selon elle, la fréquentation, qui est en hausse constante : « Actuellement, le samedi soir, nous recevons environ 2 500 personnes dans nos salles de jeux. C'est 40 % de plus par rapport à il y a un an ». Et puis elle évoque aussi les « brunchs » proposés le dimanche et qui rassemblent à chaque fois « 120 à 150 personnes, une clientèle très familiale » . Bref, le Casino est sur une pente ascendante, affirme la directrice. Le prochain rapport d'activités devrait donc le confirmer.
En 2010, la Ville de Lille a perçu 7,7 millions d'euros du Casino au titre des seules redevances, indique le rapport du délégataire sur l'exercice 2009-2010 : « Elles sont inférieures aux prévisions du fait, selon la Société lilloise d'animation touristique, de la conjoncture économique défavorable et de la légalisation des jeux en ligne, notamment ».
(source :
nordeclair.fr/MARIE GOUDESEU
nE)