Pour la direction du groupe Partouche, le casino ne réussit pas à tirer son épingle de la crise qui affecte la profession. Les pertes s'accumulent. Pour autant, les jeux ne sont pas faits...
Enquête
C'est un peu à qui perd gagne. Face au port de plaisance, le casino de la trinité-sur-Mer, entièrement rénové en 2008, semble idéalement placé. C'est l'un des 42 casinos Partouche en France, l'un des cinq du groupe en Bretagne. Il fêtera ses 8 ans en mars.
Outre ses machines à sous, son Texas Hold'em Poker, ou sa Boule, il offre aussi une restauration et 15 chambres sur le front de mer. Vu comme ça, le tableau a de quoi séduire.
L'envers du décor, ce sont des pertes qui s'accumulent. Et ce, depuis sa création en 2003. Rien n'y fait. Malgré les efforts déployés par le patron du bord, Julien Van de Rosieren, et son équipe (un peu moins de 40 salariés), le casino peine à redresser la barre.
La crise économique générale n'épargne pas les tables de jeux et les machines à sous. Dans l'univers où l'argent est roi, les petits casinos souffrent énormément.
« Et encore, intervient Fabrice Paire président du directoire du groupe Partouche, depuis l'installation des machines à sous, le casino de la trinité affiche, du fait de sa jeunesse en la matière, de belles performances depuis quatre ans. On est passé de 1,3 à 2 millions dès la deuxième année. Mais la progression est insuffisante pour combler les pertes. L'établissement rénové (5,5 millions investis) n'a pas su saisir cette chance. Il est structurellement déficitaire. Nous totalisons 7 millions de pertes cumulées ».
Anti-jeu et concurrence féroce
Le casino trinitain est dans le rouge et broie du noir. C'est grave docteur ? « Oui et non, répond le président de Partouche. Malgré la somme encore très conséquente perdue en 2011, nous croyons en l'avenir de La trinité, même si, comme toute entreprise, elle n'a pas vocation à continuer à perdre ».
Le cas de La trinité n'est pas isolé. En France, nombre de petits casinos subissent de plein fouet les dommages collatéraux de la crise financière, dans un contexte de concurrence féroce.
Le Morbihan n'y coupe pas. L'implantation géographique des casinos elle-même est un écueil : « à son niveau, La trinité doit faire face à la concurrence du casino de Quiberon dont le volume d'activité est deux fois supérieur, analyse Fabrice Paire.
Par ailleurs, les « petits » casinos ne sont pas de taille à rivaliser avec la concurrence de la Française des jeux et du PMU. Eux peuvent introduire de nouveaux jeux sur le marché sans difficulté. « Pour nous, c'est une autre histoire. Réintroduire un jeu tout simple comme la bataille, ne se fait pas aussi simplement. Les règles ne sont pas les mêmes ». De l'anti-jeu en somme, estiment les casinos sur la corde raide.
(source : maville.com/Pierre WADOUX/Ouest-France)