En proie à une baisse de 30% de la fréquentation depuis 2007, l'établissement multiplie les animations pour maintenir ses recettes.
Avec 140 000 entrées enregistrées, le casino de Pau, géré par le groupe Tranchant, a terminé l'année sur une baisse de fréquentation de 2 %. « C'est la tendance nationale » souligne son directeur Gaël Philippe. Et ce depuis 2007. « Nous sommes à -30 % sur quatre ans » précise le responsable qui rappelle que « sept casinos sont actuellement en redressement judiciaire en France ».
En cause, selon lui : l'interdiction de fumer, les contrôles d'identité obligatoires à l'entrée et « la concurrence des nouveaux jeux d'argent ». Gaël Philippe parle aussi de la règlementation. « Les gens qui sont interdits ne peuvent plus entrer dans un casino mais peuvent continuer à jouer au Loto, au PMU ou sur internet en se servant par exemple de la carte bleue d'un ami ». Des mesures qui, ajoutées à la crise, plombent la fréquentation. « Nos clients sont des seniors qui ont du temps et de l'argent mais les retraites n'augmentent pas... Et la clientèle ne se renouvelle pas ».
Des mises à 1 ou 2 centimes
La stratégie consiste donc à faire en sorte que ceux qui viennent restent le plus de temps possible. Dans la salle des machines à sous, les mises démarrent ainsi à 1 ou 2 centimes d'euro et les attentions du personnel sont nombreuses : distribution de viennoiseries pour les matinaux et crêpes pour les clients de l'après-midi. Une stratégie qui semble payer. Le casino de Pau serait sur le podium des casinos les plus rentables d'Aquitaine (qui en compte 18) derrière Bordeaux et Biarritz.
Une cinquantaine de concerts par an
Et pour générer du trafic dans l'établissement, le casino de Pau multiplie aussi les animations. Les salons feutrés du Royal Lounge, dont l'entrée est indépendante de la salle de jeux, accueillent ainsi « une cinquantaine de concerts par an » souligne Gaël Philippe. Mais aussi des soirées salsa tous les mois et des animations diverses. « Nous y comptons 80 à 100 personnes tous les samedis » assure le directeur.
Le casino se transformerait-il en temple du divertissement ? « L'étude de satisfaction que nous avons menée il y a un mois montre que le premier des critères exprimés par nos clients est 'passer du temps', deuxièmement 'rencontrer des gens' et 'gagner de l'argent' n'arrive qu'en troisième position ».
Des contributions qui pèsent
Des animations qui font aussi partie des obligations du casino fixées par la Ville. C'est que la présence d'un établissement de jeux est un véritable jackpot pour la commune. Quels que soient ses résultats, le casino doit verser chaque année à la Ville 15 % du produit brut des jeux (la différence entre les mises et les gains), légèrement supérieur à 10 millions d'euros, et 38% à l'Etat.
Mais ce n'est pas tout. Le cahier des charges prévoit également que le casino organise tous les ans « quatre spectacles avec têtes d'affiche » au Palais Beaumont, des « animations en interne » et qu'il soutienne la vie associative et sportive paloise (260 000 euros).
Des « exigences » qui pèsent lourd quand l'activité recule. Mais elles ne bougeront pas jusqu'en 2017, date à laquelle la concession doit être renouvelée.
19 M€
C'est le montant des gains distribués tout de même cette année par le casino de Pau, soit « une moyenne de 52 800 euros par jour aux machines à sous » souligne son directeur Gaël Philippe.
Mickaël Miro en février et Mickaël Grégorio en mars au Palais Beaumont
Dans le cadre du cahier des charges fixée par la Ville, le casino de Pau est tenu d'organiser des spectacles. Ainsi, Mickaël Miro sera le 3 février sur la scène du Palais Beaumont à 20h (25€, 20€ pour les étudiants et les personnes détentrices de la carte biométrique du casino de Pau). L'interprète de « L'horloge tourne » a déjà gagné le titre de « chanson de l'année » sur TF1. Il est nominé également dans la catégorie «révélation francophone de l'année» aux NRJ Music Awards.
Le casino organise également en mars, toujours au Palais Beaumont, le Festival du rire. Au programme: les Duo des Non, le 22 mars à 20h30 (25€, 20 € en tarif réduit) ; Les Chevaliers du Fiel le 23 mars à 20h30 (25 €, 20€ en tarif réduit) et le tout nouveau spectacle de Michaël Grégorio le 24 mars à 20h30 (30 €, 25€ en tarif réduit).
La première roulette électronique de la région inaugurée aujourd'hui
« Historiquement, c'est le jeu de casino qui marche le plus » souligne Gaël Philippe. Il n'est ainsi pas rare que la roulette soit prise d'assaut par « 35 personnes le samedi soir ». « Une situation pas très confortable pour les joueurs » commente le directeur qui s'apprête à accueillir à partir d'aujourd'hui, en plus de la table traditionnelle, une roulette électronique . « Une première dans la région » (seul le casino de Bordeaux est déjà équipé) assure le responsable du casino qui ajoute que ce nouveau jeu s'accompagne d'une création de poste. Equipée de sept postes et sept écrans tactiles, la machine « sera plus simple ». « Le croupier n'aura plus besoin de calculer le gain. Tout y ira beaucoup plus vite » précise Gaël Philippe.
Pour fêter ce mini-événement, une semaine d'animations est prévue. Outre l'inauguration cet après-midi à 16 h 30 en présence de nombreux sportifs dont Mike Parisy, parrainé par le casino de Pau, l'établissement prévoit d'offrir à ses clients un grand buffet de fruits de mer demain à 19 h 30, des cadeaux toute la journée de vendredi 13 janvier, jour de chance bien sûr, et la galette des rois samedi et dimanche, entre 16h et 22h. Avec un cadeau pour tous ceux qui décrochent la fève.
(source : larepubliquedespyrenees.fr/V.C.)