Sur 200 kilomètres de littoral, la région Paca concentre déjà une vingtaine d'établissements. De nouvelles tables de jeu sont en projet. Vikings Casinos a obtenu l'autorisation d'exploiter des jeux de hasard à Sanary
Malgré une concentration de casinos parmi les plus importantes du pays avec 19 établissements dont trois figurent dans le Top 10 national, le littoral provençal garde en réserve de nouveaux projets : Sanary, Fréjus, et La Seyne-sur-Mer ont attribué leurs appels d'offres, les deux premiers au groupe Vikings Casinos, le dernier à Joa-Groupe. Martigues, Ramatuelle, Saint-Laurent-du-Var et Marseille envisagent le leur à plus ou moins brève échéance. Enfin, à La Ciotat, Partouche doit bientôt lancer les travaux - plusieurs fois retardés -d'un nouveau complexe intégrant une salle de jeu de 1.300 mètres carrés, en plus d'une salle de spectacle et d'un hôtel, pour y déménager les tables et bandits manchots à l'étroit dans un bâtiment communal du bord de mer.
« Après trois ans de crise, la fréquentation repart à la hausse, notamment grâce aux activités périphériques comme la restauration qui progresse de 10 % », explique Luc Le Borgne, directeur général de Vikings Casinos, qui a obtenu fin septembre son autorisation d'exploiter des jeux de hasard à Sanary, à quelques kilomètres pourtant de deux établissements, à Bandol et Hyères. Le groupe investira 8,8 millions d'euros pour la construction et l'équipement du casino et 5 millions dans un hôtel 4 étoiles pourvu d'une salle de spectacle. Outre des emplois, la ville empochera 1,3 million d'euros pour la location du terrain et 15 % des gains bruts réalisés sur 100 machines, 2 tables de black jack et une roulette anglaise.
En période de resserrement des finances publiques, cette perspective de jackpot a eu raison des plus coriaces résistances, y compris à Marseille, pourtant opposée à un tel projet depuis les années Defferre. « Un établissement de jeu est moralement inacceptable dans une ville pauvre et populaire comme la nôtre. Il n'y aura pas de casino dans cette ville tant que j'en serai le maire », répète à souhait Jean-Claude Gaudin depuis 2007.
Les rumeurs se précisent
Les rumeurs d'un projet se précisent pourtant depuis la promesse de vente au fonds d'investissement Colony Capital (ancien actionnaire de Lucien Barrière et encore propriétaire de plusieurs casinos) du siège classé de la SNCM et ses 20.000 mètres carrés Art déco idéalement placés près du Vieux Port. « L'ouverture d'un casino à Marseille, dont on connaît le rôle potentiel dans le blanchiment d'argent sale, est une sournoiserie discutable », vient de réagir Europe Ecologie-Les Verts.
Pas sûr pourtant que la municipalité résiste longtemps. Sa principale voisine n'a pas cet état d'âme : grâce aux 345 machines à sous du casino d'Aix-en-Provence, fleuron du groupe Partouche, la mairie encaisse chaque année pas loin de 10 millions d'euros de recettes, sans compter les dépenses touristiques.
(source : lesechos.fr/Paul Molga)