Au pied carré, le Casino de Montréal est l’établissement le plus payant du monde. Mais il a physiquement atteint la limite de sa rentabilité.
C’est du moins l’opinion d’une source bien informée très proche du dossier. «Aux heures de grande affluence, le Casino de Montréal est trop plein. Il faut parfois attendre des heures pour avoir accès à une machine ou pour aller manger au restaurant.»
Vrai, admet la direction de Loto-Québec. « Ces questions se posent. Et nous allons présenter un plan d’affaires au gouvernement d’ici à 3 mois», explique le porte-parole de la société d’État, Jean-Pierre Roy.
« On examine tous les scénarios, dont le déménagement du Casino de Montréal et la possibilité de réaménager le site», ajoute M. Roy.
L’an dernier, l’ancien p.-d.g. de Loto-Québec, Gaétan Frigon, proposait d’investir quelque 470 M$ pour améliorer le site actuel. Son plan d’action comprenait l’ajout d’un monorail et la construction d’un hôtel de luxe.
Autres problèmes
Mais il n’y a pas que la taille du casino qui est en cause. Les machines à sous de l’établissement sont programmées pour remettre 93 % des montants joués. Le problème est que ces machines ne donnent pas assez de petits prix, ce qui réduit la durée de la séance de jeu.
«C’est une erreur. La madame qui joue son 75 $ par mois, elle veut jouer son 3 heures, estime notre source. Si tu flambes 75 $ en une demi-heure, la personne va dire que la machine ne paye pas.»
Loto-Québec ne croit pas que la programmation de ses machines pose problème. «nous sommes contents de notre mix. Il y a des gens qui ont gagné 3 M$ dans une machine à 5 $ il y a peu de temps», souligne Jean-Pierre Roy.
De plus, la société d’État a ajouté des machines à sous à 5 cents afin de permettre à ceux qui ne veulent pas dépenser de gros montants de jouer plus longtemps, insiste M. Roy.
Black jack
Mais encore, plusieurs observateurs dénoncent la disparition des tables de Black jack à 5 $ dans les casinos de la province. «Ces tables permettent aux gens de jouer en se divertissant et non en se ruinant», croit le joueur de poker professionnel André Boyer, qui revient au Québec après une douzaine d’années à Las Vegas.
«C’est purement une question de rentabilité, explique Jean-Pierre Roy. On a conservé ces tables le plus longtemps possible. Mais entre 1993 et 2003, nos frais d’exploitation ont augmenté et c’est devenu carrément déficitaire de les conserver.»
Selon M. Roy, la plupart de ses compétiteurs ont pris la même décision pour les mêmes raisons. Pourtant, le casino de la réserve indienne d’Akwesasne — l’établissement de jeu le plus proche de Montréal — offre toujours des tables à 5 $.
(source : ca
noe.com/Valérie Dufour et Domi
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