<b> Le monumental complexe de Marina bay Sands est avant tout une machine à faire de l’argent.b>
7,4 milliards de dollars singapouriens, soit 4,39 milliards d'euros, ont été investis dans ce qui devrait devenir le symbole de Singapour: le Marina bay Sands, MbS pour les locaux. Hôtel, casino, musée, centre commercial, restaurants, centres de congrès et patinoires, les 581?400 mètres carrés du complexe sont entièrement dévolus au luxe et à la consommation. En effet, tout y est organisé pour que le visiteur dépense le plus possible. Le MbS est un arc de triomphe érigé à la gloire du dollar.
En 2006, le gouvernement de Singapour a mis au concours le développement de 15,5 hectares en partie gagnés sur la mer. La filiale asiatique de Las Vegas Sands, la compagnie américaine numéro un mondial de la construction et de la gestion d’hôtel-casino, a remporté la mise. Commencé en 2007, le complexe a été inauguré en avril 2011. Neuf mille?personnes y travaillent principalement dans l’hôtel. Avec ses trois tours monumentales de 55?étages, censées représenter des cartes à jouer selon leur architecte Moshe Safdie, l’hôtel s’impose aux visiteurs.
Il abrite les 2561 chambres de l’établissement dont la Chairman Suite, 629?m2 de faste très doré sur deux étages, maître d’hôtel à disposition, pour une somme avoisinant les 35?000?francs la nuit. Le lobby de l’hôtel, un couloir si long que des voiturettes de golf y circulent, donne à l’ensemble une impression de hall d’aéroport. Les amateurs de <b style='color:black;background-color:#ffff66'>maisonsb> d’hôtes et petites pensions passeront leur chemin.
Au sommet des tours, un navire paraît échoué: le toit terrasse. Sur cet hectare flottant dans les airs, 3900?personnes peuvent s’y tenir. Clou du spectacle: la piscine à débordement de 148?m de long paraît plonger dans la ligne de gratte-ciel. L’altitude donne à la baignade un goût de saut en parachute, mais le plaisir est réservé à la clientèle de l’hôtel. Deux cents mètres plus bas s’étend le centre commercial. Un espace de 74?000 mètres carrés que se partagent les plus prestigieuses marques, notamment les horlogers suisses, très nombreux. Seul Louis Vuitton fait bande à part. Le malletier français occupe un magasin île, fait de verre et de métal, au milieu de la baie.
Plus encore que l’hôtel ou le centre commercial, le casino va générer les plus grandes rentrées d’argent. Six cents tables de jeu, 1600 machines à sous de même que des salons privés pour les joueurs les plus chevronnés devraient générer un chiffre d’affaires annuel de 700 millions de francs. Afin de préserver les Singapouriens de la fièvre du jeu, ils doivent payer un droit d’entrée de 70?francs. Las Vegas Sands a obtenu une concession exclusive de 10?ans sur l’exploitation du casino. Passé cette période, le gouvernement singapourien sera associé aux bénéfices. Et ils promettent d’être juteux!
(source : tdg.ch/Frédéric Vormus)