Après trois années dans le rouge, les casinos français sont timidement repassés au vert en 2011 avec une croissance de 1% de leur chiffre d'affaires mais cette évolution cache un bilan contrasté marqué par la baisse d'activité de plus de la moitié des 195 casinos.
Les trois syndicats patronaux (Casinos de France, Syndicat des casinos modernes de France et Association des casinos indépendants français) ont annoncé mardi, dans un communiqué commun, que le produit brut des jeux (PBJ, différence entre les mises et les gains des joueurs, équivalent du chiffre d'affaires) de l'exercice du 1er novembre 2010 au 31 octobre 2011 était en hausse de 0,95% à 2,32 milliards d'euros.
Le PBJ des quelque 23.000 machines à sous des casinos a crû de 0,90% à 2,11 milliards d'euros et celui des jeux de table (roulette anglaise, black jack, poker...) de 1,44% à 212 millions d'euros.
Le fleuron du groupe Barrière, le casino d'enghien-les-bains (Val-d'Oise), à onze km au nord de Paris, se classe à la première place avec un PBJ de 157 millions d'euros et le petit casino de Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales) à la dernière place avec un PBJ de quelque 300.000 euros.
L'augmentation de près de 1% met fin à trois années d'une "sévère régression" de 20%, rappellent les casinotiers. Pour autant, elle "ne les rassure pas" car cette augmentation n'est due, selon eux, "qu'à la forte croissance de quelques établissements récemment ouverts ou frontaliers et, sur les 195 casinos, plus de la moitié sont en baisse d?activité".
La bonne vieille bataille
"C'est une forme de stabilité préoccupante", dit à l'AFP Georges Tranchant, dirigeant du groupe éponyme (15 casinos en France) dont le casino d'Amnéville (Moselle) pointe à la 4ème place (48 millions d'euros) du classement des casinos.
Une opinion partagée chez Barrière (35 casinos en France): "Le rebond de l'activité est effectif mais notre modèle économique reste très fragile dans un contexte économique préoccupant".
Les casinotiers "constatent en outre que le dernier trimestre de l'exercice montre une tendance préoccupante" et veulent "trouver une véritable sortie de crise en recherchant avec les pouvoirs publics des améliorations de fonctionnement, notamment en matière de jeux nouveaux à proposer à la clientèle".
Certains établissements testent, sous le l'oeil vigilant du ministère de l'Intérieur, de nouvelles formes de jeux électroniques ou, parmi les jeux de table, celui de la bonne vieille bataille.
Les trois syndicats ont par ailleurs décidé de s'organiser en intersyndicale "pour s'exprimer d'une seule voix et gagner ainsi en efficacité et réactivité". Une première dans cette profession très individualiste et dominée par de grands groupes (Barrière, Partouche, Tranchant, Joa).
Quant aux quelque 180 villes françaises qui accueillent un ou plusieurs casinos, elles suivent de très près l'évolution du PBJ des casinos puisque 15% des prélèvements fiscaux sur le PBJ vont directement dans le budget des communes (85% à l'Etat).
(source : boursorama.com/AFP)