Chaque week-end, entre 2 000 et 3 000 joueurs poussent la porte du Pasino pour jouer au poker. Ils sont même 30 000 par an à participer aux différents tournois organisés par le groupe Partouche. Et quand un premier salon du poker est organisé en France, ce n'est pas à Deauville ou à paris que cela se passe, mais à Saint-Amand-les-Eaux, ces trois derniers jours. Le hold'em serait-il devenu le nouveau jackpot du Pasino ?
« Le casino qui accueille le plus grand nombre de joueurs de poker sur l'année, c'est ici à Saint-Amand ». Et c'est un champion qui le dit : Willy Korchia, qui a fait partie du top 10 des meilleurs joueurs français en 2007 et 2008. L'homme, publicitaire de métier, qui partage sa vie entre paris et Deauville, avait posé ses valises à Saint-Amand ce week-end, pour organiser son premier « forum-expo régional de poker ». Une première en France appelée à être rééditée dans d'autres casinos. L'idée : surfer sur l'engouement du poker pour « se faire rencontrer les joueurs régionaux » autour de débats informels, sur des thèmes comme, ce week-end, la sécurité des jeux on-line ou la fiscalisation du poker. Et comme dans tous salons, des marchands avaient leurs stands : vêtements, accessoires... Tout pour le joueur, et même de vraies trouvailles comme la cigarette électronique (qui ne nuit pas à la santé et qui est donc autorisée dans les salles de jeux). Pour appâter les joueurs, plusieurs tournois ont été organisés dès vendredi soir. Un succès au regard de la fréquentation : 1 900 visiteurs enregistrés, samedi à minuit.
Encore un événement poker réussi à Saint-Amand, doit-on constater. Casino test en 2007 pour ses premières tables de poker, l'établissement amandinois, qui « perdait de l'argent » au démarrage, se souvient Charles Le Roy, développe aujourd'hui une « activité rentable ». « Une bouffée d'oxygène » pour un casino, qui ici comme ailleurs, a beaucoup pâti de l'interdiction de fumer dans les lieux publics puis de la crise. Alors, le poker est-il la poule aux oeufs d'or ? Sur ce point, le directeur hors jeux du Pasino reste mesuré : « L'activité s'autofinance, mais ce sont toujours les machines à sous qui font vivre le casino ». Et ce n'est pas encore près de s'arrêter. La nouvelle clientèle a surtout la vertu de faire tourner la boutique. « Le poker est un vecteur de communication, analyse Charles Le Roy. Cela génère du flux et même de l'emploi. Un joueur ici va consommer au bar, au restaurant... En attendant un tournoi, il va aussi dépenser quelques euros dans les machines ». Ce n'est pas un hasard si l'hôtel va bientôt ouvrir un espace spa. C'est aussi un service appelé à intéresser les joueurs de poker et leurs proches. « Ben oui, on aura de quoi occuper Mme Korchia », quand son champion de mari reviendra à Saint-Amand. Pour jouer cette fois. •
(source : maville.com/CÉCILE THIÉBAUT/la Voix du Nord)