A l’occasion de l’anniversaire du bâtiment depuis son rachat et sa dernière réhabilitation par la ville en 1991, retour sur près de 150 ans de salles de jeux dans la cité des Palmiers
Retour dans le passé. À Hyères, la construction d'un casino est réclamée depuis la fin des années 1850. Alors, en 1864, un bâtiment est édifié, qui ne comprend qu'un seul étage, pour abriter un cercle de jeux où se produisent aussi des artistes en tournée.
Avec ce « petit casino », comme il s'appelle, premier bâtiment à voir le jour au sud de l'avenue des Palmiers (aujourd'hui avenue Joseph-Clotis), il s'agit de satisfaire aux besoins de distractions des nombreux hivernants qui fréquentent la commune. Mais le lieu reste assez modeste et s'avère rapidement trop petit.
Plusieurs projets plus ambitieux sont alors présentés par des architectes, dont celui de Chamecy (1881) qui connaît un début d'exécution mais reste inachevé. Seuls le soubassement, en grès, et deux niveaux sont construits.
De nombreuses autres propositions sont faites, comme celles de Rastoul (1886), Chapoulart (1888), puis Truchet et Triniti (1888). Mais c'est Lazard (1889) qui, avec l'aide de Fombertaux, termine l'édifice. Le « grand casino » est inauguré en décembre 1902. De plan symétrique et comportant un étage de soubassement (celui réalisé par Chamecy), un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré, il est alors recouvert de toitures à longs pans et de tuiles plates vernissées.
Transformé en hôpital pendant la guerre
Le petit casino ne résiste pas à la concurrence. Il est mis en vente et racheté par la municipalité, qui souhaite l'aménager en hôtel de ville. Ce sera fait en 1913 (la structure constitue d'ailleurs toujours une partie de l'actuelle mairie : elle a par la suite été rehaussée d'un étage, en 1965, puis a été intégrée en 2008 à un vaste ensemble municipal).
Durant la Première guerre mondiale, le salon de thé du Grand Casino est transformé en hôpital, et accueille les blessés du conflit.
Et puis, petit à petit, la fréquentation s'essouffle. Peut-être, disent certains, en raison du grand nombre d'Anglais installés à Hyères et que la commune ne veut pas froisser, cette population victorienne étant totalement réfractaire aux jeux d'argent. En 1962, d'ailleurs, l'activité cesse complètement.
Mais le bâtiment est racheté par la Ville en 1980, et son réaménagement fait l'objet d'un concours, en 1981, remporté par Michel Fouque. L'architecte réhabilite entièrement l'édifice : seule l'enveloppe extérieure est conservée (le corps du bâtiment et les entrées monumentales), et les constructions sont surmontées d'une grande verrière-miroir. Les décors intérieurs, dont les fresques art-déco, disparaissent. Ce casino flambant neuf est inauguré en 1991. Il y a 20 ans.
(source : varmati
n.com/Fa
nny Roca)