« Escroquerie en bande organisée et association de malfaiteurs ». Les cinq suspects arrêtés par la PJ de Nice, dans la rocambolesque affaire de tricherie high-tech à Cannes (1), ont été mis en examen des mêmes chefs, hier.
Tous devaient être placés en détention provisoire en soirée, selon le souhait du parquet et du juge d’instruction. Toute la journée, ces trois Italiens et deux Azuréens se sont succédés au palais de justice de Grasse, assistés de leurs avocats. Avec des rôles présumés et des axes de défense bien différents : certains nient en bloc, d’autres avouent tout.
C’est le cas de Stéphane M., 43 ans, membre du comité de direction des Princes sur la Croisette. Celui qui a introduit les cartes truquées à la table de stud poker. « Il assume sa responsabilité, confirme Me Mélanie Junginger. Endetté, il a cédé à l’appât du gain. Il le regrette vivement car, après avoir gravi les échelons de ce casino depuis vingt-trois ans, il est en train de tout perdre… »
L’enquête continue
Olivier G., 49 ans, est l’autre casinotier impliqué dans l’affaire. Cadre au Palais de la Méditerranée à Nice, il a mis en relation l’un des Italiens avec son homologue cannois. Moyennant commission, lui aussi. « Son rôle est minime, relativise Me Michel Faraud. Il a été utilisé et n’était pas au courant de la deuxième escroquerie. » Celle qui aurait dû rapporter 22 000 e. La première, le 14 août, avait permis d’en rafler le double.
Les trois quinquas italiens, qui séjournaient au même hôtel, sont suspectés d’avoir fomenté de concert ce coup hors normes. Stefano A., maître-joueur, n’a pu cacher les lentilles infrarouges qui lui avaient permis de « lire » les cartes du croupier. Mais le Turinois Rocco G., lui, maintient être « venu prendre du bon temps sur la Côte d’Azur » – dixit Me Jean-Louis Paganelli – avec son ami, Gianfranco T.
La juge Catherine Bonnici va s’attacher à établir les responsabilités de chacun, tandis que la police judiciaire continue à enquêter sur commission rogatoire. Afin de découvrir si les tricheurs présumés sont liés ou non à la grande criminalité italienne. Et s’ils ont pu sévir ailleurs.
(source : nicematin.com)