Dans deux ans, la Manche aura un cinquième casino, à Barneville-Carteret. La commune vient de lancer un appel d’offres.
Les élus de Barneville-Carteret et son maire, Jean-Luc Boussard, en tête, en sont convaincus : la clé du développement de la commune, c’est le tourisme. De fait, la population locale - 2 500 habitants dont une très forte proportion de plus de 60 ans - est décuplée en période estivale en raison des nombreux attraits de l’endroit. “Nous sommes à proximité des îles anglo-normandes, avec lesquelles le trafic est amené à s’accroître, et nous avons la chance de posséder à la fois un cap et des havres, avec de très vastes plages”. Mais ces atouts ne peuvent assurer à eux seuls une activité suffisante à la commune tout au long de l’année. “Voilà pourquoi Barneville-Carteret a voulu dans le passé le projet de se doter d’un casino, équipement ouvert toute l’année”.
“Des machines à sous, un restaurant et une salle de spectacles”
Une fois obtenu en 2002 l’indispensable label de station balnéaire, les choses sérieuses ont pu commencer. Il s’est en fait agi d’un véritable parcours d’obstacles puisqu’il a fallu attendre 2007 avant qu’une délégation de service public ne soit accordée par la municipalité au groupe privé Cogit. Ensuite, les ministères du tourisme et de l’intérieur ont délivré les autorisations nécessaires.“Cogit a l’essentiel de ses intérêts dans les Antilles, en Martinique et en Guadeloupe, dans divers secteurs d’activité. Mais il possède aussi le casino de Cherbourg, d’où une compétence en ce domaine.”
Une société se crée avec d’autres investisseurs et le projet prend forme jusqu’aux fameux troubles sociaux graves en Martinique et en Guadeloupe qui ont défrayé la chronique, contraignant Cogit à abandonner en 2009 l’affaire du casino de Barneville-Carteret. “Pendant un an, les associés français de Cogit ont recherché un partenaire avec une connaissance de la gestion des casinos. En vain. J’ai donc été amené l’an dernier à déclarer caduque la délégation de service public”, poursuit le maire. Pour autant, les élus de Barneville-Carteret ne devaient pas renoncer à leur projet, si bien qu’au début de ce mois d’octobre un nouvel appel d’offres pour une délégation de service public était lancé. “Nous avons décidé de relancer le projet de casino car les conditions sont devenues plus favorables en l’espace de deux ans”.
Résidences hôtelières
Au départ, la réglementation s’était durcie, avec obligation de contrôles d’identité sévères, alourdissement de la fiscalité et interdiction de fumer. En même temps, les jeux en ligne faisaient leur apparition. Mais depuis, les contraintes de sécurité et de fiscalité se sont assouplies, tandis que les jeux en ligne n’ont pas rencontré le succès espéré. Cerise sur le gâteau : le nombre maximum autorisé de machines à sous - principale source de revenus des casinos - a été porté de 50 à 75. Comme pour le premier projet, les candidats en lice devront obligatoirement prévoir, en plus des machines à sous, un restaurant et une salle de spectacles. A la fin de cette année, la municipalité examinera les candidatures et Jean-Luc Boussard prévoit déjà, si tout se passe bien, une ouverture du casino en 2014. Cet équipement se trouvera au cœur d’une zone touristique interdite aux voitures et traversée par une voie verte parallèle à l’ancienne voie ferrée, à mi-chemin entre Carteret et le bourg de Barneville. “Il y aura là aussi un centre de congrès, un centre de remise en forme, ainsi qu’un ensemble de 100 à 200 résidences hôtelières. Je n’ai pas envie d’être dépendant d’un casino.”
(source : lamanchelibre.fr/C.F)