Observatoire des jeux, recherches sur le jeu, où
en sommes-nous ?
------
Jean-Pierre G. Martignoni-Hutin (sociologue)
Alors que les députés
Jean François Lamour (UMP) et Aurélie Filippetti (PS)
ont remis leur rapport[1]
et leurs 21 propositions[2]
en mai 2011, que le Sénateur Trucy remettra le sien en
septembre après celui du ministre du Budget prévu pour
juillet, ou en sommes nous actuellement en matière de
gambling ? La loi sur les jeux en ligne prévoyait
la mise en place d’une Autorité de régulation(Arjel),
d’un Comité Consultatif du Jeu (CCJ), d’un
Observatoire Des Jeux (ODJ). Si l’Arjel montait en puissance
rapidement sous la houlette de Jean-François Vilotte, le
CCJ et l’ODJ n’avaient toujours pas été
installés neuf mois après le vote de la loi. Le projet
de décret, communiqué en janvier 2010 au rapporteur de
la Commission des Finances du Sénat, n’ayant jamais été
publié. Un « avis »[3],
présenté le 18 novembre 2010 par le Sénateur
Gilbert Barbier, s’est étonné de ce curieux
retard que nous avions signalé dans différentes
contributions. « La difficulté »
venait du « refus des services du Premier ministre
d’assurer le secrétariat du CCJ». Le père
Ubu n’était pas loin…
Démission du Sénateur
Trucy
Dans ce contexte, une
mesure de déclassement a été introduite
dans le projet de finances 2011. Elle aurait permis au gouvernement
de modifier la loi sur les jeux en ligne par décret simple,
sans attendre la clause de revoyure prévue à 18
mois. Un scandale pour François Trucy qui a démissionné
« officieusement » en décembre
2010. A cette occasion nous avons apporté notre soutien
au Sénateur du Var [4],
signalant que la République Des Jeux n’était
très reconnaissante avec ses principaux serviteurs. Nous
écrivions à l’époque « Souhaitons
vivement que les autorités politiques, notamment celles
rattachées au Premier Ministre, sachent faire revenir le
sénateur, afin que la décision publique ne
provienne pas uniquement d’un simple arbitrage entre intérêts
privés et intérêts publics et pour d’aboutir
à une Politique des jeux cohérente. Quant au Président
de la République - à l’origine de la politique de
jeu responsable dans les casinos quand il était Ministre de
l’Intérieur - il ne pourrait que tirer profit politique
d’un tel recentrage, qui contribuerait à réduire
l’image des amis du Fouquet’s[5]
peu porteuse électoralement ».
Mais le sénateur Trucy a
aussi des amis et il connaissait le dessous des cartes -
parfois un peu biseautées – du dossier. Dangereux.
François Baroin l’a réinstallé à la
tête du Comité Consultatif en février 2011, avec
au minimum l’accord de Nicolas Sarkozy. Certes, cet épisode
a confirmé l’opiniâtreté d’un homme
qui avait intitulé son premier rapport – ne l’oublions
pas - l’Etat Croupier le Parlement croupion mais il a
rappelé hélas aussi que la France est un curieux pays
où il faut en permanence être dans le coup de gueule
et/ou posséder de sérieux réseaux
d’influence de différentes obédiences pour
arriver à ses fins. Scandaleux.
Observatoire des jeux ou
simple Commission ?
La réinstallation du Comité
Consultatif (19 membres) a remis en scelle l’Observatoire des
jeux. Que de temps perdu. La Française des jeux a en profité
pour mettre en place un plan B parfaitement orchestré (
voir ci après) pour enfumer de nombreux dossiers et
notamment le volet jeu excessif. Néanmoins, dix ans après
l’appel que nous avions lancé aux pouvoirs publics (
notamment dans le quotidien les Echos[6])
la mise en place d’un Observatoire dédié au
gambling apparait comme une bonne nouvelle…. sous
réserve que certaines conditions soient respectées.
Rien n’indique qu’actuellement elles le soient ! La
composition de l’ODJ ( 8 membres) , annoncée par un
arrêté du 11 mars 2011[7],
a confirmé nos craintes que ne soit mis en place un
Observatoire croupion. Avec tout le respect – bien
entendu la qualité des personnes choisies n’est pas en
cause - que nous devons notamment à Charles Coppolani
(Président de l’Observatoire), à Hélène
Gisserot (ancienne Présidente du Cojer[8],
membre de l’ODJ), il semble que nous avons là -
pour l’instant - plutôt une Commission, un Cojer
bis, qu’un Observatoire scientifique des jeux de hasard et
d’argent et de la socialisation ludique contemporaine.
Souhaitons que les pouvoirs publics
revoient leur copie. Plusieurs solutions sont possibles. Si la
Majorité a enfin le courage de jouer franc jeu sur
ce dossier recherche, elle sera gagnante au bout du compte et évitera
bien des polémiques et critiques ultérieures, aussi
bien au niveau national qu’européen. Si
l’Opposition revient au pouvoir, elle pourra également
s’appuyer sur les travaux de cet Observatoire pérenne,
objectif, neutre. La Classe politique dans son ensemble –
notamment les parlementaires qui ont travaillé sur le dossier,
les maires des villes casino - devrait donc pouvoir se mobiliser en
faveur d’un tel organisme d’étude des jeux de
hasard en dur et en ligne. Les opérateurs de jeu également,
s’ils ne veulent pas que les produits qu’ils
commercialisent, soient de plus en plus systématiquement
assimilés à une substance nocive. Ce serait une
erreur politique, un non sens scientifique, d’installer un
Observatoire dominé - comme c’est le cas actuellement -
par des représentants de la doxa du jeu pathologie
maladie. La également la qualité des personnes retenues
( Marc Valleur, Jean Pol Tassin, Jean Michel Costes) n’est pas
en cause, mais on aimerait comprendre pourquoi seuls les
addictologues, les spécialistes des drogues et de la
dépendance ont droit au chapitre.
Mettre en place un Observatoire
scientifique des jeux et de la socialisation ludique contemporaine
qui soit à la hauteur des enjeux sociaux, économiques,
culturelles et fiscaux d’une industrie qui pèse 26
millliards d’euros
Par ailleurs pour être
opérationnel un Observatoire des jeux doit posséder
des moyens, sinon c’est une coquille vide. Les chiffres du
gambling soulignent d’évidence que l’Observatoire
des jeux doit être à la hauteur des enjeux sociaux,
économiques, culturels fiscaux… d’une industrie
qui correspond par ailleurs à un fait social,
historique et culturel qui concerne quotidiennement des millions de
Français. L’économie du hasard a battu des
records en 2010 à 26,3 milliards d’euros. La Française
des jeux passe la barre symbolique des dix milliards. Les jeux en
ligne montent en puissance à plus de 5 milliards. Ne
parlons même pas de la filière cheval qui pèse
son poids et des 196 casinos nationaux qui, bien qu’en
difficulté (-18,72% en trois ans), participent à
l’animation ludique et festive du territoire national. Ne
regardons donc pas ce secteur par le petit bout de la lorgnette. Il y
a une sociologie du jeu, une économie du jeu, une histoire du
jeu, riche et ancienne. Les pratiques ludiques de nos concitoyens ne
doivent pas être perçus uniquement à travers le
prisme de l’addiction comme le souhaite la doxa du jeu
pathologie maladie et le business du jeu compulsif. Certes
comme le pensait Roger Caillois le jeu donne beaucoup à
voir sur notre société. Mais étudions le
sans crainte car c’est l’ensemble des causes ,
conséquences et réalités du gambling
contemporain qui émergeront et pas seulement la question du
jeu problématique.
Financer un Observatoire des jeux c’est
également se donner les moyens d’éviter les
conflits d’intérêts. On a beaucoup parlé
de conflits d’intérêts dans le domaine
politique. Ils existent aussi dans le domaine de la recherche et de
l’expertise. Alors que le rapport de la Commission Sauvé[9]
est encore chaud et que certains se demandent si « le
temps de la tolérance zéro »[10]
n’est pas venu en matière de conflits d’intérêts,
l’installation d’un Observatoire scientifique des jeux
qui aient les moyens de ses ambitions permettrait d’en éviter
de nombreux dans le domaine du gambling, notamment sur le
volet jeu problématique, jeu des mineurs, taux de
redistribution….Le gouvernement a besoin de chiffres d’études
fiables pour mener à bien une politique des jeux moderne et
responsable. Le rapport Lamour/Filippetti l’a encore signalé
dernièrement.
La France a également tout à
gagner de se doter d’un véritable Observatoire des jeux
vis-à-vis de l’Europe. Bruxelles s’interroge par
exemple sur les vérités antinomiques de la doxa du jeu
pathologie maladie. La Commission Européenne cherche à
savoir si « le phénomène d’addiction
est plus répandu dans le jeu en ligne que dans le jeu en dur.
Certains disent que c’est le cas, d’autres prétendent
l’inverse, déplore t on à Bruxelles » [11]
Cette interrogation européenne indique que la question du jeu
excessif - sa définition, sa mesure - doit être traitée
scientifiquement car elle peut facilement être
instrumentalisée. C’est à l’Observatoire
des jeux de travailler désormais sur ces questions et non pas
à la Française des jeux. En mettant en place un
véritable Observatoire scientifique du gambling , la France ne
sera pas suspectée par Bruxelles d’instrumentaliser les
chiffres et pourrait en outre servir de locomotive au niveau
Européen.
La Française des jeux plus
que jamais en conflits d’interets : elle finance la doxa
du jeu pathologie maladie pour mieux la controler
Actuellement la confusion des
genres est totale. La Française des jeux continue avec
de gros moyens financiers son travail de verrouillage pour occuper
tout le terrain[12].
Communication permanente, instrumentalisation des agences de presse
et donc des médias sur la notion de jeu responsable,
financement des études sur le jeu problématique.
L’opérateur historique bétonne notamment le volet
recherche, en finançant le centre du jeu excessif de Nantes
dirigé par Jean Luc Vénisse, à hauteur de deux
millions d’euros[13].
Il en est le partenaire fondateur. Scandaleux, ce conflit
d’intérets enlève beaucoup de crédibilité
aux études en cours. La FDJ vient par ailleurs soudainement de
verser 270 OOO euros à deux universités parisiennes.
Christophe Blanchard Dignac (PDG de la FDJ) instrumentalisant à
cette occasion certaines conclusions de l’expertise Inserm qui
invitait les pouvoirs publics - et non les opérateurs
- à mener des études. Ne parlons même pas de
l’enquête sur le caractère addictif des jeux
en ligne réalisée à Bichat par MM Ladouceur
& Lejoyeux et financée également par la Française
des jeux. Les conflits d’intérêts semblent se
cumuler dans le champ ludique vu que Michel Lejoyeux fait partie
aussi de la Commission n° 1 de l’ARJEL. Quant au
psychologue cognitiviste Robert Ladouceur ses rapports incestueux
avec Loto Québec ( qui se chiffrent en millions de dollars
canadiens) ont été dénoncés depuis des
lustres par exemple par le philosophe Pierre Desjardins[14]
La Française des jeux a
mis en place un « Plan B » parfaitement
orchestré pour contrôler la recherche sur le jeu.
L’opérateur historique des loteries finançant la
quasi-totalité des études sur le jeu excessif,
nonobstant sa « commande » à l’AFNOR
visant à auto définir la notion de jeu responsable.
Certes ce plan a été pour partie contrecarré par
la démission du Sénateur Trucy et sa réinstallation,
mais les jeux sont loin d’être faits. Colloques,
rapports, déclarations se multiplient mais rien n’avance
dans le domaine de la recherche. La Française des jeux en
profite pour enfoncer le clou en matière de jeu responsable,
tout en pratiquant dans le même temps une incitation au jeu
permanente et accrue. La duplicité est totale et s’effectue
en toute impunité. Ceux qui la dénonce sont
cloués au pilori, inscrits sur une liste noire. Le pouvoir de
la Française des jeux est total.
La société dirigée
par Christophe Blanchard Dignac a même eu l’audace
- ils se croient tout permis et ils se permettent tout
- de lancer en juin 2011 « une campagne nationale contre
l’addiction au jeu [15]» !
Au même moment Jean Luc Vénisse associé à
M. Reynaud et A . Belkacem sortent un fascicule : «
Du plaisir du jeu au jeu pathologique, IOO questions pour mieux gérer
la maladie[16] »
Et Michel Reynaud (après sans doute une longue étude de
terrain ! ) d’affirmer dans France Soir que «
de tous les opérateurs la Française des jeux est celui
qui en fait le plus pour le contrôle et la prévention du
jeu excessif[17].
La boucle est bouclée. La collusion d’intérets
marche à fond pour les deux parties en présence.
Le double jeu de la Française
des jeux
Comme nous venons de le voir la FDJ en
fait donc beaucoup pour soi-disant lutter contre le jeu excessif,
mais elle en fait sans doute trop. Cet engagement en matière
de RSE cache une autre réalité. La politique jeu
responsable de M. Blanchard Dignac est beaucoup moins éthique
qu’elle ne veut bien le dire. Elle a pour fonction de masquer
un activisme commercial forcené. La FDJ met en avant une
politique des jeux raisonnable, finance ses ennemis (la doxa
du jeu pathologie maladie) pour mieux les contrôler, mais
dans le même temps se lance dans une course effrénée
à la croissance. En final la politique éthique mis en
œuvre par le patron de la FDJ a pour conséquence
de produire plus de jeu, sous couvert d’une action visant à
lutter contre le jeu pathologique, le jeu des mineurs…
Habile stratège, mais certains pourraient considérer
cela comme de la duplicité particulièrement
machiavélique pour un opérateur publique, Christophe
Blanchard Dignac a profité de l’inquiétude des
pouvoirs publics en matière de santé publique,
non pour mettre la pédale douce en matière de
développement mais au contraire pour accélérer
sa croissance tout azimut. Il suffit de prendre un peu de recul,
d’observer attentivement les activités de l’opérateur,
de lire les communiqués de la FDJ et les déclarations
de son PDG et ses nombreuses contradictions pour s’en rendre
compte. La politique de jeu responsable mis en œuvre
par Christophe Blanchard Dignac ces dernières années
va produire en final du jeu pathologique. Scandaleux et
irresponsable.
Les meilleures preuves de cette
démonstration se situent dans les résultats de
l’opérateur. En pleine crise économique il
surperforme (+5,5 % en 2010) en dépassant pour la première
fois la barre symbolique des 10 milliards. Avec une telle politique,
l’opérateur « publique » atteindra
facilement le taux de croissance de 3% qu’il s’est fixé
pour 2011 et sans doute le dépassera-t-il. Si la FDJ a
réussi contre toute attente à augmenter son CA c’est
parce qu’elle a très fortement boosté son offre
de jeux, en ligne et en dur, et qu’elle continue à le
faire à marche forcée. Après avoir lancé
« Crescendo » en novembre 2010 et « 2011
année de rêve » en décembre, la
Française des jeux a commercialisé « Mots
croisés » en février 2011 et quelques jours
après « Créatio », un jeu de
grattage disponible uniquement sur internet. Depuis, la FDJ a
lancé « Mille Bornes » en mars, un
jeu qui n’est pas donné par les temps qui courent
(5 euros) , « Poker « en avril, un jeu à
3 euros qui vise à surfer sur le succès du Poker en
ligne. Après avoir commercialisé pour la première
fois un jeu consacré au tennis en avril 2011 (Roland Garros),
elle inaugure un deuxième tirage pour Euromillions en mai,
alors que le Loto compte déjà trois tirages
hebdomadaires (lundi, mercredi, samedi). En juin, elle sort une
nouvelle version du Millionnaire à un prix provocateur (
10 euros) qui vient s’ajouter à une gamme de 22 jeux de
grattage disponibles dans son réseau en dur. Encore en
position de monopole sur de nombreux jeux, la Française des
jeux a lancé 13 jeux de grattage purement internet ( Salsa
Explosion, Mine d’or, Les Trois gongs…) qui sont en fait
de vraies machines à sous virtuels.
Dernières précisions qui
montre le vrai visage de la Française des jeu, l’inflation
et les chances de gagner. L’opérateur historique
profite du lancement de nouvelles formules pour augmenter fortement
ses prix et diminuer l’espèrance statistique qui permet
de décrocher le gros lot. Ils se croient tout permis et ils
se permettent tout. Ainsi en 2008 le Loto passe de 1,2 euros à
2 euros ( soit une augmentation de 67 % ! ) et l’espèrance
statistique évolue d’une chance sur I4 millions à
une chance sur I9 millions. Pour le nouvel Euro Millions sorti en mai
2011, la FDJ fait encore plus fort. La probabilité de
trouver les 7 bons numéros passe d’une chance sur 75
millions à une chance sur 116 millions ! Naturellement
dans sa communication la FDJ n’insiste pas sur ces « détails »
mais souligne que les pactoles sont de plus en plus gros. Il y aurait
beaucoup à dire aussi sur les taux de retour aux joueurs (TRJ)
particulièrement pingres qui sont certainement facteurs de jeu
excessif. Le joueur ne gagnant jamais ou des sommes misérables,
rejouent et ne peut jamais sortir du jeu. La politique de Christophe
Blanchard Dignac n’a donc rien à voir avec une politique
des jeux responsable, raisonnable, modérée et soucieuse
de sa clientèle. Elle apparaît au contraire comme une
politique anti consumériste de rentabilité accrue,
qui abuse de sa position dominante et de sa position de monopole pour
faire comme bon lui semble. Elle agit de plus en plus comme un
Etat ludique dans l’Etat Croupie, peu soucieuse en
réalité de l’intérêt général
et des Français qui jouent.
La FDJ et les médias :
influence, lobby, presse…..
Christophe Blanchard Dignac peut certes se réjouir. Ses
équipes marketing font preuve d’une imagination
débordante pour lancer en permanence de nouveaux « jeux »
et notamment des jeux de grattage. Peut-être faudrait-il
d’ailleurs parler de « produits », de
« coups marketing » tant l’intérêt
ludique de ces jeux paraît parfois restreint. Il s’agit
en réalité de faire le plus d’argent possible le
plus rapidement possible en jouant, coté joueur sur la
tentation du « je vais essayer au moins une fois »,
coté médias sur « le buzz de la
nouveauté ». Agences de presse et médias
jouent en effet un rôle considérable dans ces lancements
car ils reprennent pro domo les nombreux « communiqués
de la FDJ » , nonobstant les budgets publicitaires
considérables qui accompagnent ces lancements. Le fait que la
FDJ « arrose » en permanence de ses publicités
et résultats, la totalité des journaux (locaux et
nationaux) et organes d’information ( radio, télé),
favorise objectivement ce curieux prosélytisme ludique
opéré « gratuitement » par les
médias à chaque communiqué de la FDJ. La
directrice de la communication de la FDJ (Laetitia Olivier) ne
cache pas qu’elle doit jongler entre des métiers très
différents dont « influence ( lobby, presse) »
( cité par Stratégie .fr du 27 janvier 2011) Dans
ces conditions il est très difficile de trouver ( dans la
presse ou sur internet) des analyses qui critiquent ou tout
simplement interrogent la Française des jeux, qui occupe en
permanence le terrain médiatique. Cette collusion entre la
FDJ, les médias, les agences de presse apparaît comme
une forme moderne de propagande particulièrement
révoltante dans un pays démocratique.
La Française des jeux
exploite la crise économique et galvaude sans vergogne un
précieux patrimoine ludique nationale
Mais en voulant peu ou prou contrôler
les médias et en empêchant tout débat
démocratique sur son activité la FDJ en fait sans doute
trop. Certains esprits critiques pourraient un jour accuser le PDG de
la Française des jeux de surfer, et même
d’exploiter sans vergogne, une crise économique
qui perdure. Les Français en grande difficulté
financière cherchant plus que jamais à décrocher
le pactole pour changer de vie, se refaire, ou tout simplement
pour améliorer l’ordinaire. Un ordinaire de plus en plus
affecté par l’augmentation des prix, la dépression
économique mondiale, l’imposition fiscale locale et
nationale en perpétuelle augmentation, sans oublier l’arrivée
inflationniste de l’Euro dont nos concitoyens ne se sont
toujours pas remis. Conscient de cette situation économique,
parfois dramatique pour les catégories populaires et désormais
aussi pour les classes moyenne, Monsieur Blanchard Dignac
exploiterait sans le dire, la théorie de la pauvreté
de certains économistes : plus on est pauvre plus on
joue. Certes le jeu reste un impôt volontaire et il ne
sagit pas de réactiver la thèse néo marxiste
du jeu comme opium du peuple pour partie réductrice.
Néanmoins on peut soupçonner le « patron »
de la Française des jeux de n’avoir guère
l’esprit public, de ne pas avoir le sens de l’intérêt
général. En exploitant jusqu’à la corde
dans une vision courtermiste un précieux patrimoine ludique
national qui ne lui appartient pas, il brade le bien commun,
contribue à « tuer la poule aux œufs d’or »,
tout en piétinant sans vergogne un principe de
précaution longtemps instrumentalisé pour freiner
l’ouverture à la concurrence et combattre les
directives européennes. La FDJ a en effet longtemps mis en
avant sa politique de jeu raisonnable pour tenter de prouver que la
meilleure façon de lutter contre le jeu pathologique était
de maintenir le monopole, qui existe encore en matière
de loteries et de jeux de grattage. Mais à cause de son
activisme commercial et publicitaire, de sa duplicité, la FDJ
aura de plus en plus de mal à maintenir cette position face à
Bruxelles. La Cour de justice européenne vient de
souligner les conflits d’interets existants « entre
protection du citoyen et déferlement publicitaire ».
Elle précise que « la publicité mise en
œuvre par le titulaire d’un monopole public doit demeurer
mesurée et strictement imitée[18] ».
Assurément la FDJ est directement concerné par cet
arrêt de la Cour qui vient de réinterroger récemment
le monopole du PMU et la politique commerciale menée par
Philippe Germond[19]
Evaluer le potentiel de dangerosité
des jeux de hasard et d’argent : l’exemple des jeux
de la Française des jeux
Mais c’est aussi sur le terrain
du jeu responsable, du jeu pathologie maladie, de la responsabilité
sociale de l’entreprise (RSE) Française des jeux, que
Christophe Blanchard Dignac pourrait un jour être mis en
accusation. Cela concerne la « dangerosité »
des jeux que vend l’opérateur historique à
travers un réseau très dense de distributeurs (35800)
Le chercheur Jörg Häfeli a établi « un
instrument d’évaluation du potentiel de dangerosité
des jeux de hasard et d’argent[20] »
Parmi les critères qui le définisse on trouve
notamment :
·
Le critère de disponibilité : la probabilité
accrue de développer un comportement de jeu problématique
est directement lié à la disponibilité d’un
jeu
·
Le critère du degré d’interactivité :
dans certains jeux « le joueur est émotionnellement
impliqué », » il vit à fleur de
peau la façon dont se prépare l’issue du jeu »
. J. Häfeli précise « on observe cela pour les
loteries dont le tirage s’effectue en direct à la
télévision «
·
Le critère de mise sur le marché : une mise sur le
marché à grande échelle entraine une
banalisation du jeu. Cette normalisation favorise l’excessivité.
La routine se substitue à la réflexion critique précise
par ailleurs deux autres chercheurs Meyer & Hayer[21],
cité par J. Häfeli
·
Le critère de l’anonymat : le potentiel de risques
de jeu excessif s’élève avec le degré
d’anonymat d’un jeu car le joueur ne craint aucune
stigmatisation. L’anonymat supprime l’effet modérateur
du contrôle social induit dans le fait de déclarer son
identité, comme par exemple quand on joue dans un casino. En
outre cet anonymat rend plus difficile la prévention, précise
J. Häfeli.
Contre toute attente on s’aperçoit
que ces critères correspondent très exactement aux
caractéristiques des jeux de la FDJ, à son
omniprésence médiatique, publicitaire et territoriale.
Les jeux de l’opérateur historique possèdent
objectivement un potentiel addictogène important et ne
correspondent pas à une offre « douce ».
On peut désormais comprendre pourquoi la FDJ cherche à
contrôler entièrement le volet recherche et finance la
quasi totalité des études en cours sur le jeu. A
l’avenir et notamment si l’Observateur des jeux
fonctionne comme un véritable Observatoire scientifique et non
comme une simple Commission, la FDJ ne pourra plus définir
elle même la dangerosité ou l’innocuité de
ses produits. Les jeux considérés dangereux étant
avant tout dans l’imaginaire du joueur freudien véhiculé
par la doxa du jeu pathologie maladie ( financée par la
FDJ), les jeux de casino (roulette, black-jack, machines à
sous, poker) et les paris hippiques.
La tentation d’instrumentaliser
les sondages sur le jeu, le risque de privatiser les recherches sur
le gambling
Certes, différents instituts de
sondages ( CSA, Médiamétrie…) qui feraient mieux
d’améliorer leur panel de calcul d’audience des
chaines de télé [22],
se sont lancés depuis quelques mois sur le créneau des
études et mesures du gambling, notamment en ce qui
concerne les jeux en ligne. Les pouvoirs publics , l’Arjel, le
CCJ peuvent avoir la tentation d’utiliser - voir
d’instrumentaliser – ces sondages pour défendre
leur politique des jeux. Mais les opérateurs privés ont
capacité à en financer d’autres qui défendent
leurs intérêts. La guerre des sondages et des chiffres a
d’ailleurs recommencé ces dernières semaines à
l’occasion du premier anniversaire de la loi sur les jeux en
ligne. Les critiques actuelles sur les sondages, qui suivent le
rapport des Sénateurs Portelli et Sueur sur Les sondages et
la démocratie, invitent l’autorité publique
à ne pas céder à cette tentation en
matière de jeux d’argent, domaine en outre
particulièrement difficile à investiguer. Car ces
critiques ne concernent pas que les sondages politiques que « le
Sénat veut désormais réglementer».[23]
Méconnaissance de la spécificité du champ
étudié, manque de rigueur méthodologique et de
représentativité, études réalisées
de plus en plus souvent par téléphone ou on line,
faiblesse des échantillons pour faire des économies et
le maximum de profits, redressements qui permettent toutes les
manipulations…Les sociologues dénoncent depuis des
lustres les nombreux biais méthodologiques et épistémologiques
des sondages. Ceux consacrés aux jeux de hasard n’échapperont
pas à la règle. Une privatisation de la recherche sur
le gambling par le biais des sondages constitue une arme
dangereuse qui autorise le lobbying. Mettre en place un véritable
Observatoire des jeux à financement publique majoritaire,
c’est refuser que la Politique des jeux de la France subisse le
diktat des sondages et leur instrumentalisation
Pour Jean François Lamour, la
recherche sur le jeu pathologique menée par
l’Observatoire des drogues ne constitue «
qu’un module assez modeste sur les jeux »
Certes l’OFDT doit publier
« prochainement[24] »
une recherche sur le jeu pathologique non financée par la FDJ
Mais la également le commentaire s’impose. Cette
étude ( qui tarde à être publiée) a été
obtenue par JM Costes ( ex directeur de l’Observatoire des
drogues) dans des conditions douteuses et des temporalités
curieuses. Elle a été décidée ( par
qui ?) dans l’urgence, en pleine expertise Inserm,
comme le financement du centre nantais dirigé par Jean-Luc
Vénisse. Réalisée en réalité par
l’INPES d’octobre 2009 à juin 2010 dans le
cadre de son Baromètre Santé, ce sondage
(téléphonique semble t il [25])
soulève en outre de nombreuses questions épistémologiques
et méthodologiques. L’ensemble du protocole de collecte
des données devra être disponible pour permettre le
débat scientifique. Pour Jean François Lamour dans son
dernier rapport l’enquête de l’Observatoire des
drogues ne constitue désormais « qu’un
module assez modeste sur les jeux [26]»
ajouté au Baromètre santé et qui ne concerne que
les jeux en dur. Avant même sa publication cette étude
semble déjà caduque.
Sur le fond, chacun en conviendra, en
aucune manière l’Observatoire des drogues ne peut
jouer le rôle qui incombe à un Observatoire des jeux.
Certes l’Avis n° 113, présenté par le
Sénateur Barbier, s’est interrogé en ce sens dans
le cadre du renouvellement des crédits de la MILDT. Mais outre
qu’on peut contester le fait que l’OFDT cherche
« soudainement » des relais de croissance
dans l’industrie des jeux, on observera qu’il a peut-être
d’autre chose à faire au regard de la consommation de
stupéfiants en constante augmentation. Ne parlons même
pas de la symbolique engagée. On voudrait faire apparaître
les opérateurs de jeu ( en dur ou en ligne) comme des
dealers – Française des jeux en tête -
qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Après
l’accusation d’Etat Croupier que le gouvernement
traine depuis des lustres comme un boulet - et à
laquelle il faudrait un jour répondre sérieusement - on
a l’impression qu’il fait tout pour apparaître
comme un Etat Dealer, en sur-interprétant
a-priori l’hypothèse du jeu pathologie maladie. C’est
absurde. L’Etat est il masochiste ou cherche t il
maladroitement à se donner bonne conscience ? On peut
s’interroger. Ne soyons pas ensuite étonné
qu’une gauche irresponsable (mais démagogique et
opportuniste : elle tente de capter les jeunes électeurs
de la présidentielle) en profite pour « relancer
le débat sur la dépénalisation du cannabis ».
Le Monde – multirécidiviste sur ce terrain - s’est
livré à un exercice scandaleux de propagande sur ce
thème dans son numéro du 16 juin[27].
Thibault Gajdos, CNRS, a ensuite beau jeu de préciser
quelques jours après, toujours dans Le Monde, «
reste l’ultime argument du gouvernement : il serait
immoral que l’Etat autorise la consommation du cannabis. C’est
une position qui peut se défendre, mais elle est surprenante,
de la part d’un gouvernement qui a légalisé les
paris en ligne[28] »
Ce parallèle entre politique des
jeux et politique de lutte contre la toxicomanie permet de rappeler
l’affaire Costes. JM Costes a participé, comme
nous, à l’expertise Inserm. Il a réussi à
obtenir une étude sur le jeu pathologique dans des
circonstances curieuses, contre l’avis semble t il
d’Etienne Apaire (le Président de la Mildt, tutelle de
l’OFDT). N’étant pas dans le secret des Dieux il
nous est difficile d’apprécier si cette étude est
une commande politique ou si elle provient uniquement de
l’activisme opportuniste de JM Costes, qui avait visiblement du
temps de libre pour s’occuper des jeux d’argent en plus
de ses nombreuses activités scientifiques et politiques. Vu de
Province, le cumul des fonctions que nous observons depuis des années
dans le cénacle parisien du champ ludique a quelque chose de
sidérant. Ne soyons pas étonné ensuite que les
résultats des études tardent à sortir ou ne
soient pas à la hauteur des attentes, que les experts nommés
dans les multiples commissions n’assistent pas aux réunions
après avoir annoncés souvent qu’ils n’avaient
pas de compétences particulières en matière de
gambling…
Jean Michel Costes a ensuite été
« remercié » (en avril 2011) par Etienne
Apaire, le Président de la Mildt, tutelle de l’OFDT. Le
rapprochement que nous effectuons ici n’a rien d’anachronique.
Outre le fait que JM Costes a été nommé membre
de l’Observatoire des jeux, juste avant d’être viré
de l’Observatoire des drogues, cette éviction pose une
question commune. Quel est le rôle d’un Observatoire ?
De notre point de vue il est d’observer
scientifiquement, faire des enquêtes, mesurer…Toutes
les vérités scientifiques sont bonnes à dire,
mais en aucune manière un Observatoire doit décider
d’une politique (des jeux ou de lutte contre la
toxicomanie) qui relève du gouvernement, en dialogue avec la
représentation nationale. Pour avoir oublié cette règle
de base de la décision publique le directeur de l’OFDT a
été limogé. Il s’était prononcé
pour les salles de shoot alors qu’E. Apaire, le
gouvernement, de nombreux parlementaires (notamment Jean-François
Lamour qui est monté fortement au créneau sur cette
question) et une majorité de Français sont contres.
Certes l’ex-directeur de l’OFDT a reçu des
soutiens politiques et corporatistes de la gauche (notamment ceux de
Jean-Marie Leguen), des toxicologues, des médias (Le Monde et
Libération en tête, qui mènent depuis des années
un curieux activisme en faveur des salles d’injection)
Mais cette solidarité idéologique et de réseau
ne doit pas occulter les vraies questions. Quel est le rôle
d’un Observatoire en matière de drogue ou en matière
de jeu ? La décision, l’orientation de
l’action publique, ne doit-elle pas en final relever de
l’autorité politique garante de l’intérêt
général, sous peine d’être systématiquement
entravée par des opinions, des intérets ?
Jeux en dur, jeux en ligne : la
classe politique devrait pouvoir se retrouver, au moins sur cette
idée d’observatoire des jeux revisité
Le gouvernement a semble-t-il compris
en réinstallant le CCJ et donc l’Observatoire des jeux,
qu’une saine régulation doit s’appuyer sur la
recherche, séparer les compétences si elle ne veut pas
être accusée d’être partisane, sous la
pression de la FDJ, des autres opérateurs ou d’autres
acteurs du champ : doxa du jeu pathologie maladie,
associations familiales, groupes de pression néo-rigoristes...
Mais pour remettre les compteurs à zéro en matière
de recherches sur le jeu il aurait fallu dès le départ
( et après plus d’un an d’une curieuse attente !)
doté rapidement l’observatoire de moyens qui soient à
la hauteur des enjeux scientifiques et statistiques du secteur, c’est
à dire avec un budget au moins aussi important que celui, par
exemple, de l’Observatoire des drogues. Il aurait du nommer des
chercheurs issus de différentes disciplines, spécialistes
des jeux d’argent, qui soient disponibles pour travailler à
plein temps sur les nombreux dossiers. Au lieu de ça
« le cabinet » nomme Jean Michel Costes et deux
autres addictologues à l’Observatoire des jeux. La
également la qualité, et en l’occurrence
vu le cumul des fonctions, les nombreuses qualités des
personnes concernées ne sont pas en cause. Au lieu de ça
le cabinet nomme des représentants d’associations
familiales qui, si elles sont certainement utiles socialement,
n’ont certainement rien à faire dans un Observatoire
scientifique des jeux. Sans se situer sur le registre de la
sociologie critique et sans vouloir endosser l’habit du
sociologue provocateur, nous sommes en droit d’interroger les
choix politiques et scientifiques qui ont motivé ces
nominations. Tout cela ne s’est pas fait par hasard et n’invite
pas à l’optimisme quand à la possibilité
d’une politique des jeux cohérente et transparente.
Dans le même temps, et pour
conclure sur une note plus optimiste, le fait que le successeur
annoncé de F. Trucy – Jean François Lamour –
ait publié le 26 mai 2011 un rapport avec la députée
socialiste Aurélie Filippetti souligne – malgré
les divergences affichées - que la classe politique devrait
pouvoir se retrouver, au moins sur cette idée d’observatoire
revisité, qui travaillerait sans a priori sur le gambling
y compris sur le terrain du jeu problématique. Dans le cas
contraire, cela signifierait l’existence d’une
collusion droite-gauche sur ce dossier idéologiquement et
fiscalement sensible - un jeu politique - malgré
les joutes rhétoriques antagonistes qui se sont déroulées
au Sénat et à l’Assemblée Nationale en
2010 (notamment celles de Gaëtan Gorce) et encore récemment
avec les dissonances du rapport Lamour-Filippetti.
Etant à l’origine –
avec M. Valleur, Directeur de Marmottan et C. Bucher (Psychiatre) de
l’initiative qui a abouti à l’inscription d’un
Observatoire des jeux dans la loi votée en 2010, notre devoir
était d’intervenir pour défendre cet instance
pour laquelle nous nous sommes battus une bonne partie de notre vie
et pour laquelle nous avons toujours de grandes ambitions.
© JP Martignoni-Hutin,Lyon
(France), Juillet 2011
[1]
Rapport d’information n°3463 sur la mise en application de
la loi n°2010-476 du 12mai 2010 relative à l’ouverture
à la concurrence et à la régulation du secteur
des jeux d’argent et de hasard en ligne, Assemblée
Nationale, mai 2011, 203 pages
[2]
confer : www.teknologik.fr
du 27 mai, Lamour Filippetti : 21 propositions pour le jeu en
ligne ; Les Echos du 28 mai, Jeux en ligne : l’UMP
veut baisser la pression fiscale ; le JDD du 22mai , Les règles
des jeux en ligne vont changer ; Le Parisien du 27 mai, Les
paris sportifs ne font pas recette
[3]
Avis n° 113, Direction de l’action du gouvernement :
mission interministérielle de lutte contre la drogue et la
toxicomanie, présentée par Gilbert Barbier,
Sénat, 18-11-2011, 28 p.
[4]
JP Martignoni, La démission du Sénateur Trucy n’est
pas une bonne nouvelle pour la politique des jeux de la France,
IgamingFrance.com,
9 décembre 2010
[5]
Confer le dossier du Point : « Les amis du
Fouquet’s », le Point n°2015, 28 avril 2011,
82-93
[6]
" Prolifération des jeux d'argent, misère de la
recherche " (Les Echos , « le point de vue de
JP Martignoni-Hutin », 25 Juin 2001,60) « La
nécessité d’une réelle politique des jeux
« (Les Echos du 26,27décembre 2003, p.10, “Idées”
, article rédigé à l’initiative de JP
Martignoni-Hutin (sociologue) en collaboration avec Christian Bucher
(psychiatre), Marc Valeur (psychiatre, directeur du centre médical
Marmottan à Paris,), Matthieu Vincent Beaustar (avocat à
Paris)
[7]
JO du 13 mars page 4563, texte n°20.
[8]
Comité consultatif pour l’encadrement des jeux et du
jeu responsable
[9]
Emeline Cazi, Des règles strictes pour lutter contre les
conflits d’intérêts : la commission Sauvé
remet son rapport à N. Sarkozy, Le Parisien, 26 janvier 2011
[10]
Valérie de Senneville, Conflits d’intérêts :
le temps de la tolérance zéro, Les Echos, 8 février
2011
[11]
Alexandre Counis, Jeux en ligne : Bruxelles prépare
un Livre Vert très consensuel, Les Echos, 13 janvier 2011
[12]
L’opérateur historique finance également, SOS
joueurs, E-enfance, SEDAP ( société d’entraide
et d’action psychologique), CRESUS Alsace (surendettement
social).
[13]
Versé par la Française des jeux à M. JL Vénisse
pour la période 2007-2015, communiqué de presse de la
FDJ, 12 avril 2010
[14]
Pierre Desjardins : « Le livre noir de Loto
Québec « ( Les intouchables Montréal,
Québec, 2003)
[15]
« La Française des jeux lance une grande campagne
contre l’addiction…à ses propres jeux »
(Francesoir.fr
du 6 juin 2011)
[16]
Editions Maxima, 200 pages
[17]
« Addiction aux jeux : internet renforce la
dépendance » (Francesoir.fr
du 6 juin 2011)
[18]
C. Palierse , La justice européenne remet en question le
monopole du réseau du PMU, Les Echos du 1 juillet 2011
[19]
A. Boudet et C. Palierse , « Philippe Germond ( PDG du
PMU) : le PMU conforte sa position de numéro trois dans
les paris sportifs », Les Echos du 11 juillet 2011
[20]
Jörg Häfeli : « Un instrument
d’évaluation du potentiel de dangerosité des
jeux de hasard et d’argent » (75-91) In C. Dunand,
M. Rihs-Middel, & O. Simon (Eds.), Prévenir le jeu
excessif dans une société addictive : D’une
approche bio-pscho-sociale à la définition d’une
politique de santé publique. Genève : Éditions
Médecine & Hygiène., 2010
[21]
Meyer G & Hayer T. , Das Gefährdungspotenzial von
Lotterien und Sportwetten, Bremen, 2005
[22]
Grégoire Poussielgue, Médiamétrie obligé
de refaire ses comptes pour Médiamat, Les Echos 1 ° juin
2011
[23]
Patrick Roger, Le Sénat veut règlementer les sondages
politiques, Le Monde15 février 2011
[24]
Annoncée pour janvier, ensuite pour juin, les résultats
complets ne devraient être disponibles finalement qu’au
mois de novembre 2011
[25]
Lire l’entretien d’Alain Garrigou ( Professeur de
sciences politiques à Paris Nanterre) dans Les Echos du 15
février 2011. Il montre l’absence de rigueur
méthodologique des sondages notamment ceux réalisés
par téléphone ou on line
[26]
Rapport d’information n°3463, rapport Lamour/Filippetti ,
mai 2011, page 75
[27]
« Cannabis : la gauche veut relancer le débat
tabou de la dépénalisation » ( Le Monde du
16 juin 2011
[28]
Thibault Gajdos, le joint de la discorde, Le Monde économie ,
27 juin 2011