9,4 millions d'euros. Ce 28 mars au soir, au casino du Crouesty, un retraité vannetais gagne une somme record. Ce fut un coup de projecteur pour le casino morbihannais. Et pour le gagnant ? Deux mois après, il continue de fréquenter l'établissement et de faire son tiercé... Dans la plus grande discrétion.

9,4 millions d'euros. Ce 28 mars au soir, au casino du Crouesty, les machines se sont emballées. Jamais telle somme n'avait été gagnée dans pareil établissement de jeux. Après l'euro million et les 24 millions d'euros récemment empochés par un joueur du Loto, c'est d'ailleurs la troisième plus grosse somme gagnée en France dans les jeux de hasard.

Les retombées au casino du Crouesty, tenu par le groupe lyonnnais Joacasino, ne se sont pas fait attendre. " Le lendemain on a doublé l'affluence et le week-end suivant on était rempli comme au plus fort d'un mois d'août ", souligne Christophe Le Berre, directeur de cet établissement qui emploie 31 personnes et a versé en dix ans 4,3 millions d'euros à la commune d'Arzon.

Des clients se font photographier devant le chèque

Depuis, la tension est retombée mais le souvenir est toujours là. A l'entrée de l'établissement, un fac similé du chèque rappelle comment les 300 machines à sous interconnectées dans tous les casinos de France ont pu cracher ce fameux soir une telle somme. " On voit des clients se faire photographier devant le chèque ", indique Christophe Le Berre. Le groupe Joacasino n'en est d'ailleurs pas resté là puisque une semaine plus tard, à Luxeuil, un cuisinier a vu s'afficher devant ses yeux 3,3 millions d'euros.

Multimillionnaire : il reste "comme monsieur-tout-le-monde"

Le retraité vannetais, devenu multimillionnaire, quant à lui, continue de fréquenter le casino du Crouesty où l'on s'emploie à protéger son anonymat. Il n'a apparemment rien changé dans ses habitudes et ne montre pas le moindre signe extérieur de richesse. Tout au plus double-t-il la somme au jeu : 200 euros contre 100 auparavant... Approché par deux vendeurs de Jaguar, il continue à rouler comme monsieur-tout-le monde et on ne sait pas quelle suite il a donné à un courrier qu'une grande banque d'affaire parisienne lui a fait transmettre par l'intermédiaire du casino.

Chaque jour, 900 euros d'intérêt

Le gagnant continue aussi à faire son tiercé comme auparavant, espérant tirer le bon cheval. S'il a été dispensé de tout versement immédiat au fisc, car les gains aux jeux sont exonérés, il lui a faudra tout de même s'acquitter d'une facture sociale, au titre de la CSG et de la RDS, de 1,4 million d'euros. Et son percepteur saura se rappeler à lui pour l'impôt sur la fortune. Mais il ne devrait pas avoir de problèmes de liquidités : chaque jour qui passe, s'il le veut, il peut dépenser 900 euros sans que cela lui coûte car ce sont les intérêts quotidiens de son capital...

(source : letelegramme.com/Gabriel Simon)