PARIS (Dow Jones)--Groupe Partouche SA (PARP.FR) a reçu des marques d'intérêt pour les trois hôtels qu'il a mis en vente, mais souhaite prendre son temps pour obtenir de bonnes conditions financières, a déclaré à Dow Jones Newswires Fabrice Paire, président du directoire du casinotier.
Ces marques d'intérêt proviennent de fonds d'investissement, d'opérateurs hôteliers, ou encore de gestionnaires de type "family office", a précisé le dirigeant au cours d'un entretien.
Partouche ambitionne toujours de céder "a minima une enveloppe de 25 millions d'euros d'actifs" d'ici à 2014 pour se désendetter. Mais dans l'immédiat, le groupe souhaite céder un seul hôtel parmi les trois proposés à la vente - Lyon, Juan-les-pins et Divonne-les-Bains. "L'un de ces actifs bien vendu couvre largement les deux premières échéances [de remboursement] et une bonne partie de la troisième", a affirmé Fabrice Paire, qui a pris la présidence du groupe familial au mois de mars.
Dans le cadre de son crédit bancaire syndiqué, rééchelonné il y a quelques mois, Partouche doit rembourser 5 millions d'euros au 31 octobre 2012, puis 15 millions d'euros un an plus tard, 25 millions d'euros en 2014, et le solde de 55 millions d'euros en 2015.
Partouche se donnera le temps nécessaire pour vendre dans de bonnes conditions, a souligné le président du casinotier. "Nous n'avons pas de préférence à voir [l'un des hôtels] sortir en premier du groupe. Cela se décidera lorsque nous aurons reçu une offre intéressante pour l'un des trois", a-t-il ajouté.
Le groupe, qui détient une quinzaine d'hôtels au total, estime que cette activité ne fait pas partie de son coeur de métier. "Notre métier c'est les jeux, ainsi que la restauration et l'animation, qui en sont les compléments indispensables", a estimé Fabrice Paire.
Dans ce coeur de métier, la reprise reste fragile, a affirmé le dirigeant. Les casinos disposent de peu de marge de manoeuvre pour faire évoluer leur offre, en raison notamment de "l'inertie très forte" des autorités de tutelle. Au cours de l'exercice 2010-2011, qui s'achèvera fin octobre, Partouche "espère dépasser" son modeste objectif d'une croissance de 0,2% du produit brut des jeux, a-t-il ajouté.
Après plusieurs fermetures et cessions d'établissements et un plan de réduction des coûts, Fabrice Paire juge "satisfaisant" le parc de casinos du groupe. Quant au poker en ligne, autorisé en France depuis juillet dernier, "on ne fera pas des miracles en termes de rentabilité", a-t-il averti. "Il faut arrêter de croire que ça sera un nouvel eldorado", a ajouté le dirigeant, en prédisant la fermeture de certains des 25 sites Internet actuellement autorisés au cours des prochains mois.
Partouche Poker, qui compte aujourd'hui 80.000 joueurs par an selon son président, vise l'une des trois premières places du marché français "à terme", mais sans dépenser pour autant des sommes importantes en publicité. Cette activité pourrait représenter 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015, "si on arrive à trouver notre essor", a estimé Fabrice Paire.
Concernant les autres jeux de hasard en ligne, tels que la roulette ou le blackjack, qui ne font pas partie du périmètre de la loi du 10 mai 2010 sur les jeux en ligne, Fabrice Paire a déclaré qu'il souhaitait leur autorisation uniquement s'ils étaient réservés aux opérateurs de casinos en dur, citant le modèle choisi par la Belgique.
Si les jeux de casinos sur Internet étaient ouverts à tous les d'opérateurs, notamment aux poids lourds étrangers des paris en ligne, "là, cela tuerait les casinos", a-t-il averti.
(source : zonebourse.com/Amélie Baubeau/Dow Jones Newswires)