Débutée en août dernier en Estonie, la saison 7 de l'European poker tour s'est conclue cette semaine avec l'étape finale, organisée pour la première fois du côté de Madrid. L'exercice 2010-2011, avec 12 étapes dont celle de Deauville remportée par un Français, a connu une baisse d'affluence, et ce pour de nombreuses raisons.
Il se dit que le choix du lieu de l'étape finale a nécessité une très longue réflexion. Après 6 années passées à conclure ses saisons dans le cadre somptueux de Monaco, l'European poker tour a dû trouver une nouvelle terre d'accueil pour son bouquet final 2011. Propriétaire des prestigieux palaces de la Principauté, la Société des Bains de Mer a investi depuis fin 2008 dans Mangas Gaming, société mère de Betclic, leader des paris sportifs en France, puis ensuite d'Everest poker, concurrent de pokerstars, organisateur de l'EPT. Loin du cadre idyllique de Monte-Carlo, la grande finale du circuit de référence sur le Vieux Continent s'est déroulée au somptueux Casino Grand Madrid, dans la banlieue de la capitale espagnole.
Une première en terre ibérique qui a coïncidé avec une forte baisse lors de cette étape finale à 10 600 euros. Après les 848 participants en 2010 (et même 935 il y a deux ans), Madrid n'a attiré "que" 686 joueurs, soit 20% de moins. Une baisse d'affluence qui a confirmé la tendance globalement négative de la saison 7. Si Londres et Deauville ont connu une petite hausse de participation - l'escale normande passant de 768 à 891 joueurs -, ce ne fut pas le cas des deux plus grosses étapes européennes, Berlin et San Remo, qui ont perdu chacune environ 200 joueurs. Il faut dire que les raisons sont assez nombreuses. Comme prévu par les spécialistes, le boom du poker s'achève en douceur, accompagné par une crise mondiale qui range les tournois de poker à 5 000 euros au rayon des plaisirs accessoires. Les derniers EPT ont également souffert du "Black friday" (l'arrêt des principaux sites de poker aux Etats-Unis) qui a réduit le nombre de joueurs américains.
Les Français moins brillants cette saison
Un nouvelle localisation qui a forcément nuit au poker français, habitué au rendez-vous sur le Rocher. Seulement 56 représentants tricolores, contre 127 il y a un an, se sont présentés il y a une semaine pour tenter de se distinguer dans ce prestigieux tournoi. Après une grosse perte lors des deux jours de départ possibles (dont Antoine Saout, Jean-Paul Pasqualini, Fabrice Soulier, Ludovic Lacay, Marc Inizan, Bertrand "ElkY" Grospellier ou Bruno Launais), 8 Français se sont assurés un gain. Dernier espoir français, Hugo Lemaire, prodige venu d'internet et sponsorisé par Eurosport poker, n'a pu aller plus loin que la 20e place, pour 40 000 euros. Sans Français (alors qu'il y en avait 3 l'an dernier), la table finale - peu enthousiasmante - s'est disputée jeudi et a sacré un homme d'affaires vénézuélien, Ivan Freitez, plus riche d'1,5 million d'euros.
Madrid conclut ainsi un exercice 2010-2011 moins brillant que le précédent, mais qui confirme encore la bonne disposition des jeunes inconnus à empocher le pactole, à l'exception de quelques étapes, dont la finale. Une présence massive de ces requins du net qui relève fortement le niveau de jeu et qui entraîne ainsi une baisse des joueurs amateurs. Côté français, le bilan est également moins bon. Dans un style peu représentatif des professionnels français, l'amateur Lucien Cohen a été le premier Français à remporter Deauville. Six autres joueurs ont connu l'honneur d'une table finale, contre 11 lors de la saison 6. Comme chaque année désormais sur le circuit professionnel, la série des grands tournois européens s'interrompt durant trois mois afin de laisser place aux world Series of poker. La baisse prévue des Américains qualifiés sur internet pourrait faire la part belle à ces Européens en pleins préparatifs pour Las Vegas.
(source : sports.fr/J.-S. G.)