L’interdiction de fumer a fait fuir un grand nombre d’amateurs de jeux de hasard
Depuis que la cigarette en a été bannie, les casinos souffrent. Et plus les lois cantonales contre les clopes sont sévères, plus la fréquentation des maisons de jeux en pâtit. «Avant, on était toujours en croissance de 1 à 2% annuels. Depuis l’entrée en vigueur de la loi antitabac, cette physionomie des chiffres a basculé», confirme Gilles Meillet, directeur général des opérations à l’international pour le Groupe Lucien Barrière qui dirige notamment le Casino de Montreux.
Avec le canton de Schaffhouse, dont le produit brut des jeux est en chute de plus de 20%, le canton de Vaud s’avère l’un des plus durs en ce qui concerne la fumée. Les revenus des jeux se sont ainsi tassés à Montreux de plus de 16%, à 97,1 millions de francs.
Mais l’interdiction de fumer n’est pas tout. Le Casino de Meyrin fait aussi partie des victimes, avec une chute du produit brut des jeux de 20,8%, à 69,4 millions de francs. La force du franc par rapport à l’euro a poussé un grand nombre de joueurs de l’autre côté de la frontière. «Un quart de ce recul est dû à la faiblesse de l’euro et la forte concurrence française», explique Fabrizio Barozzi, directeur du Casino Genève Partouche.
Actuellement, deux initiatives populaires inquiètent les milieux des jeux de hasard. «L’initiative «Pour des jeux d’argent au service du bien commun», si elle était acceptée, entraînerait la fermeture des maisons de jeux de l’économie privée et un manque à gagner de quelque 500 millions de francs par année pour la Confédération et les cantons. Quant à l’initiative de la Ligue pulmonaire visant la protection contre le tabagisme passif, elle aurait pour conséquence une nouvelle diminution de l’impôt sur les maisons de jeux et du produit brut des jeux», explique la Fédération suisse des casinos dans un communiqué qui s’oppose logiquement aux deux projets.
En termes d’impôts, cette situation n’est effectivement pas des plus favorables, puisqu’elle aboutit à une baisse de 7,2%. En ligne de mire, l’AVS, étant donné qu’elle est la principale bénéficiaire de cet impôt.
Revenus produit brut des casinos et impôts
(source : tdg.ch/Olivier Wurlod)