Les cafés Internet, ces créatures des années 1990, connaissent un second souffle aux États-Unis… grâce aux jeux de hasard. En effet, Businessweek révèle l’existence d’entre 3 000 et 5 000 établissements américains qui exploitent des maisons de jeu sous la couverture de cafés Internet ou de centres de photocopies.
Ces casinos nouveau-genre, qui poussent comme des champignons dans les centres commerciaux et les rues commerçantes, opèrent en toute légalité en profitant des failles des différentes législatures américaines. L’ingénieuse entourloupe légale qui permet à ces tripots d’avoir pignon sur rue repose sur la légalité des tirages commerciaux. Ainsi, ces soi-disant cafés Internet ne vendent pas de jeton, mais des minutes d’accès à Internet, à l’achat desquels ils offrent des jetons virtuels que leurs clients peuvent miser dans un logiciel de machines à sous installé sur leur poste Internet.
La plupart de clients de ces cafés Internet n’ouvrent pas même le navigateur Internet de leur poste informatique. Néanmoins, sur le plan légal, il est difficile de distinguer une telle promotion de celle que McDonald’s organise régulièrement en offrant des « terrains » de Monopoly avec ses trios ou celui que Tim Hortons organise en offrant la chance à ses clients de gagner une multitude de prix en déroulant le rebord de ses gobelets de café.
Un café Internet de taille moyenne pourrait ainsi générer un chiffre d’affaires d’environ trois millions de dollars par année et cette industrie, à l’échelle des États-Unis, générerait annuellement entre 10 et 15 milliards de dollars. Malgré la tenue de quelques procès et d’au moins une tentative – qui s’est soldée par un échec – de légiférer pour interdire ces cafés, la plupart des entrepreneurs qui ont investi ce marché s’en tirent pour l’instant à bon compte.
Ironiquement, les autorités américaines semblent plus promptes à pourchasser des sites de poker en ligne basés à l’étranger qu’à faire le ménage dans leur propre cour. En effet, rappelons que, le 15 avril dernier, le fbi a saisi les noms de domaines associés à trois des plus importants casinos en lignes dans le monde, soit PokerStars.com, Full Tilt Poker et Absolute Poker. Si les noms de domaines des deux premiers sites ont depuis lors été rendus à leurs propriétaires, des dirigeants des trois entreprises devront notamment faire face à des accusations de fraude et de blanchiment d’argent.
Dix fois moins lucratifs que les cafés Internet proposant des logiciels de machines à sous, les sites de poker en ligne généreraient selon Forbes 1,4 milliard de dollars en sol américain.
(source : lesaffaires.com/Julien Brault)