Quarante personnes arrêtées hier matin dans des bars équipés de "bingos"
Le "bingo", c'est une "gagneuse". Une machine à sous cousine du flipper, qui génère environ 3 000 euros tous les mois, en toute discrétion, dans l'arrière-salle d'un bar de quartier ou de village. Une activité extrêmement lucrative que les équipes de malfaiteurs contrôlent depuis toujours. Les enquêteurs du Groupe d'intervention régional (Gir) de Marseille, en lien avec la brigade de recherches de Brignoles (Var) et la Sûreté départementale des Bouches-du-Rhône ont lancé un vaste coup de filet hier matin contre l'un de ces réseaux criminels tentaculaires.
Quarante suspects, dont trente gérants de bar, ont été placés en garde à vue. Ils avaient été interpellés chez eux ou dans leurs débits de boissons. Les enquêteurs, épaulés par environ 150 fonctionnaires de police et militaires de la gendarmerie ont lancé leur opération aux quatre coins de la région, entre Marseille, Les Pennes-Mirabeau, Miramas, Port-de-Bouc, Aix-en-provence (Bouches-du-Rhône), Saint-Zacharie, Saint-Maximin et Pourrières (Var).
Chez l'une des personnes appréhendées, les gendarmes auraient mis au jour 100 000 euros en petites coupures, correspondant à une partie des gains générés par le trafic. Au total, 70 "bingos" ont été saisis par les autorités, avec l'assistance de camions loués pour l'occasion par les services d'enquête. La trentaine de bars dans lesquels les machines à sous ont été découvertes sont restés fermés. Les investigations n'auraient pas encore permis de déterminer précisément depuis combien de temps le réseau exploitait ces machines.
Mais avec plus de 200 000 euros de revenus mensuels estimés, le préjudice pourrait se révéler particulièrement élevé. Selon nos informations, le principal artisan du trafic serait un Marseillais, déjà condamné pour "infraction à la législation sur les jeux". Ses principaux complices, des "placiers", chargés de trouver des bars pour héberger les machines, ainsi que des techniciens désignés à la réparation des "bingos", se trouvent également avec lui en garde à vue.
S'agissant d'une information judiciaire ouverte pour des faits commis "en bande organisée", au cabinet de la juge Hélène Gaillet, du tribunal de Draguignan (Var), les auditions devraient se prolonger jusqu'à samedi. Le Gir et les services fiscaux pourraient ensuite prendre le relais pour agir sur le patrimoine et les revenus occultes des mis en cause.
(source :la
provence.com/Romain LUONGO)