Gambling France : Française des
jeux, Christophe Blanchard Dignac, incitation au jeu, jeu
responsable, éthique, responsabilité sociale de
l’entreprise, observatoire des jeux, observatoire des drogues…
CRESCENDO, CREATIO , MOTS CROISES, MILLE
BORNES,2° TIRAGE POUR EUROMILLIONS … : LES
MULTIPLES NOUVEAUX JEUX DE LA FRANCAISE DES JEUX
LA
politique DE JEU RESPONSABLE DE LA FRANCAISE DES JEUX MASQUE UN
ACTIVISME COMMERCIAL FORCENE
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Jean-Pierre G. Martignoni-Hutin ( sociologue)
Flash info
dernière = En marge du dossier gambling « recherche
sur le jeu, observatoire des jeux, observatoire des drogues ».
Nous venons d’apprendre que JM
Costes ,
directeur de l’observatoire des drogues ( OFDT) qui a été
nommé il y a un mois membre de l’observatoire des jeux
« vient
d’être limogé »
de l’OFDT par Etienne Apaire ( directeur de la Mildt, la
tutelle de l’observatoire des drogues). Voir ci après
notre encadré sur cette affaire qui sous de nombreux aspects
concerne directement le champ du gambling et la question du rapport
entre l’autorité publique et les Observatoires.
Après avoir lancé « Crescendo »
en novembre 2010 et « 2011 année de rêve »
en décembre, la Française des jeux (FDJ) a
commercialisé « Mots croisés »
en février 2011 et quelques jours après « Créatio »,
un jeu de grattage disponible uniquement sur internet. Rien ne va
plus, les jeux sont faits ? Pas pour la FDJ qui a lancé
depuis « Mille Bornes », un jeu qui n’est
pas donné par les temps qui courent (5 euros) .
L’opérateur vient d’annoncer en outre un deuxième
tirage ( le mardi) pour Euromillions à partir du 10 mai 2011
alors que le Loto compte déjà trois tirages
hebdomadaires (lundi, mercredi, samedi)
Christophe Blanchard Dignac (
PDG de la Française des jeux) peut se réjouir, ses
équipes marketing font preuve d’une imagination
débordante pour lancer en permanence de nouveaux « jeux »
et notamment des jeux de grattage. Peut-être faudrait-il
d’ailleurs parler de « produits », de
« coups marketing » tant l’intérêt
ludique de ces jeux paraît parfois restreint. Il s’agit
en réalité de faire le plus d’argent possible le
plus rapidement possible en jouant, coté joueur sur la
tentation du « je vais essayer au moins une fois »,
coté médias sur « le buzz de la nouveauté.
Agences de presse et médias jouent en effet un rôle
considérable dans ces lancements en reprenant pro
domo les nombreux « communiqués
de la FDJ » , nonobstant les budgets publicitaires
considérables qui accompagnent ces lancements. Le fait que
par ailleurs la FDJ « arrose » en permanence
de ses publicités de nombreux journaux ( locaux et
nationaux) et organes d’information ( radio, télé),
favorise ce curieux prosélytisme ludique, opéré
gratuitement par les médias à chaque nouveau jeu. La
directrice de la communication de la FDJ (Laetitia Olivier) ne
cache pas qu’elle doit jongler entre des métiers très
différents dont « influence ( lobby, presse) »
et RSE ( cité par Stratégie .fr du 27 janvier
2011 : « Laetitia Olivier, du tac au tac »
par Gilles Wybo)
L’opérateur historique avait déjà
surperformé en 2010 (+5,5 %) en dépassant pour la
première fois la barre symbolique des 10 milliards. Avec une
telle politique, l’opérateur « publique »
atteindra certainement le taux de croissance de 3% qu’il s’est
fixé pour 2011 et sans doute le dépassera-t-il. Mais
de tels résultats ne tombent pas du ciel. Ils proviennent de
« l’activisme commercial » de la FDJ.
Christophe Blanchard Dignac court donc le risque de subir des
critiques pour « cette incitation au jeu
particulièrement prononcée », alors qu’il
affiche dans le même temps une politique de jeu responsable.
Ainsi, certains esprits
chagrins pourraient accuser le PDG de la Française des jeux
de surfer - et même d’exploiter sans vergogne - une
crise économique qui perdure. Les Français en grande
difficulté financière cherchant plus que jamais à
« décrocher le pactole » pour « changer
de vie » , « se refaire », ou tout
simplement pour essayer « d’améliorer
l’ordinaire ». Un ordinaire de plus en plus affecté
par l’augmentation des prix, la dépression mondiale, l’
imposition fiscale locale et nationale; sans oublier l’arrivée
inflationniste de l’Euro dont nos concitoyens ne se sont
toujours pas remis en réalité. Conscient de cette
situation ( parfois dramatique pour les catégories populaires
et désormais aussi pour les classes moyennes) CB Dignac
exploiterait sans le dire, la « théorie de la
pauvreté » de certains économistes
spécialisés dans le gambling : plus
on est pauvre plus on joue.
D’autres pourraient soupçonner le
« patron » de la Française des jeux
de n’avoir guère « l’esprit public »,
de ne pas avoir le sens de l’intérêt général,
mais d’agir en réalité comme « la
pire des entreprises privées », exploitant
jusqu’à la corde dans une vision courtermiste, un
précieux patrimoine ludique national qui ne lui appartient
pas, contribuant ainsi tel un catoplébas à « tuer
la poule aux œufs d’or » de Bercy, tout en
piétinant sans vergogne un « principe de
précaution », longtemps instrumentalisé
pour freiner l’ouverture à la concurrence et combattre
les directives européennes. Même si elle a depuis
retourné sa veste ( et d’une belle manière) la
FDJ a longtemps mis en avant sa politique de jeu raisonnable pour
tenter de prouver que la meilleure façon de lutter contre le
jeu pathologique était de maintenir le monopole, qui existe
encore en matière de loteries et de jeux de grattage.
Mais c’est justement sur ce terrain du
jeu responsable, du jeu pathologie maladie, de la responsabilité
sociale de l’entreprise Française des jeux (RSE), que
Christophe Blanchard Dignac pourrait en final être montré
du doigt, mis en accusation et en contradiction, et cela sur trois
registres
1/ Le premier concerne la « dangerosité »
des jeux que vend l’opérateur historique à
travers un réseau très dense de distributeurs (35800)
Le chercheur Jörg Häfeli a établi « un
instrument d’évaluation du potentiel de dangerosité
des jeux de hasard et d’argent » (1) Parmi les
critères qui le définisse on trouve notamment :
Le critère de disponibilité :
la probabilité accrue de développer un comportement de
jeu problématique est directement lié à la
disponibilité d’un jeu
Le critère du degré
d’interactivité : dans certains jeux « le
joueur est émotionnellement impliqué », »
il vit à fleur de peau la façon dont se prépare
l’issue du jeu » . J. Häfeli précise
« on observe cela pour les loteries dont le tirage
s’effectue en direct à la
télévision «
Le critère de mise sur le marché :
une mise sur le marché à grande échelle
entraine une banalisation du jeu. Cette normalisation favorise
l’excessivité. La routine se substitue à la
réflexion critique précise par ailleurs deux autres
chercheurs Meyer & Hayer ( 2005)
Le critère de l’anonymat : le
potentiel de risques de jeu excessif s’élève
avec le degré d’anonymat d’un jeu car le joueur
ne craint aucune stigmatisation. L’anonymat supprime l’effet
modérateur du contrôle social induit dans le fait de
déclarer son identité, comme par exemple quand on joue
dans un casino. En outre cet anonymat rend plus difficile la
prévention, précise J. Häfeli.
On s’aperçoit que
ces critères correspondent exactement aux caractéristiques
des jeux de la FDJ, notamment celles des loteries et des jeux de
grattage. Les jeux de l’opérateur historique possèdent
objectivement un potentiel addictogène important et ne
correspondent pas à une offre « douce »
comme l’admet le sens commun véhiculé par la FDJ.
A l’avenir et notamment si l’Observateur des jeux
fonctionne comme un véritable Observatoire scientifique et non
comme une simple Commission ( voir ci-dessous), la FDJ devra faire
avec des instruments d’évaluation objectifs et ne pourra
plus définir elle même la dangerosité ou
l’innocuité de ses produits. Les jeux considérés
comme les plus dangereux étant dans l’imaginaire du
joueur freudien véhiculé par la doxa
du jeu pathologie maladie ( financée
par la FDJ), les jeux de casino (roulette, black-jack, machines à
sous, poker) et les paris hippiques.
2/ Le deuxième registre
concerne plus largement les études sur le jeu. La Française
des jeux essaie depuis deux ans ( avec une accélération
depuis la libéralisation des jeux en ligne) de verrouiller
entièrement le volet « recherche sur le jeu
pathologique ». Elle finance le centre du jeu excessif de
Nantes à hauteur de deux millions d’euros sur 8 ans,
soit la bagatelle de 13,11 millions de nos bons vieux francs. La
FDJ, comme elle le précise elle-même, est le «
partenaire fondateur » du centre nantais. Ce n’est
pas pour rien et ce n’est pas hasard qu’elle a fondé
ce centre, auto proclamé centre de
référence sur le jeu
excessif. Alors que bien entendu le centre historique de rèfèrence
sur le jeu pathologique c’était d’évidence
Marmottan, qui n’a pas été oublié pour
autant. Marc Valleur recevant au moment opportun la Légion
d’Honneur des mains d’Eric Woerth. La Française
des jeux vient par ailleurs soudainement de verser 270 OOO euros à
deux universités parisiennes pour verrouiller un volet plus
large gambling & sciences sociales.
Christophe Blanchard Dignac instrumentalisant à cette occasion
certaines conclusions de l’expertise Inserm, qui invitaient les
pouvoirs publics ( et non les opérateurs !) à
mener des recherches sur les jeux d’argent et surtout à
installer un Observatoire des jeux. La également les
circonstances et les raisons de ce « financement
parisien » soudain sont loin d’être clairs.
Ne parlons même pas de l’étude sur « le
caractère addictif des jeux en ligne » réalisée
par MM. Ladouceur/Lejoyeux à Bichat et financée
également par la FDJ. Les conflits d’intérêts
semblent se cumuler dans le champ ludique vu que Michel Lejoyeux fait
partie dans le même temps de la Commission n° 1 de l’ARJEL.
Quant au psychologue cognitiviste Robert Ladouceur ses rapports
« incestueux » avec Loto Québec ( qui se
chiffrent en millions de dollars canadiens) ont été
dénoncés depuis des lustres ( 2) et les résultats
de ses études sur le jeu pathologique ont été
critiqués. Il
y a bien au niveau de la recherche sur le jeu la mise en place par
Christophe Blanchard Dignac d’un « Plan B »,
sans Comite consultatif du jeu et sans Observatoire. La Française
des jeux finançant la quasi-totalité des études
en cours sur les jeux, nonobstant « sa commande à
l’AFNOR », visant à auto définir la
notion de « jeu responsable » pour mieux la
contrôler. Toutes ces actions et tout cet argent engagé
par l’opérateur des loteries ont pour but de
cour-circuiter l’Observatoire des jeux, avant même que
celui ci ne soit installé et sans doute même au départ
pour qu’il ne soit jamais installé. La FDJ est bien
entendu en conflit intérêts jusqu’au cou dans
cette affaire. On est face à un plan stratégique
parfaitement concerté et parfaitement orchestré. Certes
depuis le 11 mars 2011 l’Observatoire des jeux (ODJ) a été
installé. Mais sa composition semble pour l’instant
confirmer les craintes que nous avons exprimées dans
différentes contributions ( 3 ). A savoir que les que les
pouvoirs publics cèdent à la tentation de mettre en
place de manière délibérée un
Observatoire « croupion ». Actuellement chacun
en conviendra ( la qualité des personnes retenues n’est
pas en cause) l’Observatoire des jeux ressemble davantage à
une Commission, à un COJER bis, qu’à un
Observatoire scientifique des jeux de hasard et d’argent. L’ODJ
apparaît en outre strictement mono-disciplinaire et centré
sur le jeu pathologie maladie. Pour remettre les compteurs à
zéro en matière de recherches sur le jeu il aurait
fallu dès le départ ( et après plus d’un
an d’une curieuse attente !) doté l’observatoire
de moyens qui soient à la hauteur des enjeux scientifiques et
statistiques du secteur, c’est à dire avec un budget au
moins aussi important que celui de l’Observatoire des drogues.
Au lieu de ça « le cabinet » nomme Jean
Michel Costes à l’Observatoire des jeux alors qu’il
est déjà directeur de l’Observatoire des drogues
et des toxicomanies (OFDT). La également la qualité, et
en l’occurrence vu le cumul des fonctions, les nombreuses
qualités de la personne ne sont pas en cause mais on peut
s’interroger sur les raisons qui motivent de tels choix,
nonobstant une capacité parisienne à cumuler les
fonctions… qui force le respect.
OBSERVATOIRE DES DROGUES/ OBSERVATOIRE DES
JEUX
Flash info dernière :
nous apprenons aujourd’hui mais l’information date de
quelques jours que JM Costes directeur de l’observatoire des
drogues et des toxicomanies ( OFDT) vient d’être limogé
de l’OFDT par Etienne Apaire ( directeur de la Mildt, la
tutelle de l’observatoire des drogues.) JM Costes va pouvoir se
consacrer entièrement à l’Observatoire des jeux…
Plus sérieusement nous reviendrons dans d’autres
contributions sur cette éviction qui pose un problème
sérieux, commun aux jeux et aux drogues. Quel est le rôle
d’un Observatoire ? Notre réponse : Observer
objectivement de manière pluridisciplinaire ( faire des
statistiques, des enquêtes etc…). Il ne doit donc en
aucune manière gêner, orienter ou encore moins décider
d’une politique ( des jeux ou de la lutte contre la drogue) qui
doit relever de l’autorité politique, qui a été
élue. C’est visiblement pour avoir oublié cette
règle de base de la décision publique républicaine
( nonobstant la soumission légitime à la tutelle) que
JM Costes a été remercié. Il s’est
prononcé pour les « salles de shoot »,
alors qu’E. Apaire, le gouvernement et certainement une très
grande majorité de Français sont contre. A suivre car
JM Costes va recevoir des soutiens de la gauche, d’une partie
de la doxa des toxicologues et des médias ( le Monde et
Libération en tête) qui mènent depuis des mois un
activisme répétitif ( et ce n’est pas la première
fois) en faveur des salles de shoot qui relève de la
propagande mais qui est loin d’être partagée par
la totalité des spécialistes en toxicomanie. En aucune
manière cela ne doit occulter la vraies questions : quel
est le rôle d’un Observatoire en matière de drogue
ou en matière de jeu ? La décision, l’orientation
d’actions publiques ne doit-elle pas forcément en final
relevé de l’autorité politique garante de
l’intérêt général, sous peine
d’entraver systématiquement l’action publique ?
3/ Nous l’avons vu la FDJ en
fait beaucoup en matière de jeu responsable mais elle en fait
sans doute trop. Et cela nous permet d’aborder le troisième
registre sur lequel le PDG de la Française des jeux pourrait
être mis en contradiction, voire en accusation. Nous pensons
que cet engagement en matière de RSE cache une autre réalité.
La politique jeu responsable de Christophe Blanchard Dignac serait
beaucoup moins éthique qu’elle veut bien le dire et
aurait pour fonction de tenter de masquer un activisme commercial &
marketing forcené. La FDJ met en avant une politique des
jeux raisonnable, « finance ses ennemis » (les
anti jeu de la doxa du jeu pathologie) pour mieux les contrôler
mais dans le même temps se lance dans une course effrénée
à la croissance, une incitation au jeu jamais vue depuis sa
création. En final la politique éthique mis en œuvre
par CB. Dignac aurait pour conséquence en réalité
- sous couvert d’une action visant à lutter contre le
jeu excessif et le jeu de mineur - de produire plus de jeu. Habile
stratège le patron de la FDJ aurait profité du débat
sur le jeu pathologique, de l’inquiétude des pouvoirs
publics en matière de santé publique, non pour mettre
la pédale douce en matière de développement mais
au contraire pour accélérer sa croissance tout azimut.
Si notre hypothèse se vérifie
cela voudrait dire que la politique de jeu responsable mis en œuvre
par CB Dignac va produire en réalité… du jeu
pathologique et va en produire plus que si la FDJ n’avait pas
engagé de politique de jeu responsable. Les meilleures
preuves de cette démonstration se situent dans les résultats
de l’opérateur. Si la FDJ a réussi contre toute
attente en pleine crise économique à augmenter son CA
c’est certes paradoxalement ( voir ci avant) à cause de
la crise économique mais c’est principalement
parcequ’elle qu’elle a très fortement boosté
son offre de jeux et qu’elle continue à le faire à
marche forcée. Dans une moindre mesure un phénomène
similaire a été observé pour le PMU à tel
point que certains joueurs s’inquiètent désormais
pour savoir si on n’a pas atteint un point de saturation en ce
qui concerne le nombre de courses en France. (4) Cette très
forte augmentation de l’offre du PMU a été
signalée par Hubert Monzat ( directeur de France Galop) lors
du colloque du 22 mars dernier à la Maison de la Chimie ( 5)
Certes
certains pourront considérer que le PDG de la FDJ –
responsable
mais pas coupable
- n’est après tout qu’un grand commis de l’Etat
qui fait très bien son travail et remplit avec zèle
les caisses du Trésor Public. Reste à savoir de quelle
marge de manœuvre CB Dignac a disposé dans cette affaire
et si elle n’a pas été trop grande justement.
Reste à savoir si la politique des jeux de la France doit se
décider à Bercy ou dans la forteresse de Boulogne
(siège de la FDJ). Reste à savoir si les excès
de zèle du patron de la FDJ et de ses équipes, sa
politique expansionniste, sa boulimie ne sont pas en contradiction
en réalité avec la politique des jeux responsable
affichée par le gouvernement depuis quelques années, et
inaugurée par Nicolas Sarkozy avec les casinos quand il était
Ministre de l’Intérieur ( mise en place d’un
contrôle aux entrées obligatoire pour les machines à
sous). Dans tous les cas de figure en termes de santé publique
et de RSE, l’effet boomerang serait terrible pour les pouvoirs
publics. Ils seraient accusés d’incompétence,
pire de duplicité.
D’autres
considèreront que ce n’est pas un problème de
personne et que les vraies questions sont les suivantes : «
L’industrie des jeux de hasard et d’argent est elle
compatible avec les notions de jeu responsable et de développement
durable ? « ( Martignoni 2010), « Comment
réussir à concilier une politique responsable de
développement des activités de jeux ? »
( Peano 2010) « L’éthique dans l’industrie
du jeu, quels enjeux et quelle crédibilité ?
« (Massin 2010) , « La gestion des jeux de
hasard et d’argent : une perspective éthique ?
« (6) Ces problématiques, certains chercheurs
spécialisés dans le gambling les posent depuis
longtemps. La puissance publique pourrait s’en inspirer. Quant
à la question du financement par l’industrie du jeu de
la recherche sur le jeu excessif (une convergence d'intérêts
primaires qui entraîne un conflit intérêts que la
Française des jeux connaît bien) la également
les chercheurs ont travaillé la question (Hurst, Mauron
, 2010) (7) Monsieur Blanchard Dignac pourrait peut être
également s’en inspirer.
Potius sero quam numquam*
CQFD = quelques heures après
que le présent article soit terminé, la Française
des jeux lançait un nouveau jeu de grattage à 3 euros :
POKER. Ce lancement conforte la présente contribution qui ne
constitue pas une critique virulente ou provocatrice de l’opérateur
mais s’inscrit dans « l’analyse sociologique
des logiques » d’un des principaux acteurs du champ
ludique : la FDJ. Signalons que La FDJ exploite depuis
longtemps la symbolique des jeux de casino ( Vegas Brando &
Brenda, Black jack, Banco…) avec ce nouveau jeu, elle vise à
surfer plus directement sur la « vague poker ».
© JP Martignoni , avril 2011
( 2° mouture réactualisée , 12 avril 2011)
* Mieux vaut tard que jamais
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Notes
(1) Jörg Häfeli :
« Un instrument d’évaluation du potentiel de
dangerosité des jeux de hasard et d’argent »
(75-91) In C. Dunand, M. Rihs-Middel, & O. Simon (Eds.), Prévenir
le jeu excessif dans une société addictive : D’une
approche bio-pscho-sociale à la définition d’une
politique de santé publique.
Genève : Éditions Médecine & Hygiène.,
2010
(2) Pierre Desjardins : « Le
livre noir de Loto Québec « ( Les intouchables
Montréal, Québec, 2003)
(3) JP Martignoni : « Il ne faut
surtout pas que l’Observatoire soit un Observatoire croupion »*
(IGAmagazine n°9, avril 2011, 42-45) ; Communiqué
sur l’observatoire des jeux de hasard et d’argent annoncé
par un arrêté du 11 mars publié au journal
officiel ( 13 mars 2011) ( 2 pages, 21 mars 2011)
(4) Isabelle Toussaint : «
Hippisme : trop de courses tue les courses « (
dépêche AFP du 12 mars 2011)
(5) « Les jeux d’argent en
ligne : un an après son adoption quelle mise en œuvre
de la loi sur la libéralisation des jeux d’argent en
ligne « (Colloque Agora Europe organisé par JF
Lamour et F. Trucy, Paris, Maison de la Chimie, 22 mars 2011)
(6) JP
Martignoni : L’industrie des jeux de hasard et
d’argent est-elle compatible avec les notions de jeu
responsable et de développement durable ? :
intérêts, contradictions et enjeux » (
226-232) Valérie Peano : « Comment réussir
à concilier une politique responsable de développement
des activités de jeux avec une industrie globale de plus
en plus performante ? (233-237) Sophie Massin : « «
L’éthique dans l’industrie du jeu, quels enjeux et
quelle crédibilité ? « (213-218)Magali
Brodeur : « La gestion des jeux de hasard et
d’argent : une perspective éthique ? «
( 219-226) Ces quatre article se trouvent dans l’ouvrage
collectif : C. Dunand, M. Rihs-Middel, & O. Simon (Eds.),
Prévenir le jeu excessif dans
une société addictive : D’une approche
bio-pscho-sociale à la définition d’une politique
de santé publique. Genève
: Éditions Médecine & Hygiène., 2010
(7)Samia A. Hurst, Alex
Mauron : « Financement industriel de la recherche et
conflits d’intérêts », (241-248)
ibid. : C. Dunand, M. Rihs-Middel, & O. Simon (Eds.),
Prévenir le jeu excessif dans
une société addictive : D’une approche
bio-pscho-sociale à la définition d’une politique
de santé publique. Genève
: Éditions Médecine & Hygiène., 2010