Samedi soir, le personnel des jeux s'est mis en grève face à un plan de licenciement.
Le casino municipal de Biarritz a vécu samedi une grève surprise. Dès la prise de service à 20 heures, les membres du personnel des jeux ont en effet décidé de ne pas rejoindre leurs postes de travail autour des tables de poker, black-jack et de la roulette anglaise et française, alors que les lieux festifs de la ville en pleine clôture du Fipa, connaissaient une belle affluence.
Ce coup de chauffe social n'est pas le premier du genre. En octobre 2009, le même scénario s'était déjà produit. À l'époque, les délégués du personnel CFDT souhaitaient dénoncer le « mécontentement ambiant », la « dégradation des conditions de travail » et déploraient « une absence grandissante de dialogue social et des orientations de l'entreprise inquiétantes ».
La direction interpellée
L'action collective menée samedi visait à nouveau la direction du casino municipal. « Elle fait suite à une décision de restructurer la salle de jeux en supprimant la table de roulette française », explique Pierre-Yves Escorne, délégué syndical CFDT. « Cette décision nous a été annoncée à la stupéfaction générale lors d'un comité d'entreprise exceptionnel et aura pour conséquence si elle est confirmée, la mise en place d'un plan de licenciement économique pour trois employés. »
Pour la CFDT, cette décision est « inacceptable et illogique ». « C'est inacceptable car on ne peut parler de licenciement économique dans une entreprise qui gagne de l'argent, même si elle en gagne moins. Nous avons conscience des difficultés du secteur des jeux en cette période de crise. Mais aujourd'hui, à force de contraction de personnel et grâce aux aides de l'État, le casino de Biarritz a amélioré paradoxalement sa marge opérationnelle brute. Cette dernière est passée de 2,6 à plus de 3 millions d'euros. Nous sommes convaincus que cette décision ne va pas contribuer à l'amélioration de la situation. D'autres mesures sont à privilégier et nous sommes prêts à en discuter avec la direction. »
Pour le personnel, la disparition de la roulette française qui mobilise quatre employés est surprenante, son chiffre d'affaires ayant progressé de 2009 à 2010 de +133 % passant de 130 000 à 300 000 euros.
« La roulette française plaît. Le nombre de joueurs n'y est pas limité contrairement à la roulette anglaise qui mobilise deux employés mais est limitée à sept joueurs maxi. Cette table est la seule de la région et contribue au maintien du prestige de ce casino et de la station », souligne encore Pierre-Yves Escorne.
Difficile ce week-end de joindre la direction qui a proposé dès samedi soir de rencontrer les représentants du personnel ce lundi après-midi.
La CFDT souligne que dans 18 mois, la concession du casino de Biarritz arrivera à son terme avec le groupe Barrière et sera renégociée. Le contexte est donc particulier.
(source : sudouest.fr/Olivier Bonnefon)