L'établissement du groupe Barrière double cette saison le nombre de compétitions. Une question d'image, d'attractivité et de retombées sur les autres activités du casino .
Pour user de la métaphore filée, le casino, pour relancer le secteur des jeux, son cœur de métier, mise depuis deux ans sur le poker, sans pour autant se risquer à pousser son tapis au milieu de la table. L'introduction, puis le développement de ce « nouveau » jeu au sein de l'établissement Barrière de royan ont été graduels, prudents, mais « l'activité est lancée », assure Stéphane Boisnard, le responsable des jeux de table, « et elle montera encore en puissance ».
Passée l'introduction au salon des jeux du casino de Pontaillac d'une table de « cash game », le jeu en continu, la direction de l'établissement a rapidement franchi un autre cap. L'organisation de tournois s'avérait aussi logique que nécessaire pour satisfaire les attentes de la clientèle des joueurs de poker.
Deux fois plus de tournois
La pratique du poker sous la forme de tournois forge la légende de cette discipline autant qu'elle offre aux joueurs l'émulation sportive. Chaque inscrit dispose initialement d'un nombre identique de jetons. Celui qui les perd intégralement quitte la partie, sans possibilité de se « recaver », de racheter d'autres jetons. Entre septembre 2009 et juillet 2010, le casino local a organisé ainsi quatre compétitions. « Cette année, nous en avons déjà prévu huit et il est possible que d'autres tournois s'ajoutent à ce programme », prédit Stéphane Boisnard.
Le casino de Pontaillac a d'abord eu recours à un prestataire de service et joué la carte de la complémentarité pour être en mesure de proposer des tournois, rendez-vous mobilisant à la fois un contingent de croupiers supérieur à l'effectif habituel de l'établissement, nécessitant aussi du matériel - des tables pour accueillir en simultané jusqu'à 100 joueurs, des jetons en conséquence -, mais aussi la maîtrise de la gestion particulière de cette forme de compétition. Les établissements Barrière de royan et La Rochelle ont donc partagé le matériel, le premier organisant ses tournois en fin de mois, le second en début de mois, pour ne pas non plus entrer en concurrence. Pour la gestion de ses tournois, Stéphane Boisnard faisait appel à une jeune société rochelaise spécialisée dans ce nouveau créneau.
Autonome
Le responsable du salon des jeux rend grâce à cette société de ses interventions - rémunérées -, « Global Poker nous a mis le pied à l'étrier », mais en se formant à cet aspect de l'organisation de tournois, l'équipe du casino de Pontaillac peut désormais s'affranchir du coût de cette prestation de service. « Désormais, nous équilibrons notre budget quand nous organisons un tournoi. »
Proposer un tournoi n'est pas source de profit direct pour l'établissement. La présence, lorsqu'une compétition affiche complet, de 100 joueurs dans l'établissement, génère toutefois des retombées, au restaurant, aux machines à sous, dans le salon des jeux de table.
Un buy-in à 2 000 euros ?
Le 4 décembre, malgré des conditions climatiques pénalisant les déplacements, le premier tournoi de la saison 2010-2011 a réuni 67 joueurs, pour 100 places ouvertes. Billet d'entrée : 200 euros. Le samedi 15 janvier, le casino proposera un tournoi encore plus relevé, limité à 40 joueurs, pour cause de droit d'entrée - buy-in, en anglais - plus élevé encore, 550 euros.
Stéphane Boisnard se dit confiant dans l'évolution de la pratique du poker à royan. Au point d'envisager, en mai prochain, un tournoi au buy-in de 2 000 euros. « Je devrai sans doute limiter à 20 places, aller chercher les joueurs susceptibles de payer un tel buy-in jusqu'à Bordeaux, voire Toulouse, mais j'y crois. Nous serions le premier casino du groupe, hors épreuves du Barrière Poker Tour, à proposer un tournoi aussi cher. »
(source : sudouest.fr/ronan chérel)