La municipalité discute la nouvelle délégation de service public avec le groupe Cogit. Il n'y a pas d'autre candidat.
En pleine négociation. Le casino de Lacanau, propriété du groupe Cogit, doit renouveler sa délégation de service public (DSP) avec la municipalité canaulaise. Selon nos informations, il s'agit d'un nouveau « bail » de douze ans, la même durée que le précédent, afin de pouvoir continuer à exploiter un établissement situé à l'entrée de la station balnéaire.
Propriétaire des murs
Après la DSP du parcours du golf de l'Ardilouse, remportée par la société nouveaux Golfs de France au mois d'octobre, c'est un autre gros dossier qui mobilise Jean-Michel David, le maire, entouré d'un groupe d'élus et d'un cabinet conseil.
L'enjeu va consister pour la collectivité d'obtenir une hausse du prélèvement sur recettes du casino. Il est aujourd'hui fixé à 7 %. La loi autorise jusqu'à 15 %. En 2009, cette taxe aurait rapporté 400 000 euros à la collectivité. Au total, depuis 1999, c'est un peu plus de 3 millions d'euros qui sont rentrés dans les caisses de la commune. Le groupe Cogit, dont le centre nerveux se trouve en Martinique, contrôle aussi les casinos de Biscarrosse et Mimizan.
À Lacanau, Cogit est propriétaires des murs de l'établissement. Ce qui ne facilite d'ailleurs pas le positionnement d'un concurrent. Toujours selon nos informations, à l'ouverture des plis, seul le groupe Cogit avait fait acte de candidature.
Le contexte économique
La négociation entre la municipalité canaulaise et le délégataire, qui vient de débuter, devrait donc se cristalliser sur le prélèvement du produit brut des jeux.
En janvier 2010, dans un contexte bien plus concurrentiel, la municipalité de Soulac avait obtenu le seuil de prélèvement maximum de son casinotier (15 %). Bousculé par la candidature de Frédérique Ruggieri, la patronne de l'établissement de jeu de Gujan-Mestras, Roland Léas, l'exploitant, n'avait pas vraiment eu le choix.
À Lacanau, la donne n'est pas tout à fait la même. L'absence d'autres postulants, puis un contexte économique toujours morose (en trois ans, le chiffre d'affaires global des casinos a baissé de 20 %), mettent l'actuel délégataire dans une position plutôt avantageuse.
Il n'empêche que la négociation s'annonce difficile. Le groupe Cogit, n'ayant pas l'intention de céder sur la hausse du prélèvement, devra convaincre la municipalité qui compte sur son évolution. La collectivité, ambitieuse dans sa « dynamique d'investissements », voudra tenir ses objectifs. Et la source « revenus » casino participe à consolider le budget communal.
En 2008, le casino de Lacanau était tout juste bénéficiaire, mais huit emplois sur 48 avaient été supprimés. En 2009, le produit annuel brut des jeux s'est élevé à 4,5 millions d'euros. En 2010, son activité pourrait connaître une légère progression (+ 2 %) alors qu'elle était en baisse l'an passé (4 à 5 %). C'est dans cette marge, sans compter les autres arguments dont disposent les parties autour de la table, que Cogit et Lacanau devront faire affaire.
(source : sudouest.fr/julie
n lestage)