Le tribunal de commerce de Nice a prononcé mercredi la liquidation judiciaire du casino de Beaulieu-sur-Mer (groupe Partouche), qui avait été déclaré en cessation de paiement en juillet, entraînant la suppression des 40 emplois de l'établissement.
"Ils (la direction du casino, NDLR) avaient déjà commencé à fermer des jeux hier (mardi) soir et ce matin ils ont fermé et vidé les machines à sous avant même que le tribunal ne rende sa décision. On trouve pas ça correct mais les salariés vont continuer à se battre" pour obtenir réparation, a réagi Benjamin Gondran, délégué du personnel du casino, interrogé par l'afp.
En juillet, le tribunal de commerce avait placé le casino en redressement judiciaire avec une période d'observation jusqu'en janvier. Mais aucun repreneur n'a été trouvé.
Le casino de Beaulieu, sur le front de mer de la petite commune, à quelques encablures de Saint-Jean-Cap-Ferrat - "la commune des milliardaires" - ne faisait plus recette depuis quelques années et le groupe Partouche était contraint d'injecter périodiquement de l'argent frais pour le maintenir à flot.
"Nous avions perdu deux millions d'euros l'année dernière, nous ne pouvions pas continuer à générer des pertes d'exploitation stupéfiantes", a indiqué à l'afp l'un des directeurs généraux du groupe, Fabrice Paire.
Selon ce dernier, des discussions ont eu lieu pendant plusieurs mois avec la mairie de Beaulieu pour trouver une solution, sans succès faute d'une attitude "constructive" des autorités municipales.
Selon les syndicats, la situation financière dégradée du casino est due à des décisions du groupe Partouche, notamment la réduction des horaires d'ouverture, la suppression du restaurant semi-gastronomique et des tables de jeux traditionnels, hors holdem poker.
S'affichant comme "leader européen dans son secteur d'activités", Partouche exploite 47 casinos sur le territoire français, dont plusieurs sur la Côte d'Azur, notamment le Palais de la Méditerranée à Nice et le Palm Beach à Cannes.
En 2009, le groupe a enregistré une perte nette de 16,7 millions d'euros, soit quasiment le double de 2008, plombé par l'interdiction de fumer dans les lieux publics et la crise économique. Son chiffre d'affaires était de 453 millions d'euros en 2009.
(source : lefigaro.fr/
afp)