Accor a annoncé le retrait de l'introduction en Bourse de l'exploitant de palaces et de casinos prévue pour le 1er octobre faute d'un intérêt suffisant des investisseurs au prix proposé.
Accor a annoncé, mercredi 29 septembre, le retrait de l'introduction en Bourse de Groupe Lucien Barrière prévue pour le 1er octobre faute d'un intérêt suffisant des investisseurs au prix proposé.
Le groupe devait faire son entrée en Bourse jeudi, dans une opération qui le valorisait entre 575 et 702 millions d'euros et qui devait permettre à son actionnaire Accor de se désengager. La vente devait se faire à un prix par action compris entre 16,10 et 19,60 euros, plutôt inférieur aux attentes des analystes.
Au vu des conditions de marché, "Accor retire l'offre de vente de sa participation de 49%, estimant qu'il n'est pas de l'intérêt" de ses actionnaires de céder ses titres, selon un communiqué du groupe.
L'entrée en Bourse de Groupe Lucien Barrière devait se faire par cession des actions détenues par Accor. L'autre actionnaire, avec 51% des parts, le groupe familial Desseigne-Barrière, comptait pour sa part conserver l'intégralité de sa participation et même profiter de l'occasion pour se renforcer à 53%.
Non stratégique pour Accor
Accor a précisé que ce report ne remettait pas en cause sa volonté de céder sa participation dans Groupe Lucien Barrière, qualifiée de "non stratégique". Cité dans le communiqué, le P-DG d'Accor Gilles Pélisson a souligné que le fait de ne pas procéder à l'opération dans l'immédiat "n'affectera en rien la poursuite" des objectifs du groupe. Accor affirme avoir "la capacité de poursuivre son expansion tout en conservant sa participation dans le Groupe Lucien Barrière afin de bénéficier de la création de valeur attendue". De fait, pour le groupe hôtelier, l'opération s'inscrivait dans le cadre de sa stratégie de recentrage sur son coeur de métier, l'hôtellerie, et de séparation avec ses activités de services prépayés, devenues une société indépendante sous le nom d'Edenred.
100 ans après
De son côté, Groupe Lucien Barrière "réaffirme ses objectifs de développement qui s'appuient sur la qualité de ses actifs, la force de ses marques et une structure financière saine et fortement génératrice de cash-flow". Pour Dominique Desseigne, P-DG de Barrière, "l'activité de notre groupe est soutenue et nos ambitions sont plus que jamais de continuer à innover pour nous renforcer dans nos différents métiers". "Nous restons concentrés sur nos objectifs de création de valeur comme en témoigne l'ouverture récente du site internet de poker en ligne barrierepoker.fr" et jeudi de l'hôtel casino Barrière de Lille".
C'est "un bon moment pour l'introduction car les résultats (du groupe) sont en progression et la Bourse se comporte bien". "Les casinos sont dans une situation toujours pas facile mais on est en train de finir de manger notre pain noir, un peu sec sur la fin", et l'hôtellerie se redresse, avait pourtant fait valoir sur BFM le P-DG de l'exploitant de palaces et de casinos le 16 septembre dernier.
Le groupe Lucien Barrière devait faire ses premiers pas en Bourse plus de 100 ans après le premier achat par l'oncle du fondateur Lucien Barrière, François André, d'un premier casino en 1909. Aujourd'hui, Groupe Lucien Barrière compte 37 casinos, 16 hôtels de luxe dont le fameux Fouquet's à Paris, et 131 restaurants et bars. Son chiffre d'affaires tourne autour de 1 milliard d'euros. Le groupe emploie plus de 6.600 collaborateurs.
(source : Challenges.fr, avec AFP)