Le groupe Lucien Barrière, exploitants de palaces et numéro un des casinos en France et en Suisse, fera son entrée en Bourse le 1er octobre, a annoncé, jeudi 16 septembre, son PDG, Dominique Desseigne.
Cette décision découle de la décision du groupe Accor, engagé "dans un recentrage sur l'hôtellerie, son coeur de métier", de céder sa participation de 49 %. La fixation du prix de l'offre est prévue le 30 septembre ; les premières transactions auront lieu le 1er octobre. La fourchette indicative a été fixée entre 16,10 et 19,60 euros par action pour une valorisation comprise entre 575 et 702 millions d'euros.
"C'était le bon moment", assure M. Desseigne, qui évoque le regain d'activité des palaces et des signes de reprise perceptibles dans l'activité des casinos. Selon lui, "cette introduction en Bourse va apporter au groupe plus de visibilité et donc de notoriété, en particulier à l'étranger".
Le chiffre d'affaires du groupe Lucien Barrière (1 milliard d'euros) se partage entre l'hôtellerie de luxe - le Fouquet's à Paris ou le Normandy à Deauville (Calvados) - et, pour l'essentiel, les casinos - Nice, Deauville, La Baule (Loire-Atlantique, Saint-Raphaël (Var), Montreux (Suisse)... La société veut rééquilibrer son activité, trop centrée sur la France et la Suisse.
Hormis de récents investissements hôteliers au Maroc ou une salle de jeux au Caire, le groupe manque d'implantations hors de l'Hexagone. "Nous comptons développer de nouveaux projets, notamment en asie et au Moyen-Orient", assure M. Desseigne.
La crise des casinos français impose au groupe Barrière de trouver de nouveaux relais de croissance hors des activités traditionnelles. Au cours des trois dernières années, les 197 casinos français ont vu leur chiffre d'affaires fondre d'environ 20 %. Si les établissements Lucien Barrière (plus de 90 % du chiffre d'affaires annuel du groupe) ont mieux résisté que la moyenne du secteur, les casinos ont souffert de la dégradation de l'environnement économique. Aussi, "il a fallu s'adapter à l'instauration du contrôle d'identité à l'entrée des salles de jeu et à l'interdiction de fumer à l'intérieur de nos établissements, qui ont déstabilisé une grande partie de la clientèle", insiste M. Desseigne.
Le groupe Lucien Barrière prévoit de figurer parmi les principaux intervenants des nouveaux supports de jeu. Vendredi 17 septembre, il lancera une plate-forme de poker en ligne en partenariat avec la Française des jeux. Lucien Barrière qui dispose d'une base de données de 120 000 clients et "d'un vivier de près de 50 000 clients" habitués de ses salles espère "devenir un acteur de référence du poker en ligne" et vise une part de marché de quelque 30 % à l'horizon 2015.
"Ce groupe est une petite pépite française qui peut grandir", assure son PDG. Lors de l'introduction en Bourse, la famille Barrière-Desseigne a prévu de porter de 51 % à 53 % sa participation dans le capital.
(source : lemonde.fr/Jean-Michel Normand)