En 2004, ils avaient détourné des jetons au préjudice du casino.
"Je mettais la main dans la caisse et quand le chef avait la tête tournée, je mettais les jetons dans ma chemise." Sauf qu'un soir, dans les vestiaires du Pasino, ce croupier avait laissé tomber plusieurs jetons de sa veste. Immédiatement, la direction était prévenue et une plainte, déposée. Après une enquête menée dans le cadre d'une information judiciaire, sept hommes ont été jugés hier devant le tribunal correctionnel d'Aix-en- Provence pour le vol et le recel de jetons de casino.
Les faits se sont déroulés entre janvier et mars 2004, au casino municipal d'Aix thermal, le Pasino, géré par le groupe Partouche dans le cadre d'une délégation de service public. Après avoir, aux tables de jeu, subtilisé des jetons, trois croupiers (dont l'un réfute les faits) les remettaient ensuite à des clients du casino qui allaient les faire échanger à la caisse, contre de l'argent. Puis les gains étaient partagés. "Bref, vous avez changé des jetons que vous n'avez pas gagnés", a résumé la présidente Imbert. "Même si je perdais, j'étais sûr de ressortir avec des sous", a avoué l'un des prévenus.
Longuement, les anciens croupiers, puis les receleurs présumés, ont expliqué à la juge le fonctionnement des tables de jeux. Puis reconnu, au moins pour la majorité d'entre eux, leur participation à ce stratagème qui aurait permis, selon l'accusation, de dérober plusieurs dizaines de milliers d'euros à l'établissement de jeux aixois. Un "système mis en place avec des amis et en famille", a plaidé Me Barone, pour la partie civile, venu représenter le casino.
Le procureur Simon-Papy a ensuite repris les éléments à charge contre les prévenus, avant de requérir des peines allant de six mois de prison avec sursis et 1000€ d'amende contre les receleurs et deux ans d'emprisonnement dont dix-huit mois avec sursis. En défense, Mes Simon, Ciccolini, Depatureaux, Melloul, Salasca-Blanc et Marchessau sont revenus sur les faits, dont ils ont souligné l'ancienneté. Me Ciccolini, pour sa part, a ajouté qu'aucun calcul n'avait été établi par le casino pour faire évaluer le préjudice déploré par l'établissement, dans le cadre des faits. Le délibéré sera rendu le 5octobre.
(source : laprovence.com/Sèverine PARDINI)