La tension monte au casino d’Enghien après l’agression d’une employée à la sortie de l’établissement. Le comité d’hygiène se réunit jeudi.
Rien ne va plus au casino d’Enghien-les-Bains! L’agression, début août, d’une croupière à la sortie de l’établissement puis une plainte pour harcèlement sexuel déposée deux semaines plus tard par une employée des machines à sous ont fait monter d’un cran la tension parmi le personnel. Le groupe Barrière, qui gère l’établissement, deux hôtels et le centre de remise en forme, compte à Enghien 715 collaborateurs.
A la demande du personnel, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) se réunit jeudi pour envisager des solutions aux problèmes posés par ces deux situations.
L’agression de la croupière remonte au 8 août. Employée aux jeux de table depuis huit ans, elle a été rouée de coups à 3 heures du matin par deux hommes qui lui ont pris son sac alors qu’elle arrivait près de sa voiture, garée à 300 m du casino, avenue de la Ceinture. Toujours sous le choc, elle réclame une place de stationnement dans le parking juste en face avant de reprendre son poste. « On a voulu privilégier la clientèle. Nous mettons à disposition du personnel des places un peu plus loin, dans les parkings du Spark et de l’hôtel de ville. Il faudrait que le personnel isolé puisse être accompagné par des membres du service de sécurité », préconise le maire (divers droite) d’Enghien, Philippe Sueur. La salariée qui a déposé plainte pour harcèlement sexuel affirme avoir été victime d’attouchements de la part d’un autre employé. Après avoir repris son travail jeudi dernier, elle est à nouveau en arrêt maladie depuis ce week-end, n’ayant pas supporté l’idée de devoir côtoyer son agresseur présumé, confie un proche.
Déjà, en avril, les voituriers du casino avaient dénoncé le racket des pourboires qu’ils subissaient de la part des portiers. Depuis, la direction a réglé le problème en imposant un service désormais payant (8 €). Dans un autre registre, le délégué CGT du personnel s’est plaint au printemps dernier de la dégradation du comportement de la clientèle, contribuant également au malaise des employés…
Des écarts de conduite de la clientèle
« De plus en plus de salariés subissent sur leur poste de travail des insultes à répétition, des menaces de mort, des agressions physiques et verbales de la clientèle qui ne reflète plus les valeurs et l’univers de luxe et bien-être que prône le groupe Barrière », écrivait-il à sa direction. « Ce n’est plus l’époque de l’Aga Khan, commente Philippe Sueur, également destinataire de ce courrier. J’ai demandé à ce qu’il soit exigé un peu plus de tenue. » Réunis en séance ordinaire le 26 juillet, les six représentants du personnel au CHSCT ont même réclamé à l’unanimité une expertise sur les risques psychosociaux encourus par le personnel.
(source : leparisien.fr/DANIEL PESTEL)