La valorisation oscille entre 600 et 950 millions d’euros.
Le Fouquet’s sur les Champs-Élysées, le Normandy et le Royal à Deauville, le plus gros casino de France à Enghien-les-Bains… le groupe Lucien Barrière, qui possède 37 casinos et 14 hôtels haut de gamme, se prépare à être introduit en Bourse. L’opération pourrait avoir lieu à la mi-octobre. Elle permettra à Accor, actionnaire à 49%, de vendre sa participation, la famille Desseigne-Barrière conservant pour sa part le reste (51%), sachant que Joy et Alexandre, les enfants de Diane et Dominique Desseigne-Barrière, disposent de la nue-propriété des titres, et Dominique Desseigne, de leur usufruit.
Selon les estimations réalisées par des analystes à l’issue des présentations aux investisseurs potentiels, le groupe Lucien Barrière, leader des casinos en France avec 31% de parts de marché, serait valorisé en dessous du milliard d’euros. Pour mémoire, c’est la valeur qui avait été retenue pour l’entreprise quand, en 2009, Accor avait racheté à Colony Capital 15% du capital pour 153millions d’euro.
Pas de référence
Aujourd’hui, la Société générale établit une fourchette de valorisation de 700 à 900 millions d’euros pour le groupe. Exane BNP Paribas avance pour sa part une valorisation comprise entre 670 et 874millions d’euros, alors les analystes de la banque UBS aboutissent à une fourchette plus basse comprise entre 600 et 750 millions d’euros. Enfin, Natixis évoque un montant compris entre 715 et 934 millions d’euros.
L’exercice n’est pas aisé, car il n’existe pas de valeurs cotées directement comparables au Groupe Lucien Barrière selon les analystes de la Société générale. Ils considèrent en effet que le Groupe Partouche - pourtant coté depuis une quinzaine d’années - est moins haut de gamme et moins présent dans l’hôtellerie et, surtout, il est confronté à des difficultés propres avec une «problématique d’endettement qui pèse sur son potentiel de développement».
Pour les analystes de Natixis, le Groupe Lucien Barrière possède pour sa part des actifs (le Normandy et le Royal notamment) dont la valeur est sous-estimée dans les comptes, et qu’il évolue dans un environnement cyclique qui offre de «réelles opportunités de rebond». Ils estiment en effet qu’après deux exercices 2008 et 2009 «délicats», le groupe devrait atteindre une croissance de 5% dès cette année, en ligne avec l’objectif de croissance organique moyen terme.
Pour autant, il n’est pas à l’abri de risques, tant sur le plan réglementaire et fiscal que d’un point de vue concurrentiel. L’ouverture des jeux d’argent sur Internet bouleverse en effet l’économie du secteur. Et les casinos ont, de façon générale, du mal à se remettre de l’interdiction de fumer dans leurs établissements.
(source : lefigaro.fr)