Un investissement de 15 M d'euros pour un complexe dédié au jeu, unique dans l'hexagone : Laurent Lassiaz, président du directoire de Joagroupe veut faire du futur casino de Montrond-les-Bains, « l'icône » du groupe
Propos recueillis par Frédéric Paillas (leprogres.fr)
Vous allez construire un nouveau casino à Montrond-les-Bains qui ouvrira fin 2012. C'est un enjeu de taille pour votre groupe ?
Joagroupe compte vingt casinos et celui de Montrond-les-Bains arrive en deuxième position derrière antibes La Siesta. Il fait partie des gros casinos français. Oui, c'est un enjeu de taille pour nous.
Les casinos, tels qu'ils existent, peuvent-ils continuer à vivre ?
Ils peuvent continuer à vivre tranquillement, tant qu'ils ne sont pas en concurrence avec de nouveaux venus. Le casino de Montrond a mieux résisté à la crise que la plupart des autres casinos. Et Montrond n'est ni dépassé, ni en décalage avec le marché.
Avant que ce projet ne soit évoqué par la municipalité, quels étaient vos projets pour Montrond-les-Bains ?
Nous aurions continué à optimiser les surfaces. Nous avions pensé racheter La Poularde pour enrichir l'offre restauration du casino avec de l'hôtellerie haut de gamme.
Mais le maire, Claude Giraud, avait une tout autre idée…
M. Giraud est un visionnaire, qui a de grosses ambitions pour sa commune. Sur le fond, il a raison, même si ce projet est compliqué pour nous.
Compliqué, pourquoi ?
Parce que nous devons investir de l'argent sur un terrain qui ne nous appartient pas et qui deviendra la propriété de la commune dans vingt ans. C'est un investissement de 15 M d'euros ; l'équivalent de ce que l'on investit chaque année dans nos casinos : la moitié dans les nouvelles technologies de jeu, l'autre dans des programmes de rénovation.
Quelles sont vos ambitions pour ce futur temple des jeux ?
Qu'il devienne une référence en France et passe devant celui d'antibes. C'est la première fois dans l'histoire du groupe que nous allons construire un nouveau casino. Nous allons nous appuyer sur l'expertise de nos actionnaires québécois qui exploitent des casinos de taille américaine.
Notre vision d'avenir, c'est d'accueillir des joueurs et des non joueurs ; c'est d'offrir de l'attractivité pour toutes les tranches d'âge. Ce qui est important, c'est d'être novateur dans notre cœur de métier, qu'est le jeu.
Il y a un potentiel pour ce type d'établissement ?
Bien sûr. Actuellement, la population stéphanoise représente seulement 18 % de notre CA. Nous espérons capter jusqu'à 30 % de Stéphanois.
Concrètement, quels sont vos objectifs chiffrés ?
Nous passerons dès l'ouverture, en novembre 2012, de 190 machines à sous, à 250. Le produit brut des jeux et les activités de restauration et loisirs est de 24,5 M €. Nous tablons sur 30 M € en 2013 et 35 M € d'ici 2017. Il vaut mieux investir sur un gros casino qui a du potentiel comme Montrond-les-Bains. L'enjeu principal est de montrer notre vision du casino de demain pour faire de Montrond, l'icône du grou-pe. Il faudra que ce projet soit vu par les 1 600 salariés du groupe et je peux vous dire que ce casino va faire bouger tous les casinos de France.
D'ailleurs, tous les grands groupes français viendront le voir, dès les semaines qui suivront son ouverture.
Ce sera aussi le jackpot pour Montrond-les-Bains ?
Oui, car jusqu'à présent, le prélèvement moyen pour la commune était de 12 %, selon le cahier des charges. C'est un taux qui varie pour chaque commune. Dès l'ouverture, il passera à 15 %. La plupart des gros casinos sont à ce niveau de prélèvement.
Que va devenir le site de l'actuel casino ?
Les murs et les terrains sont en vente. Mais il ne se fera pas, là, n'importe quoi. Nous travaillons sur ce dossier avec la municipalité.
Vous risquez de porter un mauvais coup à vos voisins ?
Un client joueur est un client zappeur. Par définition, il bouge. Notre but sera de le fidéliser, de le retenir. Et puis, la concurrence évite de s'endormir…
(source : leprogres.fr/Frédéric Paillas)