Les chiffres publiés il y a quelques jours par la Société des Bains de Mer font état de pertes au niveau du holding Mangas Gaming sur l'exercice 2009 2010, après prise en compte des frais des acquisitions réalisées par celui-ci. Un nouvel investisseur est entré au capital du holding après la défection du Groupe Louis Dreyfus fin 2009.
Selon les nt class=normal href="http://www.pressmontecarlosbm.com/IMG/pdf/SBM_Communique_Resultats_annuels_09-10-2.pdf" target="_blank">comptes de la Société des Bains de Mer (SBM), parus il y a quelques jours, le holding spécialisé dans les jeux et paris en ligne Mangas Gaming a perdu de l'argent sur l'exercice décalé 2009-2010 retenu par la société monégasque. La quote-part de la SBM, qui possède 50 % de cette structure aux côtés de Stéphane Courbit révèle en effet une perte de 8,6 millions d'euros sur cette période, qui court d'avril 2009 à mars 2010.
Selon les explications données par la SBM, la perte provient de la prise en compte des frais des acquisitions menées par Mangas Gaming au cours de cette periode (à savoir BetClic, Bet-at-home et Expekt) et des dépréciations d'actifs incorporels liées à celles-ci. « Le résultat opérationnel hors ces éléments est positif », précise la SMB.
Mangas Gaming a réalisé de nombreuses acquisitions depuis deux ans, dont BetClic en mai 2008, Bet-at-home et Expekt en mars 2009, Everest en début d'année. Les trois premières ont été financées en fonds propres, soit par Stéphane Courbit, soit par l'apport de capital par la SBM lors de son entrée début 2009. Le financement de l'acquisition d'Everest, annoncée en décembre 2009, a été en revanche plus délicat. Lorsque Mangas Gaming décide de racheter 60 % de ce spécialiste américain du poker en ligne pour 100 millions de dollars, il propose au Groupe Louis Dreyfus d'entrer au capital, en apportant 30 millions d'euros afin de financer une partie de l'opération. Mais ce dernier est propriétaire de l'Olympique de Marseille (OM) et craint d'être accusé de conflit d'intérêts en étant actionnaire d'une société présente dans les paris sportifs. L'armateur se rétracte juste après avoir donné son accord.
Frilosité des banques
Engagé dans l'opération, Mangas Gaming cherche alors un financement bancaire d'un montant équivalent, mais n'y parvient pas et se trouve à court de liquidités. « Les conditions de crédit proposées étaient inacceptables », explique l'entourage de Stéphane Courbit. Bien que ce dernier et son holding Financière Lov, qui porte ses activités dans les jeux, la production (Banijay) et l'énergie (Direct Energie), soient relativement peu endettés - moins de 150 millions d'euros au moment de l'opération et pour l'essentiel dans l'immobilier -, les banques jouent la prudence.
Le « business model » des jeux en ligne n'est pas encore stabilisé, les activités de production sont cycliques et Direct Energie perd de l'argent. Les garanties permettant de sécuriser un financement sont en outre jugées insuffisantes, plusieurs actifs de Financière Lov ayant déjà été donnés en garantie pour d'autres financements ou des rachats de parts minoritaires. C'est finalement l'investisseur Jean-Paul Bize, ancien patron des activités compteurs de Schlumberger et déjà actionnaire de Banijay, qui apportera les fonds nécessaires.
Pour Financière Lov, cet épisode reflète surtout la grande frilosité postcrise des banques. Le holding indique avoir souscrit un crédit de 50 millions d'euros quelques mois plus tard pour l'acquisition de la maison de production Bunim Murray auprès de trois banques. « nous aurions pu financer cette opération en fonds propres, mais nous avons estimé qu'il était bon d'avoir recours à un financement bancaire sachant que Banijay n'était pas du tout endettée », explique un proche de la société.
Le niveau d'endettement de Financière Lov et de ses sociétés est jugé raisonnable par ses dirigeants, au regard de sa génération de cash-flow. L'excédent brut d'exploitation (Ebidta) aurait avoisiné les 100 millions d'euros en 2009, selon ces derniers.
Depuis sa création, Financière Lov a investi près de 600 millions d'euros en acquisitions, dont moins de 300 millions apportés directement par Stéphane Courbit.
(source : lesechos.fr/ELSA CO
nESA)