L'exploitant de casinos et d'hôtels de prestige, qui prépare son introduction en Bourse dans le cadre du désengagement d'Accor, compte retrouver une marge opérationnelle de 27 % à l'horizon 2013, soit un gain de 7 points en quatre ans.
Groupe lucien Barrière a franchi la première étape du processus conduisant à son éventuelle introduction en Bourse dès l'automne. L'exploitant de casinos et d'hôtels de prestige, dont la mise sur le marché est « l'option privilégiée » dans le cadre du désengagement d'Accor, actionnaire à hauteur de 49 %, a non seulement dévoilé hier son projet aux analystes, mais a également fait enregistrer la veille son document de base par l'Autorité des marchés financiers. Ce document, de 400 pages, est une mine d'informations.
Au-delà de la présentation fouillée de l'entreprise, leader des casinos en France et en Suisse, avec respectivement 33 et 3 établissements, acteur de référence dans l'hôtellerie haut de gamme, avec 14 unités dans d'éminentes cités touristiques -Deauville, La Baule, Enghien-les-Bains, Paris mais aussi Marrakech -, le lecteur a notamment accès à sa « maquette financière » pour les exercices à venir.
On apprend ainsi que le groupe compte réaliser une croissance annuelle moyenne de son chiffre d'affaires net de prélèvements « d'au moins 5 % » par an sur les exercices 2009-2010 à 2012-2013 (clôture au 31 octobre), hors jeux en ligne. De même, il est indiqué qu'il devrait réaliser un excédent brut d'exploitation en augmentation annuelle moyenne « à deux chiffres » au cours de la période, sur la base d'un montant de 115,3 millions au 31 octobre 2009, compte tenu de son développement mais aussi de la poursuite de la réduction des coûts. A terme, sa marge opérationnelle atteindrait 27 %, à comparer à 19,9 % pour 2008-2009. Sur la base d'une fiscalité comparable, Groupe lucien Barrière retrouverait son niveau de rentabilité de 2006-2007, soit d'avant la crise des casinos amplifiée par la suite par le retournement de la conjoncture.
Dans le registre de la séduction, il est également précisé sa politique de distribution de dividende annuelle, soit « au moins 40 % » du profit net part du groupe, à partir de 2009-2010.
Concernant les activités, le document de base apporte aussi des détails substantiels à propos du poker en ligne : Groupe lucien Barrière, qui s'est associé avec la Française des Jeux, fait état d'un objectif de rentabilité nette de sa filiale LB Poker à partir de 2011-2012, et d'une part de marché de l'ordre de 30 % à l'horizon 2015.
Un accord avec Groupe TF1
Le volet marques est tout autant intéressant. Pour la première fois en effet, le groupe lève le voile sur un accord récemment conclu avec TF1 Entreprises (Groupe TF1) qui s'est vu confier un mandat d'agent portant sur les produits dérivés relatifs aux marques lucien Barrière et Fouquet's. A propos de cette dernière, il s'agirait de développer des plats cuisinés. Quant à lucien Barrière, elle aurait vocation à être déclinée dans la maroquinerie et la bagagerie notamment. Ce projet de diversification a « plutôt une dimension française mais on n'exclut pas l'international dans un second temps », soulignait-on hier chez Barrière.
Enfin, la mise en Bourse de l'entreprise aurait pour conséquence une remise à plat de sa gouvernance avec le passage du statut de SAS à celui de SA avec un conseil d'administration. Dans ce cadre, Dominique Desseigne, chef de file de l'actionnaire majoritaire, la famille Barrière-Desseigne (51 % du capital) et président de l'actuel conseil de surveillance, en deviendrait le PDG.
(source : lesechos.fr,CHRISTOPHE PALIERSE)