Le groupe Tranchant inaugure aujourd’hui le nouveau casino d’Amnéville. Un temple du jeu mais également un lieu de restauration, d’hébergement et de spectacles.
Benjamin Tranchant, fils de Georges, est le vice-président du Groupe Tranchant, détenteur de seize casinos en France, dont celui d’Amnéville, qu’il inaugure ce matin.
LE FAIT DU JOUR
Investir 30 M€ dans un casino alors que la profession est sévèrement frappée par la crise, n’est-ce-pas risqué ?
Benjamin TRAnCHAnT : « Le dossier d’Amnéville a été initié il y a cinq ans. Contexte économique favorable ou pas, on va au bout de notre projet. Ces dix dernières années, on a refait tous nos casinos, devenus obsolètes en termes d’aménagements et d’attente de la clientèle. Ce n’est donc pas un luxe de relancer Amnéville sous cette forme-là. L’outil n’aura rien à voir. »
Quelle sera la différence ?
« La clientèle a évolué. Avant, les gens ne venaient que pour le jeu. Aujourd’hui, des modifications réglementaires nous permettent de recevoir les familles au restaurant ou au spectacle. 35 % de l’espace sera dédié exclusivement au jeu. Le reste, ce sont les salles de spectacles, de séminaire, le restaurant, l’hôtel. L’objectif est d’attirer des gens qui ne jouent pas habituellement. Amnéville, ce sont six millions de visiteurs, dont un million qui fréquente notre établissement. Il manquait un casino digne de ce site et un hôtel haut de gamme pour retenir la clientèle, notamment internationale, qui partait sur Metz. Thalasso, ski indoor, patinoire, cinéma, il y a largement de quoi passer un week-end à Amnéville. Le potentiel est impressionnant. Sauf qu’il est méconnu. On souhaite le développer, notamment sur la région parisienne, en partenariat avec la mairie. »
Quelle place possède le casino d’Amnéville dans votre groupe ?
« On a un attachement particulier vis-à-vis de ce site, car c’est en partant de là qu’on a pu faire tout le reste. notre casino le plus important est situé à Bâle, en Suisse. Mais sur le territoire français, Amnéville est le plus important en produit brut de jeux (environ 45 M€), ce qui le classe entre la 4 eet la 7 e place nationale. On espère bien augmenter le chiffre de 40 à 50 % et en faire le 2 e de France (derrière celui d’Enghien-les-Bains, du groupe Barrière). »
Crise, fin du tabac dans les lieux publics, concurrence des jeux en ligne, l’avenir des casinos semble incertain. Êtes-vous inquiet ?
« non. Rien ne vaut l’ambiance d’un casino, qui est introuvable sur internet. Ces deux dernières années, le produit brut de jeux a baissé de 8 à 10 % dans l’ensemble de la profession. Concernant les jeux en ligne, les casinotiers en dur sont les dindons de la farce. On aimerait avoir l’autorisation d’exploiter ce créneau, pouvoir offrir nos offres de service sur le net, au-delà du poker. »
Propos recueillis par Philippe MARQUE.
(source : republicai
n-lorrai
n.fr/Philippe MARQUE)