Erdogan Ramazan avait gagné 651 au loto. Il n'a pas résisté à la tentation de rajouter 100 devant ce chiffre et de toucher 100 651 . Il vient d'être condamné à quatre mois de prison ferme et obligation de rembourser les sommes dépensées.
LE REVE aura été de courte durée pour Erdogan Ramazan. Hier après-midi, le tribunal correctionnel de Melun a condamné l'escroc au loto à quatre mois de prison. Le tout pour avoir falsifié un chèque de la Française des jeux : il avait tout simplement transformé les 651 € qu'il avait gagnés en 100 651 €, en rajoutant trois chiffres ! « Je voulais changer de vie. J'étais chômeur, cela m'aurait permis de régler mes petits problèmes d'argent », explique-t-il simplement à la barre. Son rêve aura été exaucé, mais pas comme il le souhaitait. Les strass et paillettes brilleront du côté de la prison pendant quelques semaines pour ce chauffeur livreur en mal d'emploi, qui habitait dans un foyer Sonacotra à Dammarie depuis mars dernier. Dans le quartier où il vivait, personne ne connaissait cette histoire. Et pour cause. Erdogan était « du genre discret. Il partait tôt le matin et rentrait tard le soir. Je tombe des nues », avoue Arnaud Vidon, le responsable du foyer. « C'était un type bien, réglo... qui payait toujours son loyer dans les temps. Mais qu'est-ce qu'il avait à se mettre dans une galère comme ça ! Gagner 651 €, c'était déjà bien ! »
Il part flamber au casino de Deauville Début septembre, Erdogan découvre en effet avec bonheur qu'il vient de gagner. Décidé à forcer la chance, il demande à une connaissance de lui changer le montant inscrit sur le chèque retiré à Paris, à la Française des jeux. Après avoir effacé l'étoile située devant le montant et censée prévenir les tentatives de fraude, il fait ajouter le chiffre 100. Ce qui porte le montant à 100 651 €. Et le tour est joué. Après avoir hésité un mois, il dépose tranquillement le chèque à la Caisse d'épargne au Mée-sur-Seine. Celle-ci n'y voit que du feu en créditant son compte. Une opération que la banque effectue sans prendre la peine de vérifier auprès de la Française des jeux. Dès lors, la belle vie peut commencer. En l'espace de quelques jours, il effectue deux retraits de 1 500 € et un de 8 000 € et se rend à plusieurs reprises à Deauville (Calvados) où il tente sa chance... au casino. Et flambe. En vain. Cette fois, la chance n'est pas avec lui. La même semaine, il se rend chez un concessionnaire Mercedes, à Vert-Saint-Denis, où il commande une 320 CDI d'occasion. Une acquisition qui sera annulée in extremis et qui le conduira à sa perte. Hier après-midi, Erdogan se montrait peu bavard devant le président du tribunal. Bien qu'ayant reconnu les faits, il a demandé à être jugé non coupable. « Je regrette ce que j'ai fait », lâche-t-il finalement, tête baissée. « Jouer peut faire perdre la tête. C'est une tentative d'escroquerie qui est impardonnable », s'insurge le procureur. Le tribunal a en partie suivi son réquisitoire en le condamnant à quatre mois de prison et au remboursement à la Caisse d'épargne des 11 373 € dépensés. Au titre des réparations, la Française des Jeux a obtenu 1 € pour préjudice moral et 500 € pour les procédures engagées.
(source : Le Parisie
n)