(Zonebourse.com) - Que faire après la crise ? Le nouvelle middle class chinoise nous donne sa réponse : faire la fête en claquant quelques (grosses) poignées de dollars (ou de yuans) sur les tapis verts de Macao. C'est un Américain qui semble en tout cas avoir décroché le jackpot : avec 9,3 milliards de dollars de fortune personnelle, Sheldon Adelson peut dire merci à tous ceux qui viennent brûler leur argent dans ses casinos.
Sheldon Adelson, grand manitou du jeu de Las Vegas aux berges de Macao, nous annonce que l'île chinoise devrait générer des revenus en hausse de 30% au second semestre 2010, comparé au six derniers mois de 2009.
Et il ne s'agit pas que d'un rattrapage sur les mois sombres de la crise, loin de là. Selon lui, les six grands groupes présents à Macao vont enregistrer des croissances moyennes de 30 à 35% par an sur le long terme. C'est, d'après Sheldon, le rythme de croissance "naturel" du secteur sur les prochaines années, dans l'île.
Dès fin 2009, Adelson pouvait se réjouir de voir ses complexes jeux-hôtels renouer avec la croissance. Le Venetian Macau doublait ainsi ses bénéfices au quatrième trimestre 2009, à 119 millions de dollars. Et comme les affaires sont loin d'être revenues au beau fixe aux États-Unis, la frénésie des flambeurs chinois arrive à point nommé.
Entrave réglementaire
D'ailleurs, Sheldon Adelson n'a pas l'intention de réduire la voilure à Macao. Il a relancé la construction de son nouveau complexe mirifique de 20.000 chambres d'hôtel sur le Cotai Strip. Interrompu durant la crise financière, le chantier a repris et devrait s'achever en 2011, pour un investissement total de 12 milliards de dollars.
Si le marché chinois est dynamique, l'investissement d'Adelson n'est pas sans risque. En effet, les autorités chinoises ont décidé de l'imiter le nombre total de tables de jeu sur l'île à 5.500 unités en 2013. Motif avancé : freiner l'expansion anarchique du secteur et préserver la viabilité économique des sociétés installées.
Mais pour Adelson, la manœuvre s'apparente plutôt à une sorte de protectionnisme caché, son groupe misant à la fois sur les joueurs des classes moyennes et sur les joueurs VIP, alors que ses concurrents s'orientent essentiellement vers les VIP.
Pour être rentable avec une clientèle moins huppée, Sheldon Adelson doit donc multiplier les tables de jeu... Ce qui ne sera bientôt plus possible.
(source : performancebourse.com/Zonebourse.com)