Voilà un peu plus de deux mois que la terrasse du casino Barrière de Menton a été inaugurée et l'heure est déjà aux bilans.
Cet investissement de quelque 700 000 e est-il rentable ? A-t-il permis d'enrayer la terrible spirale dans laquelle se trouvait l'établissement de jeux ?
« Il est exact que le rapport du délégataire démontre une baisse des recettes, avoue Jean-Luc Zizzo, son président. Mais il concerne la période 2008-2009. » Il n'empêche que la mairie a évoqué cette baisse lors de la dernière réunion du conseil municipal. Et une réaction s'imposait. Rapidement.
Une baisse de 13 % sur les produits bruts
Car la baisse d'activité représentait, tout de même, 13 % sur les produits bruts des jeux ! Un fléchissement qui se retrouvait sur le plan national : « C'est la première fois qu'il est en récession depuis l'arrivée des machines à sous, en 1990. Dans les années 1995-2000, le taux de progression était même à deux chiffres ! », explique Jean-Luc Zizzo.
Les causes ? « Le contrôle des identités à l'entrée, le tabac et la crise. »
Sans oublier la forte concurrence à laquelle est soumis le casino de la cité des citrons, « coincé » entre deux places fortes des jeux, monaco et San Remo. Il était donc impératif, voire vital, de trouver une solution adaptée. « La loi y est bien plus permissive, notamment en Principauté, et les moyens d'investissements ne sont pas les mêmes. À San Remo, il y a 500 machines à sous. À monaco, 1 300. Nous, nous en avons 219 ! Il fallait restructurer l'établissement avec ses avantages : la mer, les espaces extérieurs. C'est un lieu inédit en Europe. »
Et c'est là qu'est venue l'idée de cette fameuse terrasse, destinée à permettre aux fumeurs de jouer cigarette à la bouche. Mais pas seulement. Elle offre également un lieu magique, avec vue imprenable sur la mer. Et sur la rentabilité.
« San Remo et monaco possèdent un espace pour les adeptes du tabac. Mais seulement pour eux. Notre objectif était de retrouver un espace social entre fumeurs et non fumeurs », poursuit le président.
Reste à chiffrer l'apport de cette terrasse sur le chiffre d'affaires. « On estimait qu'à l'époque 15 à 20 % de la clientèle étaient des fumeurs. Les jeux en terrasse représentent, aujourd'hui, 40 % de notre chiffre, donc nous avons réussi notre positionnement commercial. »
10 % d'entrées supplémentaires
Mais la progression la plus spectaculaire concerne surtout les entrées. « Depuis le 1er avril, elles ont augmenté de 10 %. Et la fréquence des visites des clients à forte contribution a connu un essor de 20 % ! », conclut Jean-Luc Zizzo.
Ce qui démontre totalement l'attractivité de cette terrasse. Et sa rentabilité. Sans oublier que l'été n'est pas encore arrivé.
(source : maville.com/ J.-f. Malatesta/Nice-Matin)