Cette société spécialisée dans l'immobilier qui gère deux autres établissements dans le Sud-Ouest a fait une offre de rachat. Le dossier est à l'étude. La nouvelle est tombée en cours de semaine. La Socodem, un groupe présent dans les secteurs de l'immobilier, du loisir et de la gestion de casinos, aurait des vues sur l'établissement de jeux grassois. Ce n'est pas une rumeur mais une véritable info, confirmée par Claire Boucau elle-même.
« C'est exact, confie-t-elle, un repreneur éventuel s'est présenté. Je peux difficilement en dire plus puisque sa proposition de rachat a été remise à l'administrateur qui a ensuite informé notre groupe ainsi que l'autre gestionnaire, Partouche. »
En début d'année, contrainte par des difficultés financières liées à la conjoncture (crise, contrôle aux entrées, concurrence d'Internet, etc.), la société fermière avait décidé de mettre en œuvre une procédure de sauvegarde, via le tribunal de commerce. Un administrateur avait été désigné dans la foulée, avec mission de suivre au plus près l'évolution de la situation du casino. Laquelle se serait un peu améliorée ces dernières semaines, grâce notamment aux efforts et initiatives du personnel... « Nous n'avons pas trop mal travaillé au mois de mai, confirme la PDG. La formule " bar live " a bien fonctionné, avec certaines soirées meilleures que d'autres en terme d'affluence. Dès juillet, nous comptons d'ailleurs les relancer. Nous allons aussi revoir le problème lié à l'accès du restaurant où l'on ne peut se rendre qu'avec sa carte d'identité puisqu'il faut traverser la salle des machines à sous. C'est un peu pénalisant. »
Le personnel plutôt favorable
Sur l'offre de reprise faite par la Socodem, Claire Boucau ne souhaite guère s'étendre. Parce que l'on se trouve au tout début des approches et que rien n'est signé. « Le seul intérêt de vendre, rappelle-t-elle, c'est le maintien de l'activité. Il y a dans cette proposition une vraie chance de conserver l'entreprise et les emplois. C'est cela qui compte. Mais il faut que les deux associés actuels soient d'accord. »
Or, nul ne l'ignore, ce n'est pas le grand amour entre Boucau et Partouche. Ce dernier aurait même décliné voici quelque temps, l'invitation de Jean-Pierre Leleux à participer à un tour de table destiné à évoquer les intentions des uns et des autres.
Quoi qu'il en soit, si un repreneur prend le relais, ce sera seul, sans association avec l'un ou l'autre des gestionnaires actuels.
Et du côté des employés qui ont, bien sûr, été informés des derniers événements, on voit plutôt la chose d'un bon oeil... « Pour tout vous dire, confie l'un d'eux, on en a tous un peu marre de cette situation. Actuellement, il n'y a plus vraiment de direction, on ignore si une autre équipe dirigeante va se mettre en place ou pas. Et il n'y a rien de pire que de travailler dans l'incertitude. Certains parmi nous sont un peu perdus. Et, d'une façon plus générale, les gens sont divisés. Les uns veulent que le groupe Boucau reste, d'autres attendent la venue de nouveaux investisseurs qui vont injecter de l'argent et arriver avec des idées neuves pour relancer la machine. Car, d'après ce que l'on nous dit, la Socodem aurait un bon projet pour notre casino. »
Un personnel peu hostile donc, à la reprise de l'établissement, d'autant qu'il aurait eu la garantie que les emplois seraient préservés.
Bref, vue d'en haut ou de plus bas, cette offre de rachat représente une vraie chance de relancer l'entreprise et de garder l'activité sur Grasse
Reste à débrouiller toutes les difficultés entre les deux associés. Peut-être cela se fera-t-il à la faveur des prochains rendez-vous importants inscrits au calendrier...
Dans quelques jours, le sénateur-maire doit rencontrer Frédérique Ruggieri, la PDG de la Socodem, qui lui a demandé audience. Le 23 juin, les représentants du casino se retrouveront au tribunal de commerce pour faire le point sur la situation. Enfin, c'est en août que l'on devrait être fixé sur l'avenir de l'établissement grassois.
Jean-Pierre Leleux, on le sait, tient beaucoup au maintien de cette activité dans sa ville. Il reste lucide malgré tout sur l'évolution du dossier. « S'il n'y a pas d'issue, il faudra considérer l'hypothèse de faire autre chose à la place du casino ! »
(source : maville.com/Eric Farel/Nice-Matin)