Sur la promenade Simon- Lorière à Sainte-Maxime, le casino Barrière s'est mis à la pointe du progrès.
Depuis un mois en effet, plus de 80 % des machines à sous ne recrachent plus de jetons en cas de gain, mais un ticket en carton. Plus propre, plus soft, moins bruyant et moins contraignant pour le personnel.
Fini le tintement sonnant et trébuchant, qui donnait cette petite ambiance gentiment « canaille » de la monnaie qui tombe. Nous sommes à l'ère de l'informatique.
Cette révolution technologique avait déjà eu lieu à Paris, Nice ou Monaco, mais pas encore dans le Var, qui compte cinq casinos. C'est désormais chose faite.
Facile et propre
« Depuis que nous sommes passés au "Ti-To" (ticket in, ticket out), chacun y trouve son compte, précise le directeur général, Richard Barberis. Nous avons beaucoup réfléchi avant de sauter le pas et nous avions mis des machines en test depuis un an et demi. On peut dorénavant jouer en insérant un billet de dix euros ou un ticket acheté en caisse, qui représente la somme que l'on veut mettre en jeu. Le client la débite peu à peu et son ticket est crédité de ce qu'il gagne.
« S'il veut changer de machine, poursuit-il, pas besoin de repasser en caisse pour changer de jetons. Le ticket reste valable sept jours, tant pour rejouer que pour se faire payer les gains, jusqu'à un maximum de 1 000 euros. Au delà, il faut aller en caisse tout de suite, comme avant. »
« C'est pratique pour le joueur, qui ne se salit plus les mains avec les jetons et plus aisé pour le personnel. Il n'y a plus à transporter les seaux de jetons qui étaient lourds et comme cette tâche n'existe plus, de même que la manutention qui en découlait (pièces coincées machines enrayées, etc.), nous avons le temps de faire autre chose. Nous avons ainsi pu offrir plus de confort à la clientèle », complète Florent Brun, directeur des machines à sous et jeux de table au sein de l'établissement.
L'investissement pour adapter les machines existantes a représenté un investissement de 200 000 euros pour le casino maximois. Son directeur estime que cette somme est certes importante, mais bien moindre que celle qui devra être investie dans les autres établissements de jeux, qui ne s'y sont pas préparés. « Nous avons anticipé et nous sommes heureux de l'avoir fait. De toute façon, c'est l'avenir et à terme, tout le monde devra s'y mettre. »
Des joueurs partagés
Du côté de la clientèle, les avis sont partagés sur cette nouvelle avancée technologique. « J'adore, s'exclame Dany, Maximoise, qui vient de temps en temps jouer l'après-midi. On peut le prendre facilement et aller sur une autre machine. On ne se salit plus les mains. C'est beaucoup mieux. »
« J'aimais mieux avant, déplore Jean-Marc. Là, quand on a perdu et qu'il ne reste que quelques centimes sur le ticket, il faut aller se le faire rembourser à la caisse, c'est ridicule. Avant, on reprenait les jetons et puis voilà tout. »
Quant à Josy, qui avoue venir très souvent tenter sa chance devant les bandits manchots, elle a fini par s'y faire et apprécie : « Au début, j'ai été surprise. J'ai regretté le brouhaha que le jeu engendrait, le bruit, le côté mythique des pièces qui tombaient. Maintenant, c'est propre. On joue, on remet le ticket. Le problème, c'est que c'est comme une carte de crédit. On ne voit pas ce que ça représente. Donc on a tendance à jouer plus qu'avant. Il faut faire attention. »
Mais ça, que ce soit avec un ticket ou des jetons, savoir s'arrêter restera à jamais le premier enseignement du joueur raisonnable...
(source : varmatin.com/P. PLEU)