Décidément, le printemps est maussade à la Société des Bains de Mer. Pas de jeux de table hier après-midi à Monte-Carlo, et seulement quelques jeux, dans la soirée, au grand Casino. À défaut d'avoir trouvé un accord avec la direction dans la nuit de mercredi à jeudi, les caissiers des Casinos ont cessé le travail hier matin, dès 8 heures. Ils sont une centaine et réclament un intéressement sur les recettes, en plus de leur salaire de base. De source proche, on a appris qu'hier après-midi, Jean-Luc Biamonti, président de la SBM, était dans le bureau du ministre d'État pour tenter de trouver une issue au conflit et ainsi permettre sans tarder la reprise du travail.
Aujourd'hui le personnel de service
Après un premier mouvement social à Pâques, c'est un nouveau coup dur pour la SBM qui réalise toujours des recettes records pour le fameux week-end du grand Prix. Plusieurs syndicats montent au créneau.
Mardi dernier, le syndicat des Services Intérieurs/Extérieurs des Jeux a annoncé une grève des salariés à partir de ce matin 6 heures, jusqu'à dimanche 6 heures. Depuis, des discussions ont été entamées. En vain. Le ministre d'État, Michel Roger, et le conseiller de gouvernement pour les Affaires sociales et la Santé, Stéphane Valeri, ont convoqué les représentants syndicaux une première fois mercredi, en fin d'après-midi. Quelque 600 salariés seraient concernés par ce mouvement. Ils sont voituriers, personnels de service, hôtesses... et travaillent pour les Casinos. Leurs revendications : « On veut 1 500 euros brut, plus les primes, expliquait, hier matin, Roger Rosenzweig, délégué syndical. On demande également une reconnaissance de l'ancienneté, des revenus en plus pour les heures de nuit, ainsi qu'un 13e mois complet. »
Après de nouvelles tentatives de négociations, le délégué syndical confirmait la grève en fin de journée.
« La direction nous a fait deux ou trois propositions qui sont inacceptables car elles reprennent des textes rejetés il y a trois semaines par huit syndicats sur dix. À son tour, Jean-Luc Biamonti a tenté de nous resservir la soupe froide. »
Aujourd'hui, un rassemblement est prévu, à 14 h 30, devant la banque Barclays. Les grévistes envisagent ensuite de défiler dans les rues de la Principauté.
« Cela fait deux ans que l'on discute en vain avec la direction, note Didier Mallegol, secrétaire général adjoint du syndicat des Services Intérieurs/Extérieurs. Cela n'a abouti à rien. »
Demain les croupiers ?
Aujourd'hui, les croupiers doivent, eux aussi, se réunir en assemblée générale, pour savoir s'ils se mettent en grève samedi et dimanche. Après les caissiers et le personnel de service, il ne manquerait plus qu'eux pour fermer purement et simplement l'activité Jeux de table de la société. Une catastrophe en période de grand Prix !
Une chose est sûre : cette crise sociale répétée aura « un très mauvais impact sur l'image du pays » convient Didier Mallegol.
La direction « au pied du mur »
La direction de la SBM nous a transmis hier soir le communiqué suivant.
« La direction du Groupe Monte-Carlo SBM a toujours fait preuve d’ouverture et reste sans relâche à l’écoute de ses employés. Elle regrette profondément d’être mise au pied du mur, lors d’un événement aussi prestigieux que le grand Prix de Formule 1, alors que les yeux du monde entier sont rivés sur la Principauté. La direction générale met actuellement tout en œuvre, afin que cette situation rentre dans l’ordre au plus vite. Confiante dans la bonne volonté de son personnel, elle compte sur son implication pour réserver aux visiteurs le meilleur accueil et la qualité de service qui caractérisent ses établissements. »
(source : maville.com/Joëlle Deviras/Nice-Matin)